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Un ours c’est bien, attractif, sympathique, plein de qualité lorsque c’est dans le jardin du voisin. Mais le problème est que l’ours protégé, non chassé, ne connaît pas de limites et n’a peur de rien ni de personne. Il va se servir, sans rien ne demander à personne, dans les troupeaux domestiques des éleveurs. Il s’approche des habitations, fait peur à la population sédentaire alors que d’autres viennent le voir comme on va au zoo.

En définitive, en Suisse, comme en France dans les Pyrénées, la cohabitation avec l’homme et ses activités devient rapidement problématique avec la création d’un courant d’hostilité non négligeable. Nous retrouvons ce phénomène en Espagne dans les Cantabriques et en Italie dans le Trentin.

- Pour une cohabitation harmonieuse avec l'ours en Suisse

La coexistence de l'homme et de l'ours brun est possible en Suisse. Tel est le principe sur lequel repose le "concept ours brun" mis en consultation jusqu'à mi-avril par l'Office fédéral de l'environnement (OFEV). Le texte prévoit d'effaroucher, voire de tuer, tout ours à risque.

Le concept a été initié après l'apparition, pour la première fois depuis un siècle, d'un ours en Suisse. Le plantigrade qui a dévoré plusieurs animaux de rente avait défrayé la chronique l'été dernier en se promenant pendant plusieurs semaines dans le Parc national des Grisons et autour des frontières entre la Suisse, l'Italie et l'Autriche. Les spécialistes supposent qu'il est actuellement en hibernation mais ne savent pas où.

Le concept de l'OFEV vise à définir la marche à suivre en cas de découverte d'un ours sur le territoire et, surtout, en cas d'ours habitué à l'homme et devenu ainsi potentiellement dangereux. Il est prévu d'effaroucher un ours "problématique" et même de le tuer. A l'instar de ce qui se pratique concernant les loups et les lynx, il convient de limiter les attaques de bétail avec des mesures de prévention.

Les dommages dus aux ours doivent par ailleurs être indemnisés par la Confédération et le canton concerné. Enfin, le texte contient une série de conseils de comportement pour éviter les conflits et les rencontres dangereuses entre l'homme et l'ours. La consultation s'achève mi-avril pour une entrée en vigueur du texte au début de l'été prochain.
Pourchassé aux 18e et 19e siècles, l'ours a fini par disparaître. Le dernier ours suisse a été abattu en Basse-Engadine en 1904. Plusieurs spécimens ont été relâchés dans les pays voisins. De parents slovènes, l'ours mâle observé dans les Grisons venait d'Italie.

Source: Edicom du 2 mars 2006

- Paysans et cantons ne veulent pas de l'ours

Paysans, cantons limitrophes des Grisons et régions de montagne ne voient pas de place pour l'ours en Suisse. Ils ne veulent pas financer le projet fédéral et demandent que le plantigrade puisse être abattu plus facilement.

Cent ans après avoir tué le dernier ours en Suisse, le retour de l'un d'entre eux l'été dernier dans le Parc national des Grisons a replacé la question de sa cohabitation avec l'humain au centre du débat. Pour gérer au mieux ce voisinage, l'Office fédéral de l'environnement (OFEV) a mis un projet en consultation jusqu'à vendredi.
Selon le service de la Confédération, l'homme et l'ours devraient parvenir à vivre ensemble. Au pire, on pourra l'abattre. Cette option ne devrait toutefois être utilisée qu'en dernier recours.
Pour le faire, il faudra que l'ours ne craigne plus l'homme au point de pénétrer dans des zones d'habitations ou qu'il ait grièvement blessé ou tué une personne. Si le mammifère ne s'en prend qu'à du bétail, il aura la vie sauve.

Pas de zoo à ciel ouvert
Au Tessin, la proximité de l'ours avec l'homme, mais aussi avec le lynx et le loup laisse sceptique. "Il faut éviter de créer un zoo à ciel ouvert", a dit Marcello Bernardi, directeur de la division environnement.
L'ours devrait pouvoir être abattu s'il cause de grands dommages à la faune ou au bétail et pas seulement s'il est un danger pour l'homme. De plus, la Confédération devrait assumer les coûts de l'opération et pas couper ensuite dans les budgets comme elle l'a fait pour le loup, a-t-il encore expliqué.
Le canton du Valais est aussi mitigé. Cet animal a été éliminé parce que la cohabitation avec l'homme s'est révélée impossible, a indiqué le gouvernement. Un siècle plus tard, ce constat est toujours valable.

