En 2006, date de lâcher des derniers ours en provenance de Slovénie, nous nous étions fixés pour objectif de ne pas diffuser les lieux de présence des ours lâchés pour ne pas attirer les curieux et ainsi les perturber. Le Plan Ours prévoit que les maires des communes et les éleveurs peuvent être tenus informés. C'était pour moi l'essentiel. La réalité s'est avérée très différente.
En effet, un accord que nous qualifierons pudiquement de "discret" a été passé entre la DIREN Midi-Pyrénées (aujourd'hui la DREAL), l'ONCFS (Equipe de suivi de l'ours - ETO) et l'ADET-Pays de l'ours pour ne pas diffuser l'état sanitaire des ours importés et la localisation exacte en temps réel. De ce fait, ni les maires, ni les Préfets concernés ne sont tenus informés de la localisation précise voir même de la simple présence d'ours sur leur territoire. Situation pour le moins surprenante que nous avons voulu corriger en fournissant tout ce que nous pouvons savoir sans avoir la prétention de tout connaître.
Tous les témoignages de présence potentielle d'ours sur toutes les Pyrénées en France, Espagne et Andorre, seront donc, dorénavant, pris à priori, en considération même s'ils s'avèrent par la suite inexacts. Il s'agit d'un simple principe de précaution autant pour les bergers et les chasseurs que pour les randonneurs et autres usagers de la montagne pyrénéenne.
Voir aussi les prédations et les indemnisations
Pour vous tenir informé des déplacements des ours, le répondeur de l'Equipe Technique ours (mise à jour aléatoire et tardive)
05 62 00 81 10
Je m'étais fixé pour principe de ne pas diffuser les lieux de présence des ours lâchés au printemps 2006 pour ne pas attirer les curieux et ainsi les perturber. Le Plan Ours prévoit que les maires des communes et les éleveurs peuvent être tenus informés. C'était pour moi l'essentiel.
Il apparaît qu'aucun engagement du plan ours n'est respecté surtout celui de prévenir. Les ours sont équipés d'instruments radio paraît-il sophistiqués pour pouvoir les suivre. En
définitive ce matériel ne sert qu'à quelques scientifiques pour servir leur curiosité et n'apport strictement rien aux éleveurs et bergers. Ces derniers sont tenus à l'écart de
telle sorte que les acteurs de la montagne ne peuvent prendre aucune précaution de sécurité pour eux et leurs troupeaux.
Imbécillité, mensonge, irresponsabilité, ce sont les termes qui qualifient les représentants de l'Etat (Préfets et sous-Préfets), la DIREN Midi-Pyrénées et ses valets (ADET, FERUS,
ACP...). Par l'absence d'information, tous les éleveurs sont sur les qui vivent 24h /24 et 7 jours / 7 alors qu'une simple information permettrai de ne mettre en alerte que ceux
qui sont concerné et ainsi organiser des roulements entre éleveurs.
Les témoins peuvent nous contacter directement. Les éleveurs de la chaîne, par leurs associations et organisations professionnelles qui transmettent par téléphone.
Nous savons depuis longtemps que les localisations d'ours diffusées par l'équipe de suivi sont fausses, erronées ou établies avec un tel décalage que la publication en devient ridicule et sans intérêt pour ceux, comme les éleveurs, qui sont directement intéressés ou ceux qui ne sont pas sur place pour lesquels cette diffusion n'a qu'un sens intellectuel pour deviser dans les salons ou sur le Web. Le témoignage ci-dessous d'une personne connue mais souhaitant rester anonyme ne fait que renforcer ce que nous écrivons depuis plusieurs mois.
Plusieurs ouvriers travaillaient le 1er juin 2007 au dessus de Galey, vallée de la Bellongue, canton de Castillon, Ariège (il se trouve que c'est la commune d'où sont partis les
Ariégeois pour aller empêcher, à Arbas, au pied de l'autre versant, le lâcher de Palouma le 25 avril 2006). Ils ont rencontré des gardes de l'ONF qui leur ont dit avoir approché à
une trentaine de mètres, dans les bois au dessus du chantier, un ou une ours(e) apparemment malade car elle toussait énormément. Les gardes avaient alors appelé l'équipe de suivi
avant de redescendre. Les ouvriers ont effectivement vu passer ensuite cette équipe qui leur a dit bonjour mais rien sur ce qu'elle allait faire là-haut.
Une fois de plus, c'est par pur hasard que cette information sur la présence d'un ours est connu: il n'y aurait pas eu ces ouvriers sur ce chantier, rien n'aurait filtré de cette
présence du fauve. Phénomène d'autant plus inquiétant que si la bête est effectivement malade, de quelle infection s'agit-il?
