Les éleveurs français des massifs de montagne s'organisent à un niveau européen autour de leurs organisations syndicales et des Chambres d'Agriculture
C'est en décembre 2006 que tout débute lors de la présence de hauts alpins à l'assemblée générale de l'ASPAP en Ariège. Puis le 16 avril par un rassemblement entre les trois massifs (Alpes, Pyrénées, Massif Central) et de représentants d'autres pays européens notamment de Suisse.
Plus récemment ce sont des représentants de la Chambre d'Agriculture et de la FDSEA de Savoie qui faisaient le déplacement dans les Pyrénées pour organiser la solidarité au plus haut niveau des instances agricoles françaises qui doit, selon nos informations, déboucher sur une conférence des Présidents à l'Assemblée Permanente des Chambres d'Agriculture fin septembre.
Entre temps, des représentants des Asturies sont passés par les Pyrénées en août pour déboucher sur "le manifeste du Tourmalet" repris de part et d'autres des Pyrénées et dans les Alpes.
Cette semaine, un représentant de l'ADDIP serait en mission exploratoire en Espagne dans les Monts Cantabrique pour rencontrer élus, responsables agricoles, responsables d'associations, éleveurs, etc... car "on ne nous dit pas du tout la vérité sur ce qui se passe dans cette région d'Espagne". Un responsable de l'ADDIP précise: "Nous sommes de plus en plus persuadés, à partir de témoignages et d'articles de presse locaux que nous sommes très loin de la cohabitation idéale qu'on nous présente en France. Ce serait même une vraie catastrophe environnementale et humaine mais... il y a des ours et des loups. C'est tout. Même pas à manger pour eux, il faut les nourrir. Alors il va falloir aller voir sur place pour vérifier tout ce qui se dit."
C'est aussi l'idée de la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, de partir en délégation de toutes les parties concernées. Mais on nous précise du côté de l'ADDIP "qu'il n'est pas question de s'en tenir aux délégations officielles et aux beaux discours politiquement correctes. Il va falloir tout voir le bon et le mauvais, les "pour" et les "contre" et pas question de s'en tenir aux fonctionnaires ne place dont le rôle est de dire que tout va bien. Il faut voir la population quand elle existe ce qui n'est pas le cas partout d'ailleurs. "Et de nous expliquer l'existence d'une" réserve intégrale sans activité humaine "d'un côté et par ailleurs" une réserve avec seulement deux éleveurs et 250 brebis.... Il va falloir voir et vérifier tout ceci pour ne pas nous faire berner une nouvelle fois."
Et en Aragon et Navarre? "Il semble que ce côté-là des liasses d'Euros circulent pour convaincre individuellement chaque éleveur. Nous allons aussi vérifier". Notre interlocuteur poursuit: "ce sont tous les peuples montagnards qui sont concernés, pas seulement les Pyrénées et la France. Des actions vont être menées à un autre niveau que celui de la France. Les Asturies ne sont qu'un début. Nous ne céderons sur aucun point."
Voilà des propos qui sonnent comme un avertissement et une détermination sans faille. Il est probable que nous en saurons plus dans les prochaines semaines sur une affaire qui sort du simple contexte pyrénéen et qui " ne se limitera paz aux simples questions de l'ours ou du loup. Les questions de fond sont ailleurs.... la biodiversité, les paysages, les races autochtones, le développement durable, les externalité positives... vous connaissez?"
Louis Dollo, le 26 août 2007