Cet axe routier (ou autoroutier) franco-navarrais n'a pas fait beaucoup parler de lui dans les grands médias nationaux jusque vers 2000. Il n'en était pas moins (et est
redevenu) un projet bien réel d'autoroute entre les Pyrénées-Atlantiques (Pays Basque) et la Navarre. Très contesté localement avec à la tête de la contestation l'association Leia
(Président Michel Emaga), ce projet d'axe a vu le jour à l'initiative de la Navarre.
Il s'agit d'une autoroute permettant de délester l'axe côtier et d'accéder plus directement à la Navarre (Espagne). Les études ont été financées conjointement par le Comseil
Général des Pyrénées-Atlantique (alors présidé par François Bayrou, Président de l'UDF) et la province autonome espagnole de la Navarre.
Nous allons essayer de suivre la chronologie des événements tout en faisant ressortir les éléments à la base de la contestation, éléments qui manquent parfois de lisibilité chez des opposants aux motivations et idéologies parfois différentes.
D'abord, il convient de savoir ce que représente le Pays-Basque dans la communauté internationale. Ne peut-on pas dire que le Pays-Basque n'existe que par l'activité économique
de sa côte et la culture de son peuple et de son pays? Les
chiffres parlent: le Pays Basque Nord et surtout son arrière pays, représeente bien peu de chose.
Mais est-ce pour autant que l'on doive l'humilier, le négliger, le saboter, le défigurer en le sacrifiant sur l'autel du développement économique?
C'est là toute la problématique: allier des intérêts locaux essentiellement paysagers et culturels et des intérêts économiques européens. Pour comprendre, il suffit de regarder une carte routière.
Le 25 avril 2000, Anne Biolliet, conseillère sur Ministére de l'Equipement et des Transports, écrivait à Michel Emaga, Président de Leia:
"Les données économiques actuelles disponibles ne démontrent pas la nécessité d'une nouvelle traversée routière à forte capacité dans les Pyrénées-Atlantiques" et elle précise plus
loin: "Il est clair que l'Etat ne soutient pas un tel projet."
Jean-Jacques Lasserre, Vice-Président du Conseil-Général des Pyrénées-Atlantiques a indiqué récemment (5 mai 2000): "à court ou moyen terme, sous la forme autoroutière, en terme de gros chantier...[la lettre annonce]... une fermeture du dossier".
Jean-Jacques Lasserre, président du conseil général des Pyrénées-Atlantiques, et José Ignacio Palacios, ministre des Travaux publics du gouvernement de Navarre, signent le mercredi
20 juin 2001 une convention de coopération dans le cadre du programme européen Interreg. Parmi les projets communs, le plus immédiat est l'axe routier franco-navarrais à travers
le Pays Basque rural.
Les choses paraissent claires entre le Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques et la Navarre malgré les propos tenus un an avant.
(outdoor) Vendredi 29 Novembre 2002 à 10 h 24 (News "Nature" de Kairn.com)
Transpyrénées: l'axe franco-navarrais
Le Département des Pyrénées-Atlantiques et la Navarre ont réexaminé mercredi le projet d'axe routier franco-navarrais avec grande circonspection. C'est décidé, les relations
Navarre-Pyrénées-Atlantiques vont prendre un nouveau tour. La convention de coopération avait été signée ler juin 2001 par les présidents Miguel Sanz (UPN, régionaliste de droite)
et Jean-Jacques Lasserre (UDF). Elle a traversé une passe délicate début 2002, lorsque le projet d'axe routier franco-navarrais passant par la Basse-Navarre (Roncevaux-Arneguy)
mit le feu aux poudres. Le président du Conseil général a vu rouge quand ses homologues exigèrent d'en faire un axe rapide international de type autoroutier. Pas question
répliqua-t-on côté basco-béarnais.
Source: Sud-Ouest
(nature) Vendredi 12 Septembre 2003 à 12 h 21 (News "Nature" de Kairn.com)
Transpyrénéenne: la route qui fâche
Les opposants au projet de liaison routière Pampelune-A 64 Pau-Bayonne, via Roncevaux, manifestent demain à Saint-Jean-Pied-de-Port. Deux façons de voir s'affrontent nettement.
