Contrairement à ce qui est souvent dit, la montagne n’appartient pas à tout le monde. La montagne a un ou des propriétaires qui peuvent être des personnes privées ou des sociétés parfois commerciales. Le fait que des paysans, éleveurs, agriculteurs passent sur un terrain, ne signifie pas que tout le monde peut y passer.
Mais chez les pratiquants de la montagne, qu’il s’agisse de randonneurs, alpinistes, vététistes, descendeurs de canyons, grimpeurs, etc…. ces notions de droit de propriété est absente du vocabulaire. La montagne est un espace de liberté où nous pouvons tout faire ou presque, où on a des droits et souvent des exigences sans rien payer et sans rien devoir. Et bien non, ce n’est pas comme cela que ça se passe et il faudra que ces usagers gratuits de la montagne apprennent à composer avec les véritables occupants du milieu, les propriétaires.
Le cas du Madres dans les Pyrénées-Orientales n'est qu'anecdotique et marginal. Il y a bien d'autres lieux, dans les Pyrénées, qui sont interdits ou payants du seul fait d'une décision administrative. Personne ne dit rien. Pourquoi?
Qui, aujourd’hui, remet en cause les parkings payants aux points d’accès à la montagne? Le plus souvent, il s’agit de l’accès à des aires protégées de type Parcs Nationaux ou réserves. Espaces aménagés pour favoriser le tourisme de masse venant visiter un espace dit «protégé». Personne n’y voit aucune contradiction. Payer pour accéder à la montagne semble être une chose acquise et accepté par les pratiquants, souvent défendu par les protecteurs de l’environnement dont l’idéologie pousse à la fois à l’ensauvagement des territoires et au business du tourisme qualifié pour l’occasion de «durable».
Il ne faut pas nier également la présence de propriétés privées. Le versant nord du Madres n’est qu’un exemple. Mais il en est de même aux granges du Moudang dans la vallée d’Aure (Hautes-Pyrénées) dont les propriétaires ont fait le choix de l’ouvrir au public à leurs frais (par exemple toilettes et fontaine), l’accès à de nombreux canyons et sites naturels d’escalade.
Beaucoup de sentiers de randonnée balisés passent sur des terrains privés sans pour autant que l’usage en soit conscient. Ceci, grâce aux conventions passées par la FFRP ou les Conseils Généraux dans le cadre des CDESI, avec les propriétaires.
Avant de manifester une humeur, il convient de s’informer et surtout des respecter les panneautages en place. Les réactions inconsidérées pourraient entrainer des décisions contraires à celles recherchées.
Louis Dollo, 3 décembre 2012
Le groupe de manifestants opposé à la privation de l'espace de liberté qu'est le massif du Madres, est parti de Mosset de bon matin, a fait étape au refuge du Callau pour la
photo puis est monté à la Balmette où il a pique-niqué.
L'objectif de planter le drapeau de la "libération du Madres" à son sommet n'a pu avoir lieu, non pas à cause des gardes privés du propriétaire des lieux (Groupama) qui devaient
bénéficier du droit au repos dominical, mais à cause d'une météo orageuse. Une nouvelle tentative aura lieu incessamment. Merci aux participants et à leur soutien, c'était une
belle journée d'amitié et d'espérance dans cette montagne magique qu'est le Madres.
Auteur: H. S.
Source: L'Indépendant du 16 août 2012
Depuis trente ans, ce groupe d'amis de l'Aude et des Pyrénées-Orientales parcourt à pied, été comme hiver, les chemins qui partent du col de Jau vers le pic du Madres. En avril
dernier, mauvaise surprise au détour d'un sentier. Un garde assermenté du Gipfa (Groupement interdépartemental de propriétaires forestiers et agricoles) menace de les verbaliser
s'ils ne font pas demi-tour immédiatement.
Motif: ils sont sur une propriété privée.
