Message de Nico, Mickaël et Fabien
Vendredi 22 février 2002 (par mail à 14h37)
Après le très reconstituant gîte d'étape de l'Hospitalité, à l'Hospitalet, nous prenons, skis au pied, l'austère montée de la vallée des Etangs de Siscar. La montée est rude, et l'air froid ne nous empêche pas de faire monter la chaleur interne: on marche à la vapeur! Et là-haut dans le ciel un balai de nuages précurseurs d'une nouvelle dépression: lenticulaires, cirrus, cirrostratus. Un bel exemple de ciel de "marge" entre deux perturbations (lu juste la veille dans un bouquin!). Le paradis pour les météorologues, nouvel enfer pour nous a venir. Mais nous profitons du moment réel.
La porteille de Siscaro est raide. Un couloir bien remplie, une corniche de taille la gardent. Nous contournons les risques pour prendre pied sur un petit éperon où la trace est belle à faire (merci Fabien!). La pente raide et les sacs surchargés par les skis. La trace est profonde. Et c'est déjà le col. La vallée andorrane qui se découvre ressemble à celle que nous quittons: ilots de rocailles dans un océan de neige. Les premiers virages sont serrés. La pente est raide et nos fixations légères (Low Tech, deux pointes sur l'avant de la chaussure, deux ergots derrière) semblent nous dire: "Prudence!".
L'arrivée dans le Val d'Incles, juste au-dessus de Soldeu, se fait par des champs tranquilles de poudreuse. Les skis se conduisent tout seul entre les arbres et seuls nos cuisses nous imposent de nous arrêter. Un bref tour à la bergerie qui aura servi de cache nourriture puis nous voilà de retour dans la civilisation: en pleine recherche d'un toit dans une station de ski andorrane en pleines vacances. On a le choix: soit le toit d'une grange, avec la tempête qui pointe son nez, soit le palace avec piscine et jacuzzi. Qu'auriez-vous choisi?
Et le lendemain, la tempête se levait. Neige. Vent. Météo pessimiste. Les Signes nous diraient d'attendre? Alors nous nous replions une fois de plus dans nos quartiers. L'attente va être dure.
A bientot
Nicolas, Mickael & Fabien
PS: l'équipe est donc retournée dans le Capcir pour attendre le beau temps ou du moins un temps meilleurs sur l'Andorre.