Source: Sud-Ouest avec l'article complet
Qu'on l'appelle de Baigorri ou des Aldudes, cette vallée, entre Basse-Navarre et Navarre, est l'une des plus belles du Pays basque. Depuis plus d'une dizaine d'années ses habitants, agriculteurs, éleveurs, conserveurs, artisans, vignerons, se battent pour sa survie, et pour donner du travail à leurs enfants. Certaines de leurs productions sont même parmi les plus connues du Pays basque. Un projet d'autoroute pourrait détruire tout cela. C'est mal connaître leur détermination.
Source: Pays Basque Magazine n° 16 octobre - novembre - décembre 99
Pyrénées-Atlantiques-Navarre
La future liaison Pampelune-Salies-de-Béarn serait une quatre-voies à péage; péage exclusivement réservé pour le transport international de marchandises
Roncevaux au coeur du débat
Roncevaux. Rencontre sans précédent autour du projet transfrontalier le plsu décrié de toutes ces dernières années Photo Patrick Bernière
Versants nord et sud d'Ibañeta couverts d'un blanc manteau, route partiellement dégagée par chasse-neige... Le monastère de Roncevaux aurait voulu prouver qu'il reste un lieu
mythique difficile d'accès qu'il n'aurait pas fait autrement.
Le prieur des lieux Don Jesus Labiano ne s'est d'ailleurs pas fait prier pour dire son sentiment. Il est absolument favorable à l'aménagement d'une voie de communication moderne:
"Je suis ici depuis 20 ans et j'ai pu mesurer à quel point la vie des villages s'est dégradée. Dépeuplés du lundi au vendredi, ils ne revivent que le week-end et pendant les
vacances. Cette route peut apporter de la vie à notre région qui en a tant besoin..."
En contrepoint, les maires navarrais, basques français et béarnais conviés à la réunion d'information organisée dans l'enceinte du monastère
ont eu droit à la banderole apportée par les opposants au projet:
"Ez. Non à la quatre voies des Pyrénées ". Une trentaine demembres de l'association Leia (présente de part et d'autre de la frontière) avaient affronté l'intempérie
pour se rappeler au bon souvenir des élus. Rassemblement symbolique sous l'oeil de la police navarraise. Mattin Saragueta porte-parole de Leia-Navarre y était porteur d'une
certitude: "les zones traversées ne veulent pas être réduites à un couloir à camions, elles veulent être un objectif, un véritable lieu de vie, et non un centre de loisirs pour
citadins..."
Dissuasif. Dans le même temps, Jean-Jacques Lasserre, président du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques et Alvaro Miranda, minsitre chargé des travaux publics et des transports
au gouvernment foral de Navarre présentaient le nouveau projet élaboré par leurs services. Présentation assortie de l'argument qu'ils jugent décisif et de nature à convaincre les
élus les plus réticents. C'est que la future liaison sera dotée (dans des conditions techniques qui restent à préciser) d'un péage réservé aux seuls poids lourds assurant du
transport international de marchandises. Autrement dit en seront exclus les véhicules légers et les transports régionaux.
Les dirigeants des deux institutions sont convaincus que le péage constituera un moyen dissuasif massue contre les poids lourds.
Ils ont confirmé que la franco-navarraise restera un projet d'envergure régionale dont l'ambition première est de mettre deux communautés en relation. "Gain de temps, sécurité
et retombées socio-économiques iront forcèment de pair" ont-ils ajouté. Alvaro Miranda a d'ailleurs insisté sur le fait que la partie navarraise traversée par la future voie est la
plus économiquement faible de toute la province.
Transparence. Les maires invités ont découvert par la même occasion que le profil de la franco-navarraise était celui d'une 2X2 voies. Comme le fait remarquer l'un d'eux, Sauveur Bacho (maire d'Arbérats), "Nous sommes un certain nombre de communes, 47 au total, à nous être prononcés contre une quatre voies et pour un aménagement de l'existant, voilà qui demande à être réfléchi". L'élu est l'uin de ceux qui a émis le plus de réserves. Parmi les élus basques français à avoir émis des doutes citons les maires d'Ispoure, de Lasse, d'Ascarat, de Caro... Côté navarrais, les avis semblent moins partagés. Jean-Jacques Lasserre et Alvaro Miranda qui se disent prêts à jouer de toute la transparence nécessaire, ont indiqué que la concertation avec les élus et les collectivités cocnernées se poursuivrait pendant plusieurs mois encore et qu'au-delà de l'été, le projet pourrait passer à une autre phase si du moins il suscite l'approbation souhaitée.