Quels risques de contagion pour la faune sauvage comme pour les troupeaux qui fréquentent ces lieux, voire pour les humains (on sait que les zoonoses, maladies transmissibles des
animaux aux êtres humains, sont une préoccupation sanitaire redevenue importante depuis plusieurs années au niveau mondial comme en France)?
Exemple supplémentaire de l'opacité totale qui accompagne ce programme de "réintroduction des grands carnivores" (intitulé du programme Life-Europe qui organisa les premières importations d'ours slovènes) au delà des proclamations, purement verbales, sur l'information et la concertation.
A noter que cette observation n'est notée sur aucun document officiel. Pourquoi?
Un peu plus de deux mois après la mort accidentelle de la Slovène Franska (NDLR: écrasée par une voiture à Lugagnan), un autre ours vient de pointer son nez dans le département, dans la forêt du Lisey, au-dessus de Cauterets. Celui-là, c'est une certitude, n'est pas issu du dernier programme d'introduction mené en 2006 par le gouvernement. Ce qui permet de l'affirmer, "c'est qu'il n'est pas doté d'un émetteur", indique Frédéric Decaluwe, spécialiste en charge du suivi du plantigrade à l'Office national de la chasse et de la faune sauvage. Ce sont d'ailleurs des agents de ce service de l'Etat qui ont confirmé que les empreintes relevées mercredi, à Cauterets, par les gardes du Parc national des Pyrénées, "sont bel et bien celles d'un ours adulte". Comme aucun "matériel ADN" (poil ou aucune crotte) n'a été trouvé, l'identification de l'animal s'avère bien difficile.
"Il peut aussi bien s'agir de Camille (23 ans), d'Aspe-Ouest (13 ans) ou de Néré (10 ans)", considère Frédéric Decaluwe. Il semble, en effet, peu probable, compte tenu de leur grandeur, que ces traces soient celles du petit de Canelle, cette ourse tuée par un chasseur à Urdos, en vallée d'Ossau.
Pour l'heure, cet ours, qui pourrait encore se trouver dans le secteur, n'a commis aucune attaque de troupeaux. Par mesure de précaution, les agents de l'ONCFS ont alerté un éleveur qui a des bêtes dans la zone.
En cette période de l'année, les plantigrades commencent à se gaver, à se constituer des réserves pour leur hibernation qui peut survenir dès la fin du mois de novembre. S'il a trouvé un garde-manger bien garni (glands, châtaignes), cela peut le conduire à séjourner ici. Il n'est pas exclu, non plus, qu'il choisisse de se trouver une tanière ici. "Tout est possible mais c'est trop tôt pour le dire", assure Frédéric Decaluwe. En tout cas, selon l'ONCFS, "les ours que nous avons pu suivre avec précision (NDLR: ceux qui ont un émetteur) ne réutilisent jamais deux fois la même tanière". Même si, le plus souvent, les ours préfèrent les Pyrénées-Atlantiques pour passer l'hiver, Néré, avant Franska l'an dernier, avait, en 2000-2001, élu domicile dans le massif du Pibeste, aux portes de Lourdes.
La nouvelle de l'arrivée de ce plantigrade, qui s'est répandue comme une traînée de poudre dans le pays des Gaves, ne manque pas de réveiller la colère du monde pastoral... à quelques jours de la tenue du Grenelle de l'environnement.
Auteur: Guillaume Atchouel.
Source: La Dépêche du Midi du 23 octobre 2007
Nota: Le petit de Canelle, n'est plus petit. Il a maintenant 3 ans, est pratiquement adulte et peut reproduire.
Dimanche, aux environs de 8 heures, Jean Fortassin, agriculteur à Sarp, a fait une bien triste découverte. Deux de ses brebis gisaient mortes, égorgées, dans le pré situé en face de sa ferme et neuf autres déambulaient, victimes elles aussi de morsures au niveau de la gorge. Jean Fortassin, une fois dépassé sa stupeur, s'interrogeait sur l'origine de cette attaque. A quel prédateur faut-il l'attribuer?
A la demande du propriétaire, Philippe Bois, médecin vétérinaire à la clinique de Montréjeau, s'est déplacé sur les lieux. "Il s'agit d'une attaque de gros chiens, des tueurs. Les empreintes de crocs sont si profondes que l'on peut y mettre le doigt. L'une des brebis a les ligaments de la gorge sectionnés", explique-t-il. Après avoir examiné les bêtes, il a dû procéder à l'euthanasie de quatre sur les neuf esquintées. Josiane et David Valentin, des voisins directs de Jean Fortassin, signalent avoir entendu des aboiements de chiens vers 2 heures du matin. Pour le propriétaire, ce devait être ses chiens qui donnaient très certainement l'alerte. Il a aussitôt déposé plainte auprès des services de la gendarmerie de Loures-Barousse qui va diligenter une enquête. "Y'en a marre, après les attaques incessantes de l'ours, nous voilà confrontés à des chiens errants ou je ne sais quoi jusque dans nos fermes!", lance amèrement cet éleveur.