Effectivement les quelque 1 900 hectares de montagne entre le village de Mosset et le pic du Madres appartiennent à Groupama depuis «au moins trente ans» selon Amaury Cornut-Chauvinc, président de Groupama Méditerranée qui, désormais, ne souhaite plus voir de promeneurs sur les terres du domaine de Cobazet où se déroulent notamment des chasses.
Un comportement "seigneurial" pour Henri Sentenac, le maire de Mosset. "Ils ont commencé par interdire les véhicules motorisés, puis la cueillette de champignons et aujourd'hui, ils excluent les randonneurs!", s'emporte ce dernier. Il semble que la remise aux normes du refuge du Caillau, point de départ de nombreuses balades vers le Madres, ait mis le feu aux poudres entre les protagonistes. Saisi par de nombreux marcheurs refoulés, le maire de Mosset affirme avoir d'abord tenté la médiation. En vain. Il a également demandé à Christian Bourquin en tant qu'élu et président du parc naturel régional des Pyrénées Catalanes d'intervenir (lire ci-dessous). «Pour l'instant, il n'a rien pu faire non plus".
Cet été, randonneurs et autres amoureux du massif du Madres se sont "spontanément" organisés en collectif pour "sauver le massif de la privatisation", raconte l'un d'eux, Gabriel Page. Le 9 août dernier, le conseil municipal votait une motion "afin que soient respectés les droits ancestraux et les us et coutumes qui permettent d'emprunter tous les chemins et sentiers du domaine". La pression monte et la résistance s'organise. Des actions judiciaires sont envisagées. "Et nous étudions toutes les pistes", préviennent les opposants qui vont très vite contacter un avocat. En attendant, un arrêté municipal vient d'être pris pour limiter le passage vers le domaine de Cobazet. "Il faudra demander l'autorisation en mairie pour emprunter la partie municipale de la piste qui y conduit», prévient Henri Sentenac qui, bien décidé à en découdre, fourbit ses armes...
Le domaine de Cobazet est situé dans le parc naturel régional des Pyrénées Catalanes, pourtant aucun partenariat n’est scellé entre eux. Estimant avoir été mis au pied du mur en
recevant la genèse du projet de réhabilitation du refuge auquel il n’avait pas été associé, Amaury Cornut-Chauvinc a adressé un courrier en juin 2011 au PNR. Une lettre de onze
pages dans laquelle il dit son inquiétude de voir pénétrer des «guides qui, profitant de l’effet d’aubaine, viennent faire leur beurre sur la propriété d’autrui». Il s’interroge
encore: «Où vont avoir lieu ces différentes randonnées et au profit ou au détriment de qui?» Par ailleurs, ce sont bien les éventuelles retombées économiques pour les
professionnels de la montagne avec la rénovation du refuge qui lui semblent incongrues.
Des considérations en dehors du sujet, ce conflit opposant deux mondes qui ne se comprennent pas. Les randonneurs demandent simplement l’accès aux chemins qui parcourent le
domaine et permettent notamment de gagner le pic du Madres. Comme cela se passe partout ailleurs dans le département. Sans la moindre arrière- pensée mercantile, cela va de soi.
Ne dit-on pas d’ailleurs que la randonnée, ne nécessitant qu’une bonne paire de chaussures, est le sport du pauvre?
«Si on nous demande l’autorisation, nous l’accorderons»
Tout a commencé avec le projet d’aménagement du refuge du Caillau qui, selon moi, allait à l’encontre de la charte du PNR (Parc naturel régional) et de Natura 2000. Il était prévu de monter jusqu’à 2.000 nuitées par an et d’organiser des activités VTT, quads et raquettes dans les alentours, soit sur les terres de Groupama. C’était Disneyland en pleine montagne! Ce secteur est un petit joyau qu’il faut préserver. J’essaie de mettre un peu d’ordre et ça dérange quelques personnes.