Les zones traversées se situent en bodure de la Nationale 135 En navarre et de la départementale 933 côté français
Auteur: Anne-Marie Bordes
Source: Sud-Ouest
Transnavarraise.
Leia et Izpura Zain ont manifesté devant la mairie contre le projet de Transnavarraise: la 2X2 voies qui relierait Salies et Pampelune
Des opposants à la Transnavarraise qui avaient répondu à l'appel de Leia et Izpura Zain, ont manifesté, hier matin, devant plusieurs mairies du secteurs pour exprimer leur
opposition au projet de 2x2 voies que le président du Conseil général venait présenter aux élus.
Après les incidents qui avaient émaillé les réunions de Saint-Palais, Arhansus et Ainhice-Mongelos, en avril et mai derniers, Jean-Jacques Lasserre avait décidé de suspendre les
sessions d'information prévues dans les autres villages de Garazi-Baïgorri. Cependant, face au refus des élus concernés de se déplacer à Bayonne, il a décidé de revenir sur le
terrain. C'est ainsi qu'à 9 heures hier, les maires d'Arnéguy et de Lasse étaient conviés à se rendre à la mairie d'Uhart-Cize pour assister à la présentation du projet en
compagnie du Conseil municipal de Uhart-Cize. Banderoles déployées, une trentaine de manifestants étaient réunis devant la mairie.
Forcer l'entrée.
A 11 heures, c'est le Conseil municipal de Saint-Jean-Pied-de-Port qui recevait Jean-Jacques Lasserre en compagnie des maires d'Ascarat, Ispoure et Caro. Les manifestants, une
centaine cette fois, ont tenté de forcer l'entrée de la salle de réunion. Tentative avortée suite à une bousculade avec le garde-champêtre et des élus. "C'est déplorable que les
gens d'ici n'aient pas pu pénétrer dans la salle pour exprimer leur opinion. Nous constatons encore une fois que les promoteurs du projet restent sourds aux revendications
de la population et des élus", commente Christine Maynard de Leia.
La troisième réunion de la journée avait lieu à la salle polyculturelle de Saint-Jean-le-Vieux où le président du conseil général a présenté le projet au conseil municipal et aux
maires de Bustince, Ainhice-Mongelos et Lacarre. Environ une cinquantaine de manifestants étaient encore regroupés devant la salle.
Pendant l'été, Leia organisera un cycle de réunions afin de mobiliser pour la manifestation fixée le samedi 1er octobre, à 15 heures, à Bidache.
Auteur::Bernard Turpain
Source: Sud-Ouest du 8 juillet 2005
Au lendemain de l'annonce du futur tracé de la transnavarraise, les opposants navarrais au projet rejoignent les positions de leurs collègues bas-navarrais. "Au final, le projet tant de fois rebaptisé, continue à être le même qu'au départ: une autoroute nord-sud qui redirige à travers les Pyrénées navarraises une grande partie du trafic international de marchandises", a déclaré Martin Saragueta, responsable de Leia Haute-Navarre. L'association qualifie de "cynisme non dissimulé" les intentions des dirigeants navarrais de construire une trois voies sur un support d'autoroute pour permettre ensuite un élargissement.
Leia rappelle aussi qu'une directive européenne de 2006 oblige les Etats membres à implanter avant 2012 un péage "sur toutes les routes à orientation transfrontalière sans aucune exception". Les opposants navarrais dénoncent également que pas une seule des réserves "émises en une infinité d'occasions par une grande partie de la population touchée de part et d'autre de la frontière, par la région Aquitaine, par la France et l'Union européenne" n'ait été prise en compte.
