Dans le Haut Comminges, même si les réactions sont discrètes, le mécontentement vis à vis de l'ours existe. Bien sûr, tout le monde n'a pas Internet pour faire du bruit. Les moyens d'expression sont alors limités. Néanmoins, nous avons décidé s'exprimer et faire connaître leur opinion.
Nous avons reçu cet article d'André Sacome dit Saxo, bien connu du milieu montagnard. Guide de Haute Montagne, Moniteur National de ski, retraité du Ministère de la jeunesse et
des sports, c'est un enfant du Larboust (pays de Luchon) où il a passé l'essentiel de sa vie. Issu d'un milieu agricole, le tourisme, à travers son métier de guide et de moniteur
de ski, lui a permis de vivre, de découvrir d'autres horizons que ceux de sa vallée, de dialoguer avec de très nombreux clients d'horizons et milieux divers et de former des
générations d'accompagnateurs en montagne.
Il nous livre ici son sentiment, déjà exprimé en 1997 malgré quelques réprimandes de son administration. Il exprime ici le point de vue de nombreuses personnes qui n'ont pas les
moyens de le faire.
Je ne peux rester indifférent à tout ce qui concerne la future réintroduction des ours.
Je représente peu face à la multitude de néo-citadins ex paysans de nos montagnes frappés d'amnésie quant à leurs origines et à la vie laborieuse de leurs Ancêtres.
Nous étions quelques montagnards sur le point de régler votre problème de déjections canines sur vos trottoirs et également nous allions aborder les problèmes d'insécurité dans vos
cités lorsque cette histoire d'Ours nous a détourné de nos objectifs.
Nous vous en confions la tâche: Bon courage!!!!
100 % des gagnants ont joué au Loto; Les sondages sont révélateurs, les départements de montagne sont favorables à la réintroduction.
Effectivement, Toulouse, comme chacun le sait, est bien une ville de montagne puisque le département est frontalier avec l'Espagne sur quelques kilomètres. De qui se moque-t-on????
L'exode rural qui a grossi les villes laisse peu de place aux décisions que souhaiteraient prendre les quelques irréductibles éleveurs que l'ours ne fait pas rêver.
Peu de place dans cette vie laborieuse de tous les jours pour les souvenirs du nounours en peluche de l'enfance. Bien sûr vous avez pensé à tout: au dédommagement très avantageux
pour les éleveurs a tel point que certains envisageraient de ne plus fuir l'ours mais d'aller à sa rencontre. C'est vraiment mépriser cette corporation très attachée à son troupeau.
A la descente d'estive chaque éleveur est capable de reconnaître ses brebis entre mille.
Le Patou autre figure, débonnaire, emblématique des Pyrénées. Le troupeau sera effectivement bien gardé, car celui-ci se l'approprie à tel point que le touriste imprudent qui s'approcherait trop près pourrait le regretter. J'ai le souvenir de l'époque où à la tombée de la nuit il était imprudent de s'approcher de l'Hospice de France gardé par ces chiens imprévisibles qui, à d'autres moments, accompagnaient les promeneurs. Mais voilà qui est rassurant: les chiens errants font plus de dégâts que les ours, c'est certain pour l'instant, heureusement, ils sont en plus grand nombre. Mais peut-on guérir de la peste en introduisant le choléra? La question est posée au corps médical!!!!
Heureusement grâce à l'ours nous avons la solution de remplacement: place au touriste aventurier muni de sa machette pour défricher une nature recolonisée, abandonnée de ses derniers "jardiniers". Le logo "Frontière Sauvage" a été abandonné, jugé peu porteur en terme touristique. Ce n'était qu'une image, voilà maintenant, c'est une réalité.
Porter le béret et parler gascon ne me donnent pas un droit particulier mais je voudrais qu'il en soit de même pour les complets vestons et souliers vernis.
André Sacome, mai 2005
Guide de Haute Montagne
Moniteur National de Ski
31110 - Bagnères de Luchon