Ces voies se situent sur les versant Nord, Ouest et Nord Ouest du Néouvielle et accessibles depuis le
refuge de La Glère. Elles ont été réalisées, avec
d'autres voies sur l'Espade et les Pics des Trois Conseillers avec une bande de copains de Barèges, du CAF de Lourdes et de Bordeaux alors que Louis et Pierre
Dollo travaillaient au refuge.
"S'il veut intéresser, l'alpiniste décrira ses aventures exactement comme il les a ressenties" (Geoffrey Winthrop Young)
Ces voies sont totalement en "terrain d'aventure". Merci à ceux qui y repasseront de ne pas les équiper en voies modernes avec "spit" et autres matériels pour les laisser "vierge" de tout équipement et respecter l'engagement, l'éthique et le milieu tel que nous l'avons trouvé à l'origine.
Plusieurs topos de voies n'ont jamais été diffusés dans des ouvrages. Il faut le plus souvent revenir sur des descriptions parues dans "La Revue Pyrénéenne" de 1973 et 1974 ou voir la mention dans le topo de Pascal Ravier. Ces topos de voies en terrain d'aventure, non équipées, sur l'Espade, le Néouvielle et les Pics des Trois Conseillers seront intégralement décrit ici.
Dans cette aventure, il y avait du monde. Toute une équipe de copains et les copains des copains avec chacun sa personnalité, son histoire, ses envies, ses motivations, ses compétences. Il y avait:
La belle époque... et pas de place au romantisme ou l'imaginaire. On fonçait dans la voie avec les "grosses", quelques clous, le plus souvent récupérés dans d'autres voies et des
coins de bois (il n'y avait pas encore de coinceurs et de bong bong) et le tout encordé à la taille (pas toujours de beaudriers, c'était chiant à l'époque).
Je me souviens pour la première tentative hivernale de la face Nord du Néouvielle, avec mon frére, nous avions bivouaqué dans la toue de la prise d'eau sous une toile en plastique
et les gaudasses qui étaient en cuir:-)). Nous les gardions aux pieds toute la nuit pour ne pas qu'elles se gélent:-) En définitive c'est Pierre et Benoît qui ont fait la
"première" hivernale l'année suivante. Qui a les articles de presse de l'époque? Je n'ai plus rien.
J'ai aussi le souvenir de la répétition du Pilier Nord du Néouvielle avec Christian. Nous avions passé une nuit torride lors d'un passage de l'UCPA au refuge. Nous n'avons pas pu sortir la voie d'un coup. Il a fallu faire la sieste sur place, environ 4 heures de repos, sous les 2 dernières longueurs.
Il y avait eu polémique sur cette voie cotée TD par des CRS et nous AD+... petite différence... Nous n'avons pas dû faire la même chose mais nous sommes partis du même endroit pour arriver au même endroit... à vous d'y retourner pour apprécier.
Mon frère avait ouvert une voie en solo qui l'avait conduit directement au sommet. Mais il ne sait pas où il est passé, c'était dans le brouillard... C'était peut-être celle qu'il a faite par la suite avec Benoît Tréton (éperon ouest direct)? Même l'histoire ne nous le dira pas.
Après, pour ma part, il y a eu l'époque "berger" et puis nous sommes partis vers d'autres horizons comme les études, le mariage ou plus lointain comme l'Alaska, les Andes et l'Himalaya. Mais encore emaintenat nous y revenons...
Louis Dollo le 15 avril 2004
Cette pointe sur l'arrête nord du Néouvielle est cotée 2.973m sur les cartes IGN et 2.997m par le Guide Ollivier.
Première
Description Pierre et Louis Dollo le 13 août 1971
Difficulté de la course: AD
Temps: 2 heures
Cette paroi est très visible de la Brèche de Chaussenque et du Refuge de La Glère. L'escalade d'une dénivellation de 200m environ se déroule dans un bon rocher. Cette voie est une des plus esthétiques pour parvenir au sommet du Néouvielle à partir du refuge de La Glère.
On attaque la voie par le névé le plus élevé au centre de la face. Suivant les conditions d'enneigement, on s'élève facilement vers la droite sur des vires caillouteuses sous un gros rognon dont le rocher est recouvert de lichen noir. On commence l'escalade en contournant ce rognon vers la droite et en s'élevant dans une fissure grise quimène à une terrasse (bon relais). De là, on s'élève sur une veinemarron caractéristique en bon rocher. Poursuivre l'escalade sur cette veine durant plusieurs longueur jusqu'à une vire (bon relais) au pied de dalles grises. De là, continuer l'escalade légèrement à gauche pour éviter un dévers. Continuer tout droit pour atteindre l'arête Nord à une quarantaine de mètres de la pointe 2.973 (IGN).
Cette voie a été répétée le 24 juin 1972 par Pierre Dollo, Benoît Tréton, Bruno Delerue et Patrick Marcou.
Au cours de cette répétition, le gros rognon recouvert de lichen noir a été atteint par le rocher depuis le point où il descend le plus bas.
Observations:
Au cours des premières ascentions le matériel utilisé était quelques pitons et des anneaux de corde pour l'assurage trés précaire.