"Après 10 ans d'opacité sur ce dossier, le gouvernement de Navarre se prépare à entreprendre une nouvelle oeuvre pharaonique d'un intérêt plus que douteux pour les citoyens et de surcroît payée par les contribuables", a déclaré Martin Saragueta.
Source: Le journal esukalherria du 1 décembre 2006
Une centaine de manifestants anti-transnavarraise ont battu le pavé hier devant le Parlement de Navarre. Leur but: sensibiliser les élus à leur cause
Le froid n'a pas arrêté les manifestants de l'association Leia (1). Partis de Saint-Jean-Pied-de-Port au petit matin, une centaine de militants
anti-transnavarraise étaient bien décidés à faire entendre leur position, hier, alors que les élus départementaux se réunissaient pour voter le budget primitif du Conseil général.
Leur estrade: les escaliers du Parlement de Navarre où siège l'assemblée. L'endroit idéal pour intercepter les conseillers généraux avant leur entrée dans l'hémicycle et leur
distribuer un tract dénonçant le futur "couloir à camions" défendu, selon eux, par Jean-Jacques Lasserre et le gouvernement foral de Navarre.
Si les manifestants n'ont pu voir ceux qu'ils considèrent comme les principaux promoteurs du projet routier transfrontalier entre Salies-de-Béarn et Pampelune (le président du
conseil général et Barthélémy Aguerre, élu du canton de Saint-Palais), ils ont néanmoins réussi à en arrêter quelques-uns.
François Maïtia de Saint-Jean-Pied-de-Port et surtout Jean-Michel Galant. Le conseiller général de Saint-Etienne-de-Baïgorry s'est d'ailleurs fait leur porte-voix dans l'hémicycle
(lire ci-contre). "Notre but c'est d'informer les élus sur les réelles intentions de Jean-Jacques Lasserre", explique Daniel Olçomendy, président de Leia.
Les militants ne "croient pas une seconde" à l'aménagement d'une 2x1 voie avec créneaux de dépassement soutenu par le président du Conseil général depuis le 22 février dernier.
"Information tronquée".
Pourtant, l'aménagement des 120 kilomètres de tracé fait l'objet d'une procédure de concertation lancée par le département depuis le 29 novembre. Jusqu'au 29 décembre, le projet
est consultable dans les mairies des 35 communes concernées. "C'est une fausse concertation", juge Daniel Olçomendy. Pour le président de Leia, "l'information y est tronquée.
Chaque commune ne dispose que des cartes portant sur son secteur, rendant impossible toute analyse globale."
Une 2x2 voies côté espagnol.
Pour Leia, le choix de la période de préparation des fêtes n'est pas non plus innocent. "Un examen approfondi est nécessaire pour comprendre que cette nouvelle route n'est
absolument pas d'intérêt interrégional, comme le soutient Jean-Jacques Lasserre, mais a vocation à devenir un axe à grande capacité permettant une déviation des camions de l'A63",
poursuit le leader associatif. Ce que souhaite le gouvernement foral de Navarre qui prévoit la réalisation d'une 2x2 voies du côté espagnol à partir de 2008.
Selon les militants, la partie française n'est pas en reste. Ils estiment qu'en Basse-Navarre, des créneaux de dépassement seraient construits sur les deux tiers du tracé.
"Jean-Jacques Lasserre tente d'imposer en catimini son idée, soutient Daniel Olçomendy. A nous d'informer les citoyens ouvertement." Dernier round pour 2006, mais certainement pas
l'ultime, Leia organise une manifestation à Saint-Palais, le 30 décembre.
(1) "Lekuko ekonomia eta ingurumenaren alde", soit Association pour le développement économique et le respect de l'environnement. - Retour
Auteur: Elisa Artigue-Cazcarra
Source: Sud-Ouest du 15 décembre 2006
Interpellé hier matin, en début de session du Conseil général, par Jean-Michel Galant (Abertzale, Baïgorry), solidaire des manifestants anti-transnavarraise qui ont battu le pavé hier devant le Parlement de Navarre, le président Jean-Jacques Lasserre a rappelé que le projet retenu de la Transnavarraise était partout en deux fois une voie, avec créneaux de dépassement: "Je suis étonné du déploiement d'efforts et d'imagination, parce que ce qui est dit est infondé est faux. Je ne peux pas laisser dire que le projet est annonciateur d'un projet autoroutier; je ne peux pas supporter qu'on traficote, qu'on s'amuse avec les frayeurs des gens [?] Un jour, si ça continue, on obligera le Conseil général à rétrécir la route telle qu'elle est".
