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La gestion de l'Ours en Pyrénées est un exemple de l'exception française et des combats cervantesques des écologies paillettes

Qu'il est beau de chanter la cohabitation entre l'homme et l'animal. On ne peut qu'être pour!

Mais, ici, il ne s'agit pas de cela.

La troisième république laïcarde et bien pensante a passé près d'un siècle à récompenser l'extermination de l'ours... des Pyrénées. Bref...

Maintenant, on importe des ours de Slovénie. Merci pour la préservation des écosystèmes! Or, l'ours de Slovénie n'est pas l'ours des Pyrénées. L'un hiberne, l'autre pas. L'un agresse l'homme et la vie pastorale, l'autre pas.

Un dossier dont depuis plus d'un siècle aucune administration d'Etat n'a su se dépétrer et qui, malheureusement, manifeste les ravages d'une exception dite française de plus.

- Une petite fille raconte à sa grand-mère

"J'ai eu très peur en route, j'ai rencontré un ours".
La grand-mère aussitôt la rassure tout en la sermonnant
"J'espère que tu ne lui as pas parlé trop fort et fais fuir. Ils sont si farouches..."

Histoire apparemment ahurissante au regard du tapage médiatique actuel. Mais histoire pourtant vraie. Certes, mais qui date d'un siècle.

- Alors, Cannelle?

Les organisations environnementales, internationales, parisiennes et pourtant localo-médiatrices avec la complicité de la médiacratie correcte, nous ont rebattu les oreilles que c'était la dernière de la lignée. C'était vrai? Non!

Soulignons d'abord que c'était une manière de reconnaître que les deux espèces, certes compatibles, ne sont pas identiques! Elles se sont séparées à la fin du glaciaire, il y a plus de 10.000 ans.

Préserver l'ours de Slovénie en Pyrénées, c'est préserver le biotope d'il y a 15 000 ans!

Mais le pire dans la désinformation est ailleurs.

Les ours des Pyrénées existent bel et bien et ne sont pas, ou du moins plus, menacés. Les Espagnols se sont chargés de les reproduire dans les deux réserves naturelles des Cantabriques: 50 d'une part, 130 d'autre part.

Il y en a également quelques uns en Pyrénées mais en Pyrénées espagnoles car dès que les ours de Slovénie arrivent, les ours des Pyrénées françaises (une bonne dizaine à l'origine) migrent en Espagne. Allez savoir pourquoi! Comme l'ours des Pyrénées "se tire" dès que celui de Slovénie pointe le bout de son museau, les femelles sont conduites de Sovénie en France de préférence pleines...

Alors pourquoi ne pas faire revenir quelques vrais ours des Pyrénées adaptés aux paysages et aux moeurs pastorales?

Parce que lorsque le plan Ours s'est mis en place, les Espagnols ne faisaient pas confiance aux Français et refusaient le métissage avec l'Ours Slovène. Il semble que les années leur aient donné raison. En effet, il y a désormais en Espagne, et non pas en France, une population supérieure au minimum critique permettant une reproduction sans apport extérieur. Tandis que la France court après son ours mythique à des fins purement touristiques et de pure et fausse propagande verte, des associations s'en mettent dans les poches, subventionnées pour se battre contre l'écologie locale! Combat dépassé. Le naturalisme vieillissant n'est pas là où le croient les associations marketing qui, dans le cadre du Grenelle, tirent à vue sur les organisations militantes comme France Nature Environnement (dont je ne fais pas partie et où je n'ai aucun intérêt - mais la coupe déborde car une écologie sans vérité ni transparence n'est plus une écologie -).

Certes, certaines mauvaises langues affirment que l'ours ne fait pas que "se tirer de France" mais que "il se tire en Cantabriques". Entendez que des privilégiés chasseraient l'ours dans la réserve royale des Cantabriques et qu'il ne peut être question de discuter avec de tels acteurs!

Cela reste à prouver et si, par malheur, c'était vrai, alors le vrai combat écologique est d'exiger que cela cesse et que la gestion de l'espèce soit commune, trans pyrénéenne. Le seul engagement qui vaille est qu'avec de vrais ours pyrénéens, le biotope originel soit préservé pour ainsi faire coexister homme et animal, comme en Italie, comme aux USA. Et non de recréer un biotope imaginaire dans une sorte de réserve ou zoo amélioré dont ni les pasteurs ni la secrétaire ne peuvent ni ne veulent - à juste titre- accepter les murs illusoires!

Il est dit de Jean-Louis Borloo qu'il est un moteur diesel qui se met en route lentement mais efficacement et sûrement. Je souhaite qu'il ne laisse pas le dernier mot à 150 prétendus experts. Il faut les entendre évidemment. Mais, il faut surtout que le bon sens prenne finalement le dessus et mette fin à des décennies d'errements techno-bureaucratiques relayés malheureusement par une émergente bureaucratie environnementale privée. Il n'y a qu'en France qu'une telle dose de mauvaise foi réciproque et sciemment entretenue pour des raisons financières puisse faire monter le miel en mayonnaise.

L'exception française a toujours un arrière-goût de cuisine! Nulle part ailleurs, cette cohabitation ne pose problème dès lors que la nature vraie est respectée et qu'aucun prédicateur ne prétend dire où est la bonne nature, où réside la mauvaise.

Ah! J'allais oublié que là-bas, les grandes ONG ne prétendent pas imposer leur pax animalia aux Hommes du cru et vouloir se poser en gestionnaire des fonds qui portent la bonne parole. C'est cela aussi l'exception française! Vérité au-delà des pyrénées, mensonge en deça! Comme quoi, notre exception incite parfois les grands prédicateurs internationaux à dire la bonne parole chez nous et... à empocher les subventions pour financer leurs messages sur les médias par conséquent complices. Ecologie du spectacle contre écologie de la nature.

Espérons que le Grenelle de l'environnement ne soit pas qu'un simple instrument utile à mesurer l'aune financière à laquelle chacun sera traité, pis acheté, comme ce fut en réalité le cas du vrai Grenelle qui lui donne si maladroitement son nom...

Patrice Hernu
Président du réseau France-Europe-Planète Bleue (affilié à la L3E)
Site Ecologie bleue du réseau France-Europe-Planète bleue
Source: NaturaVox