Retour artificiel de l'ours
Même retenue du côté de l'Union suisse des paysans (USP), qui doute que partager le même territoire soit possible. Outre le coût des mesures de protection et le côté artificiel du retour de l'ours, il s'agit d'éviter à tout prix un incident tragique impliquant un être humain.
Si l'ours revient, il ne trouverait plus le biotope nécessaire, plaide pour sa part le groupement suisse pour les régions de montagne (GSRM). La Société suisse d'économie alpestre (SAV) et la Société suisse d'élevage de moutons ne sont pas non plus emballées par le projet fédéral.

Tuer l'animal plus facilement
En revanche, les chasseurs sont plutôt séduits, même si Chasse suisse demande plusieurs adaptations. Tuer un ours devrait être possible, par exemple quand un chasseur se sent menacé.
La Fédération suisse de tourisme accepte aussi le principe défendu par le projet. Mais les risques pour les habitants, les touristes et les animaux domestiques doivent être limités au maximum grâce à un bon système d'informations.
Les organisations écologistes restent les plus favorables au concept "Ours brun". "Un ours ne doit pas être éliminé à cause de l'ignorance, plaident Pro Natura et le WWF Suisse. Ce mammifère est d'un naturel craintif et ne sort de sa réserve que si l'être humain se comporte de façon inadéquate".
Le Parc national des Grisons, directement concerné, est également conquis. Le projet indique des moyens pratiques permettant un bon voisinage. Le canton des Grisons a pour sa part demandé un délai pour répondre à la consultation. Sa position ne sera connue que le 10 mai.

Source: Les Infos RSR du vendredi, 14 avril 2006 à 16:07

- Pas de tanière pour l'ours en Suisse

Beaucoup ne veulent pas que l'ours fasse sa tanière en Suisse. Comme le montre le résultat de la consultation sur le "concept ours brun", il soulève une vive opposition des régions de montagne, des cantons et des paysans. Seuls les défenseurs de la nature et du tourisme y sont favorables. Le canton des Grisons, un des principaux concernés, a demandé un délai de réflexion supplémentaire avant de se prononcer.

Le concept, mis en consultation jusqu'à vendredi, a été initié après l'apparition, pour la première fois depuis un siècle, d'un ours en Suisse. Le plantigrade, qui a dévoré plusieurs animaux de rente, avait défrayé la chronique l'été dernier en se promenant pendant plusieurs semaines dans le Parc national des Grisons et autour des frontières entre la Suisse, l'Italie et l'Autriche. Les spécialistes supposent qu'il est actuellement en hibernation mais ne savent pas où.

Sur les pas de l'ours
Les autorités fédérales veulent aujourd'hui définir la marche à suivre en cas de découverte d'un ours sur le territoire et, surtout, en cas d'ours habitué à l'homme et devenu ainsi potentiellement dangereux. Il est prévu d'effaroucher un ours "problématique" et même de le tuer. A l'instar de ce qui se pratique pour les loups et les lynx, il convient de limiter les attaques de bétail avec des mesures de prévention.
Beaucoup sont sceptiques face à ce concept et contestent même la possibilité d'une coexistence pacifique avec les hommes. La communauté de travail pour les régions de montagne souligne ainsi que le retour des grands carnivores en Suisse ne peut conduire qu'à des problèmes insolubles, même avec le meilleur des concepts. "Une coexistence du loup, de l'ours et de l'homme est une illusion dans notre pays", a-t-elle relevé.

Valais sceptique
Le canton du Valais rejette la classification des ours en diverses catégories, allant de l'ours sans problème à l'ours à risques, ce dernier étant le seul à pouvoir être abattu. "Dès qu'un ours cause des problèmes, il doit être éloigné", selon le gouvernement valaisan.
D'autres milieux concernés craignent que la présence de l'ours n'entraîne des dépenses inconsidérées. L'Union suisse des paysans considère que les pouvoirs publics doivent couvrir sans réserve les mesures de protection, ainsi que les éventuels dégâts commis par le plantigrade. Elle s'élève également contre la définition de ce qui est acceptable.
L'organisation faîtière des chasseurs suisses propose des conditions moins strictes pour le tir de l'ours. Selon elle, sa présence ne devrait être tolérée que dans certaines régions bien définies, le tir étant autorisé de manière générale à l'extérieur de ces zones.

Quelques avis positifs
Par contre, les organisations de défense de la nature et de l'environnement approuvent le nouveau concept. Pro Natura se déclare convaincue qu'une cohabitation pacifique est possible entre l'homme et l'ours dans tout le pays. Selon elle, l'essentiel est que la population soit informée comment se comporter correctement avec le plantigrade.
De son côté, le WWF salue la prompte réaction de la Confédération après l'incursion d'un ours brun dans les Grisons. Il considère toutefois que ce concept manque d'une stratégie claire pour les mesures à prendre dans le domaine public.

Source: Edicom du 14 avril 2006

- L'ours n'est pas bienvenu en Suisse

Les régions de montagne et les paysans ne veulent pas du "Concept Ours brun" de la Confédération. Pour eux, la Suisse est trop petite pour l'animal.