Cela fait maintenant neuf ans que le Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques et le Gouvernement de Navarre se sont mis d'accord pour réaliser une étude de faisabilité d'une liaison routière entre Pampelune et l'A64.
Parmi les variantes analysées en 1998, il y avait 2 corridors ferroviaires, étudiés pour la forme et rejetés d'emblée, 2 adaptations des routes existantes (notamment en 2X2 voies) et 3 autoroutes sur nouveau tracé (dont le corridor qui passe par Valcarlos à partir de Pampelune, qui contourne Garazi et rejoint Salies).
La liaison Pampelune-Salies était donc au départ un projet clairement autoroutier; l'objectif étant de relier des réseaux autoroutiers internationaux nord-sud et d'ouvrir un autre couloir à camions à travers les Pyrénées.
Le Gouvernement Foral de Navarre ne cache pas sa volonté de créer un axe direct de grand gabarit vers le nord de l'Europe en s'affranchissant du Gouvernement d'Euskadi et de la voie autoroutière atlantique. Quant au Président du Conseil Général, sa "conviction" qu'un tel axe serait une aubaine pour la Basse-Navarre ne peut tenir lieu d'argument. De plus, une voie à grande capacité coupant le Pays Basque Nord en deux, et renvoyant vers Pau la Soule et une partie de la Navarre, préfigure le schéma de remodelage du territoire basque au sein du département tel que M. Lasserre l'a préconisé en 2002. Les promoteurs du projet de ce côté nord des Pyrénées continuent d'évoquer un axe d'intérêt régional et tentent d'en déguiser la nature en en changeant l'appellation au fil des années et de l'opposition grandissante: "autoroute" en 1998, "2X2 voies" de 2001 à 2006 et, depuis février 2006, une "2X1 voie avec créneaux de dépassement et contournement des bourgs".
L'opposition reste massive
Aujourd'hui, l'opposition au projet de M. Lasserre, même rebaptisé, reste massive et largement majoritaire. Une véritable démonstration de force a été réalisée à Saint-Palais, le
30 décembre, à l'appel de LEIA avec 5000 manifestants et un défilé de 150 tracteurs.
Un mois plus tard, le Collectif des Elus contre la transnavarraise confirmait l'opposition sans précédent de la Basse-Navarre:
19 Conseils Municipaux des 23 communes traversées, après délibération, demandent au Président du Conseil Général d'abandonner son projet de liaison Pyrénées-Atlantiques-Navarre en précisant qu'"un aménagement doit répondre aux besoins des populations locales et doit se faire avec leur accord". Ainsi 83% des communes traversées de Basse-Navarre s'opposent au projet. Il est à noter qu'aucune des quatre autres communes de Basse-Navarre ne s'est positionnée favorablement (Aicirits a évoqué un manque d'informations, Arbouet s'oppose à la création de tracés neufs dans sa partie, Saint-Palais et Béhasque n'ont pas pris de délibération sur le sujet).
S'ajoute aux opposants la Communauté des Communes de Garazi-Baigorri, qui refuse le projet tel que présenté par le Conseil Général et demande que priorité soit donnée à l'aménagement des trois voies actuelles avec la Navarre.
La Communauté des Communes d'Iholdy-Oztibarre a également annoncé qu'elle se positionnerait en février de la même manière que ses 4 communes touchées par le tracé (les 4 se sont opposées à la transnavarraise ).
Même au niveau des Pyrénées-Atlantiques, 19 communes sur 29 traversées constituent une opposition départementale à hauteur de 66% minimum.
