A partir de 2005, la problématique "Vautours" ne concernait que le département des Pyrénées-Atlantiques avec l'instauration d'un observatoire des dommages au bétail. A partir de 2008, cela concernait les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées avec l'instauration par les Préfets d'une commission interdépartemenatle afin de rechercher des solutions. En 2009 la dite commission cherchait toujours et a fini par ne rien trouver, rien proposer et ne plus exister. En fait, cette commission n'était qu'un lieu à palabres pour faire des constats. Aucune solution sérieuse n'a été abordée puisqu'il fallait à tout prix protéger le Vautour. En 2014, c'est toute la France qui est concerné. Cherchez l'erreur!
Après une mission conduite en Ariège par Eric Fouquet inspecteur général de la santé publique vétérinaire qui s’est terminée en juin il a été recommandé des mesures d’effarouchement. A cette occasion, Nathalie Marthien, le préfet de l’Ariège, s’était dite "tout à fait favorable à donner ce genre d’autorisation le plus rapidement possible" après en avoir parlé avec la profession agricole. Il aura fallu attendre plus deux mois pour commencer à voir arriver une consultation. C’est ce qui s’appelle en langage préfectoral "le plus rapidement possible". Mais quelle efficacité peut avoir l’effarouchement?
L'effarouchement n'est pas une solution et est sans doute la pire des solutions. Le vautour fauve est un animal, à priori sédentaire. C’est du moins ce qui se dit officiellement. Mais, curieusement, il est capable de migrer sur des milliers de kilomètres puisqu’il en a été vu en Belgique et Hollande en quantité non négligeable. Il est également en mesure de faire une centaine de kilomètre, même en période de reproduction, pour rechercher de la nourriture. Selon la littérature existante, le 23 avril 2002, une femelle établie dans les gorges du Verdon a été vue dans le Diois à 150 km. Il peut aussi planer des heures entières sans s’arrêter et observer un objet de 30 cm à 3000 mètres de distance.
Par ailleurs, et cela ne surprendra personne, les vautours fauves ne connaissent pas les limites administratives des départements et des pays (France / Espagne / Andorre). D’autre part, l’administration des Pyrénées-Atlantiques a choisi, contre l’avis des éleveurs, le nourrissage depuis des placettes «agréées» ce qui a pour conséquence le développement du nombre de vautours et le départ des juvéniles vers d’autres horizons où la nourriture est moins abondante. Dans une motion, l’IPHB demande que «des experts scientifiques soient officiellement désignés afin de se pencher sur le problème» et, pour ce qui est des attaques sur le vivant, précise qu’il»n’est plus possible de rester dans le déni de reconnaissance de cas irréfutables» et conclue: «Il convient désormais de reconnaître dans les meilleurs délais cette évolution comportementale et de donner les moyens d’y répondre: suivi, évaluation, analyse, dédommagement, mesures de gestion de la population… afin de retrouver dans le monde agricole et pastoral, la sécurité qu’il convient et que le vautour fauve redevienne l’équarisseur naturel de la montagne, allié des éleveurs et des transhumants.» En conséquence:
1/ Traiter la question des vautours à l’échelle d’un département est totalement stupide
2/ Effaroucher signifie déplacer le problème chez le voisin sans le régler
3/ Il n’existe aucune étude sérieuse sur le comportement des vautours fauves et notamment sur la capacité de nourrissage naturel par rapport au nombre de rapaces (pas que des vautours fauves) étant entendu que de nombreux cadavres de bêtes d’élevage doivent être retirés par un équarisseur.
4/ Pour être efficace il faudrait effaroucher avant que les vautours n’attaquent une bête vivante. Bien malin celui qui sera en mesure de déterminer quand et où l’attaque se produira pour éviter la prédation.
Les mesures d’effarouchement proposées ne le sont que pour se donner bonne conscience et calmer la colère des éleveurs mais surement pas pour régler un problème qui se pose partout en France et en Espagne. Un tel arrêté ne réglera rien. Il ne fera qu’entretenir la problématique qui doit être traitée à un niveau national et transfrontalier. C’est une question de gestion globale de l’espèce. Mais qui doit la gérer? Est-il normal de laisser une organisation militante, la LPO, avoir autant de poids si ce n’est le monopole de la gestion des rapaces? Doit-on continuer à croire et prendre pour vérité absolue les certitudes des frères Terrasse depuis les années 1970 devenus les «gourous» de la LPO? Ne doit-on pas aussi prendre en considération les observations naturalistes antérieures à 1970 montrant que les vautours fauves se sont toujours attaqués à du vivant? Ne doit-on pas s’interroger sur les raisons qui ont poussé les anciens à se débarrasser des vautours fauves comme des loups et des ours mais pas des renards et sangliers?
La solution n’est donc pas dans l’effarouchement ou le nourrissage mais dans la recherche d’explications plus approfondies et indépendantes qui peuvent conduire à une régulation de l’espèce pour la conserver. Les excès de protection peuvent, à terme, avoir des effets inverses à la volonté de conservation.
Il est donc indispensable de ne pas tromper les intéressés, c’est-à-dire les éleveurs, par des mesurettes stupides qui ne sont pas des solutions.
Louis Dollo, le 9 septembre 2014
Observation:
A partir de 2005, la problématique "Vautours" ne concernait que le département des Pyrénées-Atlantiques avec l'instauration d'un
observatoire des dommages
au bétail. A partir de 2008, cela concernait les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées avec l'instauration par les Préfets d'une commission interdépartemenatle afin de
rechercher des solutions. En
2009 la dite commission cherchait toujours et a fini par ne rien trouver, rien proposer et ne plus exister. En fait, cette commission n'était qu'un lieu à palabres pour faire
des constats. Aucune solution sérieuse n'a été abordée puisqu'il fallait à tout prix protéger le Vautour. En 2014, c'est toute la France qui est concerné. Cherchez l'erreur!