Les espaces naturels protégés subissent moins l'artificialisation que le reste du territoire métropolitain
Dans son "4 pages" du mois d'octobre, l'Institut Français de l'Environnement (IFEN) - n'existe plus - met en évidence une modification modérée de l'occupation des sols au sein des différents espaces protégés au regard de l'artificialisation du reste de la métropole.
La France dispose d'une grande variété d'outils pour gérer et conserver ses milieux naturels. Les parcs nationaux, les réserves naturelles nationales et de Corse, les réserves biologiques domaniales ou forestières ainsi que les sites acquis par le Conservatoire du littoral constituent une protection dite "forte" car reposant sur des textes (décrets, arrêtés) qui y réglementent les activités humaines ou faisant l'objet d'une acquisition foncière inaliénable. Concernant la protection de la biodiversité, le réseau Natura 2000 constitue également une protection élevée. Mis en oeuvre en France par voie contractuelle, il rassemble les sites d'intérêt communautaire (SIC) désignés au titre de la directive "Habitats" et les zones de protection spéciale (ZPS) désignées au titre de la directive "Oiseaux". En revanche, les parcs naturels régionaux (PNR) et les sites désignés au titre de la convention internationale de Ramsar constituent une protection plus faible. Les premiers, classés par décret pour une durée de dix ans renouvelable, sont des territoires habités qui cherchent à concilier le développement économique, social et culturel avec la préservation des milieux naturels et des paysages. Les seconds permettent de préserver des zones humides d'importance internationale.
Afin d'apprécier l'effet de ces différentes catégories de protection du patrimoine naturel, l'Institut Français de l'Environnement (IFEN) a comparé l'évolution de l'occupation des
sols pendant une dizaine d'années entre l'intérieur des sites protégés, leurs proches alentours et l'ensemble de la métropole. En France, entre 1990 et 2000, le changement
d'occupation des sols le plus important a été l'artificialisation des terres sous forme d'étalement urbain (0,22 % du territoire métropolitain). Or, selon l'IFEN, il semblerait que
par rapport à la moyenne nationale, les espaces protégés soient restés globalement peu artificialisés, peu agricoles et riches en zones humides.
C'est surtout le cas des coeurs des parcs nationaux du fait de leur localisation en zone de montagne (sauf Port-Cros), de leur périmètre volontairement exempt de zones construites
et surtout de leur fort niveau de protection. A l'opposé, les parcs naturels régionaux (PNR) se distinguent par un taux d'artificialisation plus élevé même s'il reste deux fois
moins fort que le taux national assorti d'une présence plus faible des zones humides et d'une proportion plus forte de territoires agricoles. La part du territoire des PNR qui
s'est artificialisée entre 1990 et 2000 représente 0,10 % de la surface totale couverte par les 42 parcs étudiés. Trois PNR seulement ont subi une forte artificialisation,
supérieure au taux national: la Brière (0,39 %), les Causses du Quercy (0,40 %) et le Luberon (0,51 %). En revanche, alors que l'Ile-de-France est la région où le processus
d'artificialisation a été le plus marqué, les trois PNR franciliens ont plutôt été épargnés: 0,12% du territoire de la Haute vallée de Chevreuse, 0,15% du parc du Gâtinais français
et 0,22% pour le Vexin français.
Si les zones protégées sont relativement épargnées, les alentours de ces zones subissent une forte pression et l'artificialisation est très marquée, surtout sur le littoral. La part du territoire des communes littorales qui s'est artificialisée sur la période 1990- 2000 s'élève à 0,63 %. Cette artificialisation des terres s'est faite essentiellement aux dépens de zones agricoles hétérogènes et de terres arables. Or, de par leur structure, les zones agricoles hétérogènes comme les bocages, jouent un rôle positif contre le ruissellement et l'érosion des sols et contribuent à une meilleure biodiversité des territoires agricoles. Les zones humides et les milieux aquatiques sont également en proportion plus faible dans les zones entourant les aires protégées même si cette proportion reste supérieure à la moyenne nationale. Aux portes des PNR, la pression est également très forte surtout en région parisienne: respectivement 0,66% et 0,68% du territoire ceinturant les parcs du Gâtinais et du Vexin ont été artificialisés.
Le recul des prairies est également un phénomène majeur constaté presque partout même dans certaines zones protégées. La perte nette constatée représente 0,13 % du territoire métropolitain. Les coeurs de parcs nationaux et les sites du Conservatoire du littoral ne sont pas touchés mais les PNR et les sites Ramsar accusent des pertes aussi importantes qu'au niveau national voire plus importante. Neuf parcs accusent par exemple une perte prononcée en surfaces de prairies d'une ampleur au moins deux fois plus élevée que celle constatée au niveau national. Les sites Ramsar constituent le type d'espaces protégés le plus affecté et de manière significative puisque la perte est 3,6 fois plus importante qu'au niveau national. Or une biodiversité riche caractérise souvent ce type de milieux, d'où un impact écologique généralement fort lorsqu'ils sont dégradés. En fonction du lieu où elles se trouvent, ces prairies sont soit converties en plan d'eau pour la chasse et la pêche soit en terres arables.
Auteur: F.Rousel-Laby
Source: News de l'Environnement du 4 octobre 2007
Il faut peut-être comparer ce qui est comparable. Le coeur d'un Parc National français, essentiellement situé en haute montagne, n'a rien de comparable avec un PNR. Toute fois si nous comparons la partie haute montagne de certains PNR ou futurs PNR comme celui des Pyrénées ariégeoises, il y a de très fortes chances pour que nous arrivions au même résultat. De même, si nous comparons la zone périphérique des Parcs Nationaux avec les zones habités, hors haute montagne, des PNR, les résultats devraient se rapprocher.
L'analyse des chiffres fournis demandent beaucoup plus de précautions que ci-dessus et surtout une bonne connaissance de terrain des milieux analysés, ce qui ne semble pas être tout à fait le cas.
Louis Dollo, le 10 octobre 2007