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Après la Conférence et la Déclaration de Rio de 1992 qui a retenu pour principe que: «Les êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable», la Convention d’Aarhus traduite en France dans la Charte environnentale constitutionnelle sur, notamment, l’information des acteurs, le tout confirmés par le Grenelle de l’Environnement, notamment en matière de gouvernance écologique, nous aurions pu penser que les organisations écologistes intéressées par le loup et l’ours dans les Pyrénées telles que FERUS, l'ADET-Pays de l’ours ou le FIEP, s’orientent vers une réflexion plus globale tout en restant en conformité avec l’objectif de leurs statuts.
Erreur, il n’en est rien…!

- Développement durable, c’est quoi?

Pour ces organisations écologistes le terme «Développement durable» est une sorte de gros mot. Jamais, sauf de manière très exceptionnelle, ils n’utilisent ce terme. Jamais il ne constitue pour eux une base de réflexion et d’action.

Le développement durable (ou soutenable) tel que présenter lors de la Conférence de Rio repose sur 3 piliers: l’environnement, le social et l’économique. Certains rajoutent les aspects culturels. Tout part d’un constat simple: on ne peut pas protéger l’environnement, les milieux dans lesquels l’homme vit, sans la complicité active de ces hommes et ces femmes. La pauvreté incitant plus à se nourrir qu’à se préoccuper de la protection des milieux, les aspects sociaux et économique du cadre de vie des populations concernées doivent être pris en considération.

- Quelles préoccupations pour les associations en faveurs des grands prédateurs?

Ce qui se vit dans les Pyrénées avec l’ours et dans les Alpes avec le loup, est aux antipodes des principes du développement durable. Si dans le discours il s’agit de faire cohabiter l’homme, le berger avec l’ours et le loup, dans la réalité la situation est bien différente. Non seulement nous constatons que ceci est une pure utopie, basée autant sur des amalgames que sur des mensonges, qui n’a jamais pu être réalisé en 20 ans, et même depuis la nuit des temps, sauf dans les contes pour enfants, mais ces associations affichent ouvertement une haine et un rare mépris de l’homme .

Pour elles, l’homme est un intrus dans la nature. Il n’a pas sa place puisqu’il ne peut pas cohabiter. Il faut le déplacer. C’était d’ailleurs un projet pour la vallée d’Aspe au début des années 1990. Mais dans le même temps, on amuse le public sur des bases sentimentales en baptisant les ours.

En dehors de ce baptême, quelles préoccupations environnementales voyons-nous d’exposer sur les sites de ces associations? Aucune!

- Le baptême des ours, encore une manipulation.

A défaut d’être capable d’avoir des actions positives en faveur de l’environnement dans les Pyrénées, l’ADET et plusieurs autres associations plus ou moins redondantes et pas spécialement représentatives, font, depuis le 7 novembre, une fixation pathologique sur le baptême de la progéniture du plantigrade. Nous voyons, à travers cette action, toute la puissance de la pensé environnementale. Et pour justifier ce niveau intellectuel l’ADET fait appel à l’histoire…. Quelque peu tronquée.

Si l’ours a bien eu des «surnoms» à caractère très général tels que "eth courailhat" (le vagabond) ou "lou pedescaous" (le va-nu-pieds) ou encore "lou Mossur" (le Môssieur!"), ceci n’a jamais voulu signifier sa proximité avec l’homme pas plus que son acceptation. La danse de la chasse à l’ours prouve bien le contraire. Et dans tous les cas il ne s’agissait pas du baptême d’individus.

S’il est exact qu’en Béarn il lui a été donné des prénoms comme l'ours "Dominique", en vallée d’Ossau dans les années 1840, c’est tout simplement pour le distinguer, parce qu’il était remarquable de par son comportement et sa corpulence. Ce qui n’a pas empêché Jean Loustau de le tuer en 1848, tout simplement parce qu’il perturbait les estives. Même chose pour l’ours "Gaspard». Mais jamais les ours n’ont été systématiquement baptisés.

Lorsque l’ADET-Pays de l’ours écrit: «baptiser les ours ne date pas d'hier, mais correspond bien à la culture pyrénéenne», (Cf. Histoire des baptêmes) il s’agit d’une véritable manipulation voir même un mensonge. En transposant à toutes les Pyrénées deux faits connus en Béarn, il s’agit d’un amalgame qui ne repose sur aucune justification historique afin de justifier une action présente relevant de l’infantilisme.

- Le baptême des ours: une invention écologiste

Comme le précise l’ADET, c’est: «au début des années 80, Jean-Jacques Camarra commence son travail d'étude sur les ours des Pyrénées. Il décide de leur donner un nom à chacun, plutôt qu'un numéro»: Papillon, Juliette, Claude, Chocolat, Cannelle…. Il n’en reste plus aucun souvenir vivant. Nous voyons ici qu’il s’agit d’une nomination sans aucun soucis de sexe de l’animal ni de participation des populations locales. Aucune recherche d’appropriation de la démarche par les pyrénéens qui ont toujours démontré au cours des années leur hostilité aux ours.

Il s’agit bien là, d’une démarche «scientifique» et associative exclusivement. En aucun cas une démarche culturelle pyrénéenne. Dire que le baptême des ours «correspond bien à la culture pyrénéenne» est manifestement mensonger.

Alors que chez les éleveurs il existe une véritable démarche de promotion du développement durable, un développement des pratiques durables d’élevage, des études et des rencontres scientifiques qui se développent, l’engagement de projets de valorisation des produits de qualité dans le respect des milieux, d’autres s’amusent comme des gamins à baptiser des ours que peu de monde aura l’occasion de rencontrer.

C’est dans ce contexte de pauvreté intellectuel que l’ADET-Pays de l’ours touche de l’Etat pas moins de 120 000 Euros par an pour se limiter à quelques actions médiatiques sans lendemain comme le fromage «pe descaous», le broutard du pays de l’ours ou quelques labellisations de professionnels du tourisme dont le nombre est d’une modestie négligeable.

L’ours qui devait révolutionner le développement économique, touristique, social des Pyrénées apparaît aujourd’hui plutôt comme un élément retardateur. Dire qu’il est une espèce «parapluie» de la protection des milieux s’avère totalement inexact autant sur un plan objectif que culturel. Baptiser des ours alors que la dernière consultation publique a montré que plus de 75% des pyrénéens rejetait le plantigrade, c’est tenter, une fois encore, de masquer médiatiquement la réalité d’une certaine pauvreté de la pensée écologique des associations environnementalistes.

Louis Dollo, le 27 novembre 2012