Auteur: Christine Tellier.
Source: La Dépêche du Midi du 29 octobre 2007
Depuis quelque temps déjà, nous savions qu'un ours sévissait dans le massif d'Ardiden. A l'automne des prédations sur brebis avaient été constatées et les indemnisations acceptées. Des empreintes avaient également été repérées du côté du Lisey. Selon certaines informations, l'ours serait actuellement du côté du Viscos. Des traces auraient été vues avant les premières chutes de neige. Depuis quelque temps également, nous savions que deux ours seraient du côté d'Estaing. Selon Jean-Jacques Camara qui s'est "lâché" hier à Oloron à l'issue de la commission d'indemnisation, il s'agirait "d'un slovène et d'un pyrénéen".
Dont acte!
Mais alors ces ours seraient-ils figés sur place au point d'estimer qu'il n'est pas possible qu'ils aient été du côté de Castet ou de Bruges dans les Pyrénées-Atlantiques? Autre
interrogation: où se trouvent les tests génétiques de la progéniture de Cannelle? Pourquoi ne sont-ils pas rendus publics? Pourquoi restent-ils un secret d'Etat? Les diffuser
éviterait sans doute que des questions se posent sur la véritable qualité de cet ours aujourd'hui adulte: mâle ou femelle? Le secret ne fait que faire enfler la rumeur. Quand
est-ce que les pouvoirs publics le comprendront?
Auteur: Louis Dollo
Source: Lourdes et Tarbes-Infos - Mis en ligne samedi 6 décembre 2008-8h35
A près avoir hiberné sur Viscos puis s'être baladé sur Cauterets (Reine Hortense), le Cabaliros et Estaing, les traces d'un ours viennent d'être repéré à Saugué à proximité d'un troupeau qui vient d'y arriver. Les bergers sont sur place afin d'assurer la protection de leurs bêtes.
Rappelons qu'au terme de l'article L 427-9 du Code de l'Environnement "tout propriétaire ou fermier peut repousser ou détruire, même avec des armes à feu, mais à l'exclusion du collet et de la fosse, les bêtes fauves qui porteraient dommages à ses propriétés". Ce droit a été clairement rappelé récemment par la Cour d'Appel de Grenoble
Un témoin dit avoir vu l'animal. Selon un expert, il s 'agirait d'une fausse alerte.
Jean-Paul Cabot est formel. Il a même hésité à en parler, et précise d'entrée qu'il ne "boit que de l'eau" depuis une rupture d'anévrisme il y a quelques années. "Je suis sorti de chez moi pour fumer une cigarette, c'était samedi soir, il était 21 h 35, je vois passer ma belle-soeur en voiture, et juste en face dans le champ je vois une "bestiasse" comme ça (il donne une taille avec les mains) . Une bête au pelage marron, je me dis, ça, ce n'est pas un cochon". Le Bellopodien retourne alors rapidement au garage, cherche ses jumelles (il a été longtemps chasseur), traverse la route qui le sépare du champ où il pense avoir aperçu "autre chose qu'un sanglier".
A 300 m de la route
La bête qu'il a aperçue était à 300 mètres de la route, donc très proche des premières maisons de Belpech, en bordure du bois du Gasquet, où coule une petite rivière, un endroit où passe le gibier. "Quand il a senti une présence, il s'est levé, il devait bien faire 1,80 m, il est resté comme ça dix secondes, quelque chose comme ça, avant de se remettre sur ses quatre pattes. Je peux vous dire que j'avais le poil hérissé. Puis il s'est levé une deuxième fois, il a attendu un peu et il s'est enfoncé dans le bois". Mercredi, en fin d'après midi un responsable de l'Office national de la Chasse et de la Faune sauvage s'est rendu sur place, sans pour autant trouver la moindre trace confirmant la présence de la bête. Samedi il faisait sec, hier encore, le terrain n'était pas assez boueux pour fixer une trace. Jean-Paul Cabot était retourné sur le terrain dès le lendemain en compagnie de notre correspondant Fernand Ruquet: recherches infructueuses. Si ce n'est ce doute à propos du comportement du chien d'un voisin possédant une petite parcelle de jardin potager tout prêt de l'endroit ou a été aperçu l'ours. "Le chien il bouge jamais, et là il n'a pas arrêté de chercher quelque chose. Pendant quelque temps il n'était plus lui-même nous a raconté son propriétaire, avant même qu'on lui parle de l'ours"... raconte Jean-Paul Cabot. "Je sais qu'on ne va pas me croire, mais moi je sais que je ne faisais pas le fier. Ce n'était pas l'ours que dessinent les petits de l'école".
Auteur: J. Y.
Source: L'Indépendant du 10 juin 2010