La majorité de la Basse-Navarre argumente ainsi son rejet du projet:
- les propos du gouvernement navarrais et du Président du Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques sont anormalement contradictoires quant aux caractéristiques techniques identiques de part et d'autre de la frontière évoquées par M.Lasserre. Les propos des responsables navarrais évoquaient encore en décembre 2006 "un axe de grande capacité entre la Navarre et la France pour la première fois de l'histoire, une route à trois voies sur ses 120 km", avec du côté navarrais une emprise suffisante pour réaliser au plus vite une 4 voies.
Le choix d'un axe à grand gabarit à 3 voies sur les 2/3 du linéaire en Basse-Navarre est surdimensionné pour une route dont l'objectif affiché est la seule amélioration des communications régionales. Il constituerait un appel très important pour le trafic international des camions, contradictoire avec les engagements des autorités de réduire les gaz à effet de serre et avec leurs promesses de développer les modes de transports ferroviaires et maritimes. Les impacts sur le foncier nuiraient gravement à de très nombreuses exploitations agricoles et seraient incompatibles avec les efforts de tous les acteurs locaux oeuvrant pour une reconnaissance de la qualité de nos produits et un tourisme vert maîtrisé.
Pas d'argumentation économique
Le volet économique présenté dans le dossier du Conseil Général se résume à quatre phrases et une carte qui évoquent le PIB de la Navarre, l'agglomération de Pampelune et les zones
d'emploi de Pau et de la CABAB. L'inexistence de l'argumentation économique était déjà reprochée, lors du projet de 2X2 voies, aux mêmes promoteurs qui affectionnent les postulats
et la fausse croyance que les grandes infrastructures véhiculent de la richesse sur leur passage. Au contraire, des voies de cette ampleur renforcent les pôles urbains les plus
importants et assèchent les régions traversées économiquement faibles. Proche de chez nous, la Vallée d'Aspe qui a entendu des promesses de développement nous le rappelle tous les
jours.
Le développement de la Basse-Navarre et de la Soule passe en termes d'infrastructures par une amélioration des liaisons infra et inter-cantonales, des conditions de bonne
réciprocité entre le littoral et l'intérieur, par l'axe Tardets-Mauléon-Saint-Palais-Bayonne. D'ailleurs l'ensemble des réflexions locales (PCD Baxe-Nafarroa, Conseil de
Développement du Pays Basque) sur le développement souhaité pour la Basse-Navarre et la Soule amène à l'amélioration de cet axe Est-Ouest et ne fait aucunement mention de la
nécessité de construire une route de grand gabarit Nord-Sud. Dans le même temps, il est important de développer les relations avec la Navarre par l'ensemble des liaisons existantes
(cols d'Urquiaga, d'Ispeguy et Roncevaux pour la Basse-navarre et Port de Larrau pour la Soule) et non par une seule voie à grande capacité.
Face à un rejet si massif et déterminé de son projet, M. Lasserre reste muet. Ce sont ses amis politiques, maires et conseillers généraux UDF et UMP qui montent au créneau. Nous pouvions lire dans la presse, les propos du maire de Salies: "Il n'y a pas de territoires qui se développent sans infrastructures" et "c'est normal, les entreprises recherch(ent) les noeuds routiers". Si le développement économique se résumait à cette devise des années 70, cela se saurait et Salies ferait rêver tous les Bas-Navarrais! Il n'est pas question de nous transformer en "réserve d'Indiens", selon les termes de M.Loustaudaudine, mais de consolider de véritables liaisons historiques avec nos voisins navarrais en améliorant les quatre principales routes.
En ce qui concerne les propos de quelques conseillers généraux lourds de sous-entendus tordus "Je respecte ceux qui manifestent mais je ne suis pas sûr qu'il n'y ait que des locaux" ou "l'opposition a peut-être aussi une origine qui est extérieure au débat", ils confirment l'entêtement inquiétant des promoteurs du projet et leur mépris total de la démocratie.
Habitants et élus municipaux se sont clairement et majoritairement exprimés contre le projet de M.Lasserre. Ils attendent en conséquence une réponse démocratique, c'est-à-dire par définition fidèle au peuple qui exerce la souveraineté: l'abandon du projet d'une voie transnavarraise à grande capacité.
Auteur: Daniel Olçomendy / LEIA
Source: la tribube libre du Journal Euskalherria du 27 février 2007