L’exploitation forestière est gérée par l’ONF, une convention est également signée avec les éleveurs du Conflent et nous avons quelque 500 bovins sur les terres. La seule activité qui soit en équilibre financier est la chasse. En battue (360€ par an pour les sociétaires), ou d’approche (3.750 €/an pour trois chasseurs), elle accueille des chasseurs du canton. Nous organisons aussi des battues institutionnelles pour des grands clients ou des personnalités. Quand je suis arrivé sur le domaine en 1997 le désordre régnait avec les chasseurs. Aujourd’hui, une harmonie parfaite règne et c’est un bonheur de se rendre sur le domaine.
D’abord je tiens à préciser qu’aucun randonneur n’a été verbalisé. Il n’est pas question d’interdire tout passage. Ceux qui demandent l’autorisation l’ont. Il faut s’adresser à la caisse locale de Groupama à Prades. Je veux faire de ce domaine un écrin et éviter absolument le tourisme de masse et organisé qui dérangerait les espèces protégées qui vivent sur ces terres, tout comme les bêtes des éleveurs.
Féru de montagne, président du Parc naturel régional et de la région, Christian Bourquin a apporté son soutien à plusieurs reprises au maire de Mosset et aux randonneurs. Constatant que "le conflit se durcit ces derniers temps", il a fait savoir hier "qu'il entendait continuer à être à leurs côtés". L'élu estime que "des négociations doivent impérativement avoir lieu" et "qu'un objectif doit primer: garder le territoire ouvert car personne n'a encore jamais interdit l'accès à la montagne". Il prévient également: "Groupama doit prendre garde à son image". "Où est passée la générosité de ce groupe mutualiste?" s'interroge-t-il avant d'affirmer qu'il allait "contacter de nouveau les plus hautes autorités du groupe pour évoquer ce problème". Le 10 août, Henri Sentenac a également écrit au directeur général de Groupama pour lui "faire part du mécontentement grandissant de la population devant les interdictions répétées de circuler sur le massif du Madres".
Auteur: Estelle Devic
Source:
L'Indépendant su 23 août 2012
Mosset (Pyrénées-Orientales) - Pratique ancestrale contre droit de propriété... Deux conceptions de la montagne se heurtent de plein fouet dans les Pyrénées au pied d'une splendeur, le pic de Madres: celle des randonneurs et celle du géant de l'assurance Groupama.
Depuis toujours, les habitants et les amoureux de la montagne ont pu emprunter les mêmes chemins au départ de Mosset (Pyrénées-Orientales) pour exploiter les richesses naturelles du massif ou pour grimper en pente assez douce à 2.469 mètres et découvrir, par temps clair, la plaine du Roussillon et la Méditerranée d'un côté, les Pyrénées de l'autre.
C'est en tout cas ce que disent ceux qui aujourd'hui dénoncent une privatisation de la montagne et l'attitude seigneuriale selon eux de Groupama.
C'est que l'assureur est propriétaire depuis 30 ans du domaine de Corbazet, un paradis de verdure de 2.000 hectares où cohabitent les vaches, les perdrix grises et les mouflons, et que, depuis quelques années, il voit d'un oeil beaucoup moins favorable les intrusions sur ses terres sans permission.
Il y a quatre ans, Groupama a commencé par interdire le passage des véhicules à moteur. Puis la cueillette des champignons. Et enfin les promeneurs démunis d'autorisation. Depuis le printemps, Henri Sentenac, le maire de Mosset, reçoit régulièrement des lettres de randonneurs qui s'étonnent d'avoir été chassés par des gardes privés.
Les relations entre les locaux et l'assureur se sont vraiment crispées en 2011 quand la mairie a envisagé de réhabiliter un gîte d'où part l'ascension vers le pic. Le gîte du Caillau appartient à la commune mais se trouve à l'entrée du domaine de Groupama.
