Après l'ours, ce sont les vautours qui se mettent à attaquer les troupeaux de mouton ou de vaches. Contrairement aux idées largement répendues; les vautours ne se limitent pas aux animaux morts ou blessés. Ce sont des animaux vivants et bien portants qui sont attaqués et tués.
Ces derniers jours, les témoignages d'éleveurs victimes d'attaques de vautours sur leurs troupeaux se succèdent, principalement dans les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées. Ils décrivent des vols groupés de vautours pourchassant des animaux vivants et sains.
Du jamais vu pour Jean-Pierre Pompidor, ornithologue spécialiste des grands rapaces, qui a du mal à y croire: "Les vautours sont des charognards. Ils n'ont pas de serres, je ne vois pas comment ils pourraient attaquer. Il est vrai que les vautours doivent aller chercher toujours plus loin leur nourriture. Mais de là à attaquer des bêtes vivantes, je ne crois pas. Les témoins ne précisent pas l'état des animaux. Il se peut qu'ils soient vieux, malades ou blessés. Dans ce cas, c'est le rôle du charognard que de finir de l'achever".
D'autres voient dans ces attaques un changement du comportement des vautours qui s'expliquerait par le fait que la nourriture, autrefois à leur portée, s'amenuise.
L'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) relève les témoignages et gère les expertises sur les troupeaux.
Entre 1997 et 2005, 71 dossiers ont été enregistrés. Mais de manière très inégale: 1 dossier en 1997, 18 en 2002, 34 en 2004, 3 en 2005.
Pour Xavier Horgassan, chef de service de l'ONCFS des Pyrénées-Atlantiques, rien ne permet pour le moment d'affirmer un changement de comportement des vautours. "Souvent, il s'agit d'animaux
blessés ou en difficulté de mise à bas. Dernièrement nous avons eu le cas d'une jument à Tardets. Le vétérinaire a démontré qu'il s'agissait bien de blessures dues à une attaque de vautours,
mais on ne peut pas faire de généralités", poursuit-il. Si rien ne prouve que les vautours se sont transformés en prédateurs. Une chose est sûre en revanche, ils sont de plus en plus nombreux
dans les Pyrénées françaises.
Source: Magazine du 16 mai 2007.