A l'opposé, les défenseurs de la nature verraient d'un bon oeil le retour du plantigrade dans les Alpes, après 80 ans d'absence et une petite incursion l'été dernier.

80 ans après avoir été vu pour la dernière fois en Suisse, le retour d'un ours l'été dernier dans les Grisons a reposé la question de sa cohabitation avec l'homme.

Devenu en quelques jours une star des médias et une grosse attraction touristique, le plantigrade s'était promené plusieurs semaines dans le Parc National et autour des frontières entre la Suisse, l'Italie et l'Autriche, dévorant au passage quelques moutons.

L'animal avait ensuite disparu des regards dès la fin septembre. Les spécialistes supposent qu'il est actuellement en hibernation mais ils ne savent pas où.

Cohabitation possible?
Cet épisode a amené l'Office fédéral de l'environnement (OFEV) à élaborer un "Concept Ours brun suisse". Selon ce document, l'homme et l'ours devraient parvenir à vivre ensemble. Et s'il l'on devait abattre l'animal, ce ne serait qu'en dernier recours.

Pour cela, il faudrait que l'ours ne craigne plus l'homme au point de pénétrer dans des zones d'habitations ou qu'il ait grièvement blessé ou tué une personne. Mais s'il ne s'en prenait qu'à du bétail, il aurait la vie sauve.

Vendredi sont tombés les résultats de la mise en consultation de ce Concept fédéral auprès des milieux intéressés. Et la tendance est nettement au refus.

"En aucun cas!", clament les montagnards.
Ainsi, la Communauté de travail pour les régions de montagne souligne que le retour des grands carnivores en Suisse ne peut conduire qu'à des problèmes insolubles, même avec le meilleur des concepts. Pour elle, "une coexistence du loup, de l'ours et de l'homme est une illusion dans notre pays".
"Si l'ours revient, il ne trouvera plus le biotope nécessaire", plaide pour sa part le Groupement suisse pour les régions de montagne. La Société suisse d'économie alpestre et la Société suisse d'élevage de moutons ne sont pas non plus - on pouvait s'en douter - emballées par le projet fédéral.

"Pas de zoo à ciel ouvert"
La proximité de l'ours avec l'homme, mais aussi avec le lynx et le loup laisse également sceptiques les autorités du Canton du Tessin. "Il faut éviter de créer un zoo à ciel ouvert", estime Marcello Bernardi, directeur de la Division environnement.

Selon lui, l'ours devrait pouvoir être abattu s'il cause de grands dommages à la faune ou au bétail et pas seulement s'il est un danger pour l'homme. De plus, Berne devrait assumer les coûts de l'opération et non "couper dans les budgets comme elle l'a fait pour le loup".

Le Valais est aussi mitigé. "Cet animal a été éliminé parce que la cohabitation avec l'homme s'est révélée impossible. Un siècle plus tard, ce constat est toujours valable", indique le gouvernement cantonal.

Quant au Canton des Grisons, un des principaux concernés, il a demandé un délai de réflexion supplémentaire pour se prononcer. Sa position ne sera connue que le 10 mai.

Eviter un drame
Sceptique encore, l'Union suisse des paysans, qui doute que partager le même territoire soit possible. L'organisation considère que les pouvoirs publics doivent couvrir sans réserve les mesures de protection, ainsi que les éventuels dégâts commis par le plantigrade.

Pour les paysans, il s'agit également d'éviter à tout prix un incident tragique impliquant un être humain.

L'organisation faîtière des chasseurs suisses propose de son côté des conditions moins strictes pour le tir de l'ours. Selon elle, sa présence ne devrait être tolérée que dans certaines régions bien définies, le tir étant autorisé de manière générale à l'extérieur de ces zones.

Quelques avis positifs
A l'opposé, les organisations de défense de la nature et de l'environnement approuvent le nouveau Concept.

Pro Natura se déclare convaincue qu'une cohabitation pacifique est possible entre l'homme et l'ours dans tout le pays. Selon elle, l'essentiel est que la population soit informée sur la manière de se comporter correctement avec le plantigrade.

De son côté, le WWF salue la prompte réaction de la Confédération (1) après l'incursion d'un ours brun dans les Grisons. Il considère toutefois que ce Concept manque d'une stratégie claire pour les mesures à prendre dans le domaine public.

Le Parc national des Grisons, directement concerné, est également conquis. Pour lui, le projet indique des moyens pratiques permettant un bon voisinage.

Source: swissinfo et les agences du 15 avril 2006

(1) [NDR: Au 15 avril 2006, le WWF Suisse ne faisait aucune allusion à la problématique de l'ours sur son site Web. Il aurait été intéressant que cet organisme qui fait de nombreuses déclarations puisse apporter des informations crédibles pour justifier sa position.]