La mairie avait alors à l'idée de créer un équipement mixte, entre refuge de 20 places, auberge de 30 couverts, et aire de bivouac. Un programme sans ajout d'activités affirme le maire, mais qui n'a pas plu du tout à Amaury Cornut-Chauvinc, président de Groupama Méditerranée.
Aujourd'hui, le marcheur arrivant par là est accueilli par une série de pancartes lui interdisant la cueillette ou l'arrachage, et le mettant en garde contre le risque d'essuyer des tirs dans cette chasse gardée.
Certes, le domaine est privatisé depuis des siècles et on peut accéder à pied au pic de Madres par d'autres itinéraires. Mais les habitants de la montagne ont toujours eu le droit de passer par là, s'indigne François Miehet, 70 ans. Pour lui, les randonneurs sont les victimes d'une régression féodale.
Comme plus d'un millier de personnes, François Miehet a adhéré au collectif Libérez le Madres qui s'est constitué pour revendiquer un droit inaliénable selon lui. Le collectif appelle à manifester le 29 septembre.
Sur internet, certains appellent à résilier les contrats d'assurance chez Groupama. La rancoeur des dépités est exacerbée par la toute puissance de l'argent à laquelle ils associent Groupama.
Où est passée la générosité de ce groupe mutualiste?, s'interroge le président socialiste de la région Languedoc-Roussillon Christian Bourquin; Groupama doit prendre garde à son image, prévient M. Bourquin, qui soutient le maire de Mosset et les randonneurs.
Groupama revendique dans un communiqué d'administrer ses biens comme il l'entend.
Dans le quotidien l'Indépendant, le président de Groupama Méditerranée dit avoir été alarmé par le projet d'aménagement du refuge, qui prévoyait 2.000 nuitées par an, des activités VTT, quads et raquettes sur le domaine de Groupama: C'était Disneyland en pleine montagne!
Je veux faire de ce domaine un écrin et éviter absolument le tourisme de masse, dit-il. Mais il souligne qu'aucun randonneur n'a été verbalisé. Il n'est pas question d'interdire tout passage. Ceux qui demandent l'autorisation l'ont. Il faut s'adresser à la caisse locale de Groupama à Prades.
Source: AFP du 07 septembre 2012
Le massif de Madres, dans les Pyrénées-Orientales, devient le théâtre d’un contentieux entre la mutuelle d’assurances Groupama et les habitants et randonneurs, pour une question de droit de propriété.
Un large domaine, dans les Pyrénées-Orientales, est au centre d’une querelle entre les randonneurs d’un côté et la compagnie d’assurances Groupama de l’autre.
Cet espace montagneux est particulièrement apprécié par les promeneurs, touristes ou locaux. Ils empruntent les chemins partant de la commune de Mosset pour atteindre le pic de Madres culminant à 2.469 mètres d’altitude, offrant un panorama sur la plaine du Roussillon, la méditerranée et la chaîne des Pyrénées.
Ces amoureux des grands espaces dénoncent cependant une privatisation de la montagne et une attitude, qu’ils estiment «seigneuriale», de la part de la mutuelle d’assurances.
L’assureur est en effet propriétaire, depuis 30 ans, du domaine de Corbazet qui s’étend sur 2.000 hectares. Depuis quelques années, les intrusions, sans permissions, sur l’immense
propriété deviennent de plus en plus surveillées et réprimées par l’assureur mutualiste.
Il y a 4 ans, la compagnie a interdit le passage des véhicules motorisés, puis la cueillette des champignons et pour finir la passage des randonneurs dépourvus d’autorisation.
Des habitants mécontents
Depuis le printemps dernier, le maire de Mosset reçoit fréquemment des lettres de marcheurs s’étonnant d’avoir été repoussés par des gardes privés.
Les relations entre les randonneurs et l’assureur se sont nettement tendues en 2011, lorsque la mairie a envisagé de réhabiliter un gîte d’où débute l’ascension vers le pic de
Madres. Le gîte du Caillau appartient à la commune mais se situe sur le domaine de la société d’assurances.
