Après plusieurs demandent de rendez-vous et courriers et une rencontre entre une délégation des associations membres de l'ADDIP et madame Jouanau, conseillère auprès du Président de la République, la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, décide de venir à Toulouse pour tenter de calmer le jeu sur le sujet de l'ours.
Nathalie Kosciusko-Morizet: J'ai conscience que cette question suscite de grosses tensions. Je recevrai une délégation d'éleveurs et d'élus des Pyrénées le 26 juillet: je ne
resterai pas sourde à leurs demandes et je les accueillerai avec un esprit ouvert.
Aucune nouvelle réintroduction d'ours n'est prévue et un premier bilan de ce programme sera dressé d'ici à 2009. Ce dossier n'a pas vocation à être dirigé depuis Paris.
Il serait compliqué de créer d'immenses espaces protégés entourés de grillages. Et puis ce serait contraire aux obligations internationales de la France qui s'est engagée à la sauvegarde de l'ours brun des Pyrénées, où la population était jugée insuffisante pour le maintien de l'espèce. On ne peut pas donner des leçons de biodiversité aux autres pays en leur demandant de protéger les éléphants, les baleines et les grands singes et s'exonérer de nos propres devoirs.
Sur un cheptel total estimé à 600.000 moutons, on recense chaque année 10.000 à 20.000 décès, dont 200 à 300 prédations d'ours. Or les attaques contre les troupeaux protégés sont moins nombreuses. Il faut donc accroître les mesures de protection en grande partie financées par l'Etat.
Dans le plan de réintroduction des plantigrades, un protocole est prévu pour traiter le cas des ours à problème. On peut notamment envisager des mesures d'effarouchement. Franska a certes un comportement agressif mais n'est pas considérée pour l'heure comme un ours à problème
Source: Aujourd'hui en France 10 Juillet 2007
Auteur: Propos recueillis par Frédéric Mouchon
Les associations de sauvegarde du patrimoine pyrénéen avaient rencontré Madame Jouanau, conseillère pour l'environnement auprès de Nicolas Sarkozy. Elles avaient également sollicité, via leurs députés, une rencontre avec Nathalie Kosciusko-Morizet. Surprise! Quelques jours plus tard nous constatons que, contrairement à ce qui avait été prévu et annoncé, la rencontre a lieu avec toutes les parties. Nous ne pouvons donc pas dire que Nathalie Kosciusko-Morizet ait rencontré les éleveurs. Elle a rencontré et entendu de manière très résumée, toutes les parties lors d'une assemblée plénière. Ce qui est très différent.
Nous pouvons prendre note de deux points:
Dire que "on recense chaque année 10.000 à 20.000 décès" de brebis dans les estives est faux. Il n'existe aucune étude permettant d'affirmer de tels chiffres qui sont totalement excessif et avec une telle marge qu'ils en sont ridicules. Une étude du CERPAM hors département à grands prédateurs démontre que le taux de mort par prédation de chiens en divagation est de l'ordre de 0.25% en zone périurbaine. Comme ce n'est pas le cas pour les estives de montagne, nous sommes donc très loin de ces estimations fantaisistes totalement imaginées par les associations environnementalistes du types FERUS, ADET ou FIEP.
La conclusion est assez stupéfiante: "On peut notamment envisager des mesures d'effarouchement. Franska a certes un comportement agressif mais n'est pas considérée pour l'heure
comme un ours à problème." L'effarouchement est donc une chose normale. Mais pour la Ministre, il est aussi normal de laisser un ours se promener dans un village de montagne, au
milieu d'un troupeau gardé ou non et la laisser se servir librement dans le garde manger. Par contre il est anormal qu'un ours se balade près de Toulouse, ou qu'un chevreuil ou
un sanglier entre dans une ville.
Le véritable problème est que la notion "d'ours à problème" a été définie par des fonctionnaires et des associations environnementalistes sans aucune concertation avec les acteurs
des territoires concernés. La définition est telle que l'effarouchement ne peut être fait que les pouvoirs publics après une procédure décisionnelle compliquée et longue. Si
longue que l'ours est parti après avoir fait de nombreux dégâts lorsque l'intervention officielle est possible. Les populations des territoires de montagne doivent elles supporter
ces errements administratifs au détriment de leur sécurité et de celle de leurs biens (troupeaux)?
Louis Dollo, le 22 juillet 2007
A l'occasion d'une opération de repeuplement de l'esturgeon lancée dans la Dordogne et la Gironde vendredi dernier, la secrétaire d'Etat à l'écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, a déclaré: "C'est un signal d'espérance pour tous les programmes de reconquête du milieu naturel". Selon Le Figaro de ce matin, elle aurait "affirmé récemment sa détermination à mener à bien la réintroduction de l'ours en Pyrénées, en dépit de l'opposition d'une partie des éleveurs" Voilà une nouvelle qui ne manquera pas d'être commentée dans les Pyrénées et qui est à la hauteur des déclarations du Ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo au sujet des OGM. Si la secrétaire d'Etat a "affirmé récemment sa détermination" à quoi servent toutes les gesticulations en cours de discussions, dialogues et "expertises" par des experts internationaux?
Auteur: Louis Dollo
Source: Tatbes-Infos du lundi 24 septembre 2007- 10h40
Nathalie Kosciusko-Morizet ne manque pas de contradiction ou bien essaie-t-elle de satisfaire toutes les parties en attandant le Grenelle de l'environnement?
Le 10 juillet elle dit "Aucune nouvelle réintroduction d'ours n'est prévue et un premier bilan de ce programme sera dressé d'ici à 2009" puis, le 21 septembre affirmer "sa détermination à mener à bien la réintroduction de l'ours en Pyrénées, en dépit de l'opposition d'une partie des éleveurs"