Il suffit qu’une vidéo choque des âmes sensibles pour qu’immédiatement les ayatollahs de la bonne morale écologique et du bien-être animal rappellent à l’ordre les déviants dans
les mêmes termes que des vierges outragées.
Ce qu’ils oublient de dire c’est que sur cette vidéo il n’y a pas de morts, pas de blessés. Mais dans la réalité, sur des estives et alpages de France et d‘Europe, des chiens de
protection des troupeaux contre les grands prédateurs carnivores, que sont le loup et l’ours, sont blessés gravement ou meurent régulièrement dans l’indifférence totale de l’opinion
qui préfère ne regarder que les bons côtés, c’est à dire la beauté du prédateur.
Si pour des raisons qui leurs sont propres des personnes sont choquées par de telles images, il serait intéressant qu’elles regardent également des photos et vidéos de prédation
des loups et ours et les conséquences de leurs actions de protection sur des chiens. Peut-être qu’elles comprendraient l’écœurement que cela crée chez les éleveurs et bergers. Ce
comportement d’associations volontairement aveugles de ce qui les dérange est tout aussi condamnable que le spectacle sponsorisé par Royal Canin.
La filiale ukrainienne du spécialiste de l'alimentation canine a apporté son soutien à cet étrange combat en avril dernier. L'entreprise se dit «horrifiée et désolée» par cette
«erreur humaine».
La vidéo a été retirée du web
Les dégâts en termes d'image seront difficiles à maîtriser pour Royal Canin. La filiale ukrainienne du fabricant de croquettes a été surprise en train de sponsoriser un combat cruel entre des chiens de chasse et un ours attaché à une chaîne. L'affrontement, filmé et diffusé sur YouTube, a déjà été visionné plus de 100.000 fois.
Dans la vidéo, l'ours tente d'éviter les attaques de plusieurs chiens qui le mordent. La scène se déroule en pleine forêt, en avril dernier, sous l'œil du public. La zone de combat des animaux est clairement délimitée par des banderoles estampillées Royal Canin. Sur une table, des trophées au nom de la société sont mêmes prêts à être distribués.
"Nous travaillons en collaboration permanente avec tous nos partenaires pour prévenir la cruauté envers les animaux"
La vidéo a été dévoilée par l'association autrichienne de défense des animaux Vier Pfoten (Quatre Pattes) qui, avant sa diffusion, a alerté l'entreprise basée à Aimargues, dans le Gard. «À l'époque, sans la vidéo, nous n'avons pu appréhender la nature exacte de cet événement», réagit le groupe dans un communiqué.
Après une enquête interne, Royal Canin assure qu'il s'agit d'une «erreur grossière et humaine» de la part du distributeur ukrainien. Celui-ci dispose de nombreux partenariats avec des clubs d'élevage canin et aurait sponsorisé l'événement «sans en connaître le contenu», affirme Damien Lallier, directeur relations consommateur de la filiale française, dans les colonnes de Midi Libre , qui a dévoilé l'affaire.
Ce manque de contrôle expliquerait la présence des banderoles et trophées portant le nom de l'entreprise lors de ce combat qualifié par la société de «cruel et désastreux». Royal Canin condamne «cette pratique odieuse» et assure qu'«un tel parrainage est contraire à (sa) politique de protection des animaux». «La politique de Royal Canin est très claire: nous nous opposons vivement à toute activité qui pourrait mettre en danger la santé de l'animal, altérer son espérance de vie, son bien-être ou son mode de vie. Cette politique couvre bien entendu toute opération marketing ou commerciale.»
Le spécialiste de l'alimentation animale, qui emploie 6500 salariés dans le monde, a toutefois reconnu que «cette expérience est dégradante pour Royal Canin» et cause «un véritable dommage» à la marque. Dans son communiqué, il tient à «présenter ses excuses sans réserve». «Nous travaillons en collaboration permanente avec tous nos partenaires pour prévenir la cruauté envers les animaux.»
Source: Le Figaro du 26 juillet 2013