L'idée consistant à mettre des ours dans un Parc au lieu de parquer les moutons n'est pas nouvelle. Déjà, après les lâchers de 1996 et 1997, le maire de Melles avait émis cette
possibilité et proposé un projet de Parc sur sa commune. Projet qui n'a jamais eu de suite...
De leur côté, les Aspois ont créé un parc à Borce et des élus du Béarn avaient repris cette idée d'un grand parc. Idée abandonnée.
Il faut dire que les Parcs animalier ne donne pas dans le "politiquement correct" écologiste. Les animaux doivent être libre selon le dogme de
l'emblème des Pyrénées,
la bête humanisée,
sociale et les grands principes de la cohabitation.
Porte-parole de l'Aspap (Association pour la sauvegarde du patrimoine Ariège-Pyrénées), Philippe Lacube estime qu'au-delà des dégâts, "la vraie question est: doit-on donner la priorité à de telles opérations, en abandonnant les droits d'usage de la montagne si chèrement acquis par nos anciens, pour les rendre à l'Etat? C'est lui qui nous dira où nous pouvons lâcher des troupeaux, nous promener et chasser?"
"La montagne est à tout le monde, mais c'est nous qui y vivons, qui y avons une activité, et notre culture vient de loin, affirme-t-il. C'est cela que nous risquons de perdre. L'opération ours n'est qu'un alibi pour que nous soyions rayés de la carte. Déjà des technocrates nous expliquent que lâcher des ours dans des secteurs où il n'y a que deux habitants au kilomètre carré, ce n'est pas très grave."
Philippe Lacube assure vouloir continuer le combat "d'une autre façon". "Nous n'allons plus manifester pour risquer de passer au tribunal. On n'a pas voulu nous entendre, très bien; nous agirons sur le terrain en prenant nos responsabilités. Il serait illusoire de croire que l'affaire est classée et que nous nous inclinons. Le seul axe de négociation possible pour sortir du conflit est de regrouper tous les ours dans trois ou quatre vallées comme Orlu chez nous, en les enfermant dans de grands parcs clôturés de 8 000 hectares. On n'en est plus à ça près, au point de vue budget. Les laisser libres sur toute la chaîne est impossible. Les Pyrénéens l'empêcheront."
Source: Sud-Ouest du 23 août 2006
Cette solution de parc clôturé ou de cantonnement par des moyens divers a été sérieusement critiquée par les associations environnementalistes "pro-ours" alors qu'un projet de ce type devait être porté par l'ADET (Association de Développement Economique et Touristique) à Melles, là où les premiers ours ont été introduits en 1996 et 1997. Ce projet devait voir le jour pour 2000. Il était une des conditions de l'introduction expérimentale dans l'hypothèse où les ours introduits pratiraient sur des communes qui ne les souhaitent pas. Il n'en a jamais rien été. Aucune volonté de l'Etat et de l'association dès lors que le maire de Melles, Mr Rigoni a démissionné de la présidence. Le maire de Melles a relancé l'idée quelques années plus tard sans succès. Aucune promesse de tenu. Le maire de Melles a été le premier a être trompé.
Néanmoins, nous constatons que l'ADET et autres associations environnementalistes travaillent sur cette éventualité avec les pouvoirs publics en organisant des voyages d'étude à Somiédo dans les Asturies (Espagne) ou en allant en Catalogne, etc...
Louis Dollo, le 3 décembre 2007
Nous savons aujourd'hui que cette introduction dite "expérimentale" était la "tête de pont" d'un vaste projet d'ensauvagement des montagnes pyrénéennes au détriment de ses habitants. L'opération montée essentiellement par Gilbert Simon était basé sur tout un système mensonger.
Lorsqu'en août 2006, Philippe Lacube parle de mener le combat d'"une autre façon", nous constatons aujourd'hui que tous les leaders des actions de 2006 sont, non seulement installés à des postes clés de l'agriculture de montagne mais également sont à la pointe du développement pastoral de qualité et assurent l'arrivée de jeunes sur les territoires. A travers les chambres d'agriculture, des projets de développement ont été mis en place de telle sorte que c'est l'homme et ses bêtes qui occupent l'espace et non l'ours et le sauvage. L'écologie humaniste a gagné sur l'écologie extrême qui rejette l'homme devenu un intrus sur la planète.
Louis Dollo, le 16 août 2013