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La fabrication de la garbure n'est pas une affaire de rigolos. Chaque année à la mi-septembre à Oloron-Saint-Larie (Béarn - Pyrénées-Atlantiques) a lieu un championnat du monde de garbure.

Ils ont gagné la Garburade. Notamment grâce au savoir-faire de Claudine Amestoy. La chef d'équipe cultive ses secrets. Et savoure la victoire

Champions du monde!

La chef d'équipe, Claudine Amestoy, son époux et ses amis de l'équipe des Diabolos sont les nouveaux champions du monde de garbure PHOTO P. S.
La Garburade, l'officiel championnat du monde de la fameuse soupe béarnaise, n'est pas une mince affaire. Chaque année, tous les candidats rêvent de remporter le titre. Le week-end dernier, c'est l'équipe des Diabolos d'Oloron qui l'a décroché.
A sa tête: Claudine Amestoy. Comme à son habitude, pour sa huitième participation, elle n'a pas hésité à mettre les petits plats dans les grands. Jusqu'au dernier moment, elle a fait preuve de panache. Claudine a tout donné.
Et le jury n'a pas résisté.
"Moi, j'aime cuisiner. Je le fais par plaisir. En plus, à la Garburade, il y a une bonne ambiance. On se fait des amis. C'est sympa."
Marcel, son époux, est fier de son petit bout de femme.
"Claudine cuisine les yeux fermés. Elle est des Hautes-Pyrénées. Alors elle a quelques petits trucs en plus. Elle utilise notamment des ingrédients de la montagne. Mais on ne peut pas tout dire." Si les Diabolos savourent encore la victoire, ils n'en cultivent pas moins leurs secrets avec malice. "On peut donner l'exemple des oignons. Les nôtres sont doux. Ca fait une différence. Et puis je prépare un petit fumé. Là encore, on se distingue."

Petits morceaux. Claudine et Marcel, qui travaillent tous les deux aux établissements Sklop à Bidos, n'auraient certainement pas réussi leur coup sans l'aide efficace de leurs co-équipiers, Maurice et François Despiau, Bernard et Nora Ramon (de Revel) et Jean-Bernard Sanchez. "Elle nous en fait voir, commente ce dernier dans un sourire taquin. Il fallait lui couper les piments en morceaux les plus petits possibles. On ne dépassait pas les deux millimètres. Ca ne rigole pas! "Elle confirme: "Ils étaient chargés d'éplucher correctement. Moi, je m'occupais du reste. Il y a surtout un ordre à respecter. Les ingrédients ne sont pas jetés n'importe comment".
Les Amestoy ne sont pas des inconnus à la Garburade. En 1996, Claudine se consolait de ne pas figurer au palmarès en gagnant le prix de la plus belle toilette. En 1998, ils se classaient troisièmes au championnat. En 1999, c'est la concrétisation de beaucoup d'efforts. Ils avaient constitué deux équipes cette année-là (la Calendreta d'Oloron et celle de Sainte-Marie-de-Campan). A la surprise générale, ils avaient raflé la première et la deuxième places!
L'année prochaine, promis, ils remettent le couvert: "On aime les défis. On remet bien sûr notre titre en jeu".

Patrice Sanchez
Source: Sud-Ouest