Le développement de la pratique de la raquette à neige, la demande d'une certaine clientèle, l'intérêt des collectivités locales pour attirer une nouvelle clientèle, etc... ont vu se développer dans les années 1990, de manière anarchique, des circuits balisés dans des conditions parfois discutables. Afin de mettre de l'ordre dans cette situation diffuse et confuse, la FFME (Fédération Française de la Montagne et de l'Escalade), fédération sportive délégataire (ayant reçu une délégation du Ministère de la Jeunesse et des sports) a établi des normes de balisage ainsi que des règles de pratique.
Ces normes et ces règles sont parfois incomprises de la part de certains pratiquants occasionnels mais aussi de la part de collectivités locales et d'aménageurs. L'incompréhension vient souvent du décalage d'appréciation entre le souhait de voir ce développer un certain business et le souhait d'une fédération et de pratiquants soucieux d'éviter des dérives et peut être aussi des délires.
Pour envisager un balisage et développer une pratique sur un secteur géographique déterminé, il faut se poser un certain nombre de questions préalables.
Ce sont des questions qui trouvent des réponses différentes selon le niveau de pratique, la forme de pratique et la motivation de la pratique... A voir
Il existe des réponses multiples et l'offre doit être tout aussi multiple pour répondre à la demande. Certaines personnes évolueront vite, d'autres moins vite et certains seront
toujours limités au parking. Mais au-delà de la capacité physique et technique propre à cette pratique, viennent d'autres éléments liés à la connaissance du milieu (météo,
nivologie, secourisme, etc...) et à l'autonomie des pratiquants. D'où, pour certains niveaux, la nécessité d'avoir des parcours sécurisés et balisés.
Reste le principe du damage réclamé par certains "clients" et même des professionnels.
Tous les terrains ne se prêtent pas à la pratique de la raquette. C'est d'autant plus vrai pour les circuits balisés où la responsabilité du baliseur en terme de sécurité peut être
engagée. Il faudra donc imaginer des circuits sans aucun risque objectif tel que coulées et avalanches, passages gelés, etc... C'est là que se retrouve l'ambiguïté du système où
nous utilisons un instrument, la raquette, destiné à évoluer en tout terrain et de devoir sécuriser le dit terrain. Nous ne pouvons donc imaginer de tels circuits que dans un cadre
de découverte ou de promenade limitée dans l'espace et la difficulté, au même titre que le ski de fond.
Des pistes et balisages en haute montagne ne sont donc pas adaptés et doivent rester du terrain d'aventure où d'autres qualités que physiques et techniques sont demandées au
pratiquant tel que la connaissance du milieu, la connaissance de soi et l'usage d'instruments (ARVA, boussole, carte, altimètre, etc...)
Par ailleurs, l'aspect environnemental et l'impact que peut avoir sur le milieu hivernal (faune et flore) un itinéraire balisé drainant une certaine quantité de pratiquants doit
être étudié avec la plus grande attention.
C'est un aspect qui est clairement abordé par la FFME dans la charte de balisage. La gratuité d'accès est souhaitée. C'est loin d'être le cas partout dans les Pyrénées où certaines pratiques discriminatoires particulièrement condamnables sont de nature à entraver la pratique en terrain d'aventure et l'accès à la haute montagne
L'idée de damer un itinéraire de raquettes à neige est en soit une hérésie. La raquette n'est pas une finalité de pratique mais un moyen de déplacement sur de la neige plus ou
moins profonde. La raquette évite de s'enfoncer trop profondément et facilite le déplacement sur un terrain vierge ou déjà utilisé par d'autres raquettistes. Si l'itinéraire,
balisé ou non, est damé, à quoi sert la raquette?
Le concept de la raquette à neige est différent du concept de l'usage du ski alpin (ski de piste) ou du ski de fond pour lesquels un damage est réalisé pour favoriser la glisse de
la descente et éprouver des sensations agréables au cours de cette descente ou de l'évolution (fond) où la vitesse et l'exercice de style sont la base de la pratique.
A raquette comme à ski de randonnée (ski de montagne), l'instrument n'est utilisé que pour faciliter le déplacement en tout terrain. Si le terrain est aménagé, l'instrument n'a
plus sa raison d'exister.
Face à ces abus de droit, on ne peut que conseiller de bousculer l'ordre établi et de refuser le paiement lorsque c'est possible sur le plan physique au risque de se faire verbaliser pour user de l'exception d'illégalité devant un tribunal.