Beaucoup de personnes expriment leur admiration et leur fascination à voir un ours ou même sur la simple idée d’une possible rencontre. Lorsqu’on n’en a jamais vu et que l’on se trouve en situation sécurisée ou de maitrise de la situation il est facile d’être admiratif. Ce n’est pas toujours le cas.
Personnellement j’ai souvent rencontré des ours dans la nature notamment en Alaska. Ours bruns et grizzlis… J’ai campé dans la nature en prenant les précautions d’usage quant à la nourriture, il ne m’est rien arrivé et j’avoue avoir passé de bonnes nuits. Mais je constate que pour s’aventurer sur certains itinéraires hors des sentiers battus (Exemple: Traversée de la chaîne des Brooks), les autorités alaskanes exigent que l’aventurier soit armé afin de pouvoir se défendre. J'imagine que les rangers d'Alaska qui ont cette exigence connaissent mieux les risques que les écologistes français.
Mais ma première rencontre date de 1960 ou 1961 dans les Pyrénées-Orientales aux vacances de Pâques. Avec un copain du village nous cherchions la neige et nous montions en direction du Pla de Cedeille. Notre discussion tournait autour de cette question: qui est ce chien qui laisse d’aussi grosses traces sur le chemin. C’est en arrivant sur le Pla que nous avons eu la réponse. Martin, un véritable ours des Pyrénées, un des derniers dans ce département, debout sur ses pattes arrière, reniflait ce qui l’entourait. A l’âge de 12 ans nous ne faisions pas le poids. Nous ne savions qu’une chose de l’ours, c’est que de temps en temps il prélevait une génisse dans le Capcir.
La réponse à nos interrogations ayant été satisfaisante, d’un commun accord et sans nous consulter, nous avons fait une conversion et pris le chemin dans le sens de la descente… sans beaucoup de virages dans la forêt.
Cette rencontre ne m’a laissé qu’un souvenir lointain. Aucune peur mais aucune fascination pour cet animal sans grand intérêt: on ne peut pas l’approcher sans risque, ne pas le caresser, avoir un contact et un échange comme un autre animal…. D’une beauté très relative. Bref! Vraiment aucun intérêt comparé à un agneau, un jeune veau ou un chien. Il n’y avait aucune haine à l’égard de l’ours mais aucun attrait.
Les goûts et les couleurs ne se discutent pas…. Chacun réagit sentimentalement à sa manière. Néanmoins, contrairement à ce que peuvent dire certains propagandistes, l’ours reste un animal potentiellement dangereux. Des personnes ont payé de leur vie. Ne pas l’oublier… D’ailleurs les propagandistes diffusent eux-mêmes des plaquettes de recommandations. Evitons de rêver et retombons sur terre en disant la vérité et en modérant nos ardeurs de fascination et admiration.
Pierre Mailhes écrit en présentant sa vidéo: "Une rencontre avec l'ours des Pyrénées. Dans un site un peu reculé, à deux pas des circuits classiques, à la recherche d'"une adresse" d'une place de chant du coq de bruyère ou grand tétras, la rencontre avec un ours dans les barres d'une forêt du Val d'Aran".
Observation: Il ne s'agit pas d'un ours DES Pyrénées mais d'un ours DANS les Pyrénées issu d'une souche importée de Slovénie.