Désormais, l’endroit est garni de panneaux d’informations interdisant la cueillette ou l’arrachage et mettant en garde sur les risques de tirs au sein du périmètre de chasse gardée.
Bien que le domaine soit privatisé depuis longtemps, les habitants de la montagne ont toujours eu le droit d’emprunter cette voie de randonnée.
Un collectif d’indignés d’un millier de personnes s’est constitué sous l’appellation «libérez le Madres» afin de protester contre cette atteinte au droit de libre circulation.
Certains protestataires suggèrent même, sur internet, de résilier les contrats d’assurances souscrits chez Groupama.
De son côté, la compagnie revendique, dans un communiqué, le droit de gérer ses biens comme elle le souhaite.
Dans le quotidien L’indépendant, le président de Groupama Méditerranée précise vouloir absolument éviter le tourisme de masse afin de conserver l’état naturel du domaine. Il
souligne également qu’aucun randonneur n’a été verbalisé jusqu’ici et que les autorisations de passage peuvent être demandées à la caisse locale du groupe à Prades.
Auteur: Damien Vilain avec AFP
Source:
News Assurances du 07/09/2012
Deux conceptions de la montagne se heurtent de plein fouet dans les Pyrénées au pied d'une splendeur, le pic de Madres: celle des randonneurs qui défendent une pratique ancestrale de promenade et celle du géant de l'assurance Groupama qui défend son droit à la propriété. L'assureur est en effet le détenteur depuis 30 ans du domaine de Corbazet et, depuis quelques années, il voit d'un oeil beaucoup moins favorable les intrusions sans permission sur ses terres.
Il y a quatre ans, Groupama a commencé par interdire le passage des véhicules à moteur. Puis la cueillette des champignons, et enfin les promeneurs démunis d'autorisation. Depuis le printemps, Henri Sentenac, le maire de Mosset, reçoit régulièrement des lettres de randonneurs qui s'étonnent d'avoir été chassés par des gardes privés. Les relations entre les locaux et l'assureur se sont vraiment crispées en 2011 quand la mairie a envisagé de réhabiliter un gîte d'où part l'ascension vers le pic. Le gîte du Caillau appartient à la commune mais se trouve à l'entrée du domaine de Groupama. La mairie avait alors en tête de créer un équipement mixte, entre refuge de 20 places, auberge de 30 couverts, et aire de bivouac. Un programme «sans ajout d'activités» affirme le maire, mais qui «n'a pas plu du tout» à Amaury Cornut-Chauvinc, président de Groupama Méditerranée. En entretien dans les pages du quotidien l'Indépendant, le dirigeant soutient que le projet d'aménagement du refuge prévoyait 2.000 nuitées par an, des activités VTT, quads et raquettes sur le domaine de Groupama: «C'était Disneyland en pleine montagne!». «Je veux faire de ce domaine un écrin et éviter absolument le tourisme de masse», a t-il ajouté.
Aujourd'hui, le marcheur arrivant par là est accueilli par une série de pancartes le mettant en garde contre le risque d'essuyer des tirs dans cette chasse gardée. «Les habitants de la montagne ont toujours eu le droit de passer par là», s'indigne François Miehet, 70 ans. Pour lui, les randonneurs sont les victimes d'une «régression féodale». Comme plus d'un millier de personnes, François Miehet a adhéré au collectif «Libérez le Madres» qui s'est constitué pour revendiquer un droit «inaliénable».
«Où est passée la générosité de ce groupe mutualiste?», s'interroge le président socialiste de la région Languedoc-Roussillon Christian Bourquin. Groupama, quant à lui, revendique dans un communiqué le droit d'administrer ses biens «comme il l'entend». Le collectif «Libérez le Madres» appelle à manifester le 29 septembre.
Source: La Charente Libre du 8 septembre 2012