La multiplicité des accidents de raquettes de ces dernières années nous amène à réfléchir sur les causes et les raisons de ce qui, parfois, devient un drame. Le développement de la pratique de la raquette à neige, d'apparence facile et à la portée de tous, permet à de nombreux vacanciers et randonneurs de découvrir la montagne hivernale. Mais comme toutes pratiques de la montagne, un certain nombre de règles sont à connaître et à respecter.
Il existe autant de formes de pratiques de la raquette à neige qu'il existe de pratiquants. On peut les différencier selon les motivations et les moyens physiques de chacun. Nous distinguons quatre types de pratique de la raquette à neige:
Les circuits "découverte" balisés peuvent se trouver au départ de stations ou de villages. Certaines stations disposent de circuits du même type que pour le ski de fond. Les balises ou fléchages sont de formes diverses selon les lieux. Il n'existe pas à ce jour de signalétique uniforme. Certains circuits sont souvent damés.
L'intérêt de ces circuits dans les stations est de proposer une activité familiale, sans risque et accessible à tous. Ces circuits permettent à l'hivernant non-skieur de découvrir le domaine de la station et quelques fois la spécificité du milieu naturel hivernal sur des parcours spécifiques nature. Les secours y sont parfois payant d'autre fois gratuits en fonction de la réglementation territoriale. Il est donc conseillé de s'assurer de la nature de l'itinéraire et des dangers objectifs potentiels si l'itinéraire n'est pas mentionné dans un document officiel émanant d'un office de tourisme ou d'une station de ski.
Sortir des sentiers battus, randonner sur des circuits balisés c'est déjà affronter la montagne. Suivre un circuit balisé en hiver n'est pas toujours simple, le givre, les branches d'arbres ployant sous le poids de la neige peuvent masquer le balisage, un coup de vent effacer la trace, un changement de neige rendre très pénible la progression. La balade se fait à priori sur un terrain facile et peu accidenté, au départ des stations. Bien qu'il ne soit pas indispensable d'être un grand technicien de la raquette pour évoluer sur ces itinéraires, un certain nombre de précautions s'imposent. Une connaissance minimum de la montagne en hiver est nécessaire et une maîtrise des techniques d'orientation sont les meilleurs garants de la sécurité. L'objectif reste de découvrir autant la pratique que la nature sans rechercher l'exploit physique. La balade découverte peut se faire en famille. L'itinéraire est adapté au type de pratiquant. Pour les débutants il est fortement conseillé d'engager un professionnel de la montagne ou de participer à des sorties de clubs encadrées des cadres bénévoles diplômés. Il ne faut pas confondre les itinéraires de randonnée estivale avec les circuits balisés pour raquettes à neige assez peu développés dans les Hautes-Pyrénées.
L'approche de la moyenne et de la haute montagne doit se faire dans les mêmes conditions. Le pratiquant doit avoir des connaissances approfondies sur des sujets tel que la technique de progression, le matériel et l'équipement, l'orientation et le choix d'un itinéraire, la météo et la nivologie, la conduite d'une course, la sécurité et les secours, l'alimentation et la diététique et d'une manière générale le milieu montagnard hivernal. A défaut d'avoir personnellement ces connaissances, le pratiquant doit se faire encadrer par une personne compétente, que cette compétence soit reconnue par un diplôme (c'est préférable) ou simplement connu.
Dans le cas de la moyenne et de la haute montagne on ne parle plus de promenade ou de balade mais de randonnée. L'aspect physique et technique peut intervenir. Le terrain est déjà plus technique. On parle d'itinéraire et non plus de circuit et encore moins de sentier ou de piste. Le balisage est en principe inexistant et s'il en existe un mieux vaut savoir se débrouiller sans lui surtout en cas de mauvais temps (brouillard, chute de neige, etc...). L'aspect sécurité et autonomie intervient. L'itinéraire n'est pas sécurisé. On passe donc à un autre niveau de pratique quant au milieu même si sur le plan technique et physique on peut trouver des randonnées du même niveau que la balade ou la promenade.
Les compétitions se déroulent sur des circuits qui font l'objet d'une préparation conforme à un cahier des charges particulier établi par la FFME
La raquette est un moyen de déplacement dont on se sert quand c'est nécessaire pour ne pas s'enfoncer dans la neige. De ce fait c'est un excellent moyen pour faire une approche hivernale en alpinisme: voie, cascade de glace, etc... C'est aussi un moyen de montée pour les pratiquants du surf alpinisme.
L'usage de la raquette à neige est donc très diversifié et on ne saurait négliger l'un au profit de l'autre. A la base nous avons la même préoccupation: évoluer à pied dans la neige sans s'enfoncer. C'est le principe de base d'où découle une technique commune..
Nous avons pour habitude de dire que la randonnée à raquettes c'est facile. Erreur! Il ne suffit pas de les chausser et de savoir marcher. Il faut aussi connaître:
1/ Tous les aspects environnant de la pratique de la raquette comme vu plus haut. La nivologie, la cartographie, l'orientation, la météo, le choix du matériel, etc... sont indissociables. On doit tout connaître et pas seulement une partie.
2/ La technique d'évolution sur le terrain. Le choix de l'itinéraire qui n'est en hiver, pratiquement jamais le même qu'en été doit se réfléchir avant d'évoluer. La recherche de la meilleure pente, la moins exposées aux risques, etc... sont des techniques qui s'apprennent avec du temps.
3/ Le positionnement du pied, de la raquette et du corps sont des techniques à connaître en fonction du type de matériel utilisé. Cette technique doit faire l'objet d'un apprentissage
En conclusion nous dirons aux pratiquants de la raquette que si vous n'avez pas une solide expérience de la montagne hivernale et des techniques d'alpinisme, abstenez vous ou faites appel à des professionnels qui sauront vous conduire aux endroits les mieux adaptés à vos capacités. Pour les activités de clubs, assurez-vous que le cadre soit bien un initiateur diplômé de raquettes ou de ski alpinisme de la FFME