Lors de sa venue à Toulouse le 26 juillet 2007, Nathalie Kosciusko-Morizet a pris plusieurs engagements dont certains pour cet automne. Il s'agit en particulier d'une évaluation rapide du plan à mi-parcours à compter de l'automne 2007, une amélioration du protocole "ours à problèmes" car, écrivait-elle, "il n'est sans doute pas inutile de remettre à plat ce protocole", mener une étude juridique sur la responsabilité des élus, assurer une meilleure qualification de la zone de présence de l'ours en se berçant naïvement d'illusions sur ce qui se passe en Espagne au Parc de Somiedo, renforcer le suivi des populations d'ours et assurer le partage des informations et enfin proposer de nouvelles modalités de soutien au pastoralisme (voir le communiqué de Chantal Robin-Rodrigo, députée des Hautes-Pyrénées et la mission sénatoriale sur la filière ovine). Il était également prévu des voyages d'étude dans les pays qui ont une population ursine pour que tous les acteurs puissent de rendre compte de ce qui se fait ailleurs.
L'automne est déjà bien engagé. Les brebis sont le plus souvent redescendues des estives. Dans moins de deux mois, de nombreux acteurs auront repris leurs activités hivernales dans les stations de ski. Alain Auvé, membre du cabinet de Nathalie Kosciusko-Morizet qui devait rester pour régler les problèmes est reparti à Paris depuis bien longtemps et la page des réalisations concrètes des engagements pris pour l'avenir de nos montagnes et des jeunes qui veulent rester au pays est désespérément vide....
Heureusement, l'ourse Franska est morte accidentellement. Il n'y aura pas à faire "une nouvelle expertise sur Francka en faisant appel à des spécialistes étrangers et indépendants, sous la responsabilité de l'équipe "ours" de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage."
Quel crédit accorder à ces visites ministérielles qui ne servent manifestement à rien depuis 25 ans. C'est ce que nous pourrions appeler "les grandes manoeuvres ministérielles".
Louis Dollo, le 25 octobre 2007
UICN, liste rouge et ours bruns
Les écologistes - environnementalistes et l'argent public et... privé
Il y a quelques semaines (25 octobre 2007), nous évoquions ici les voyages aux pays des ours et les grandes manoeuvres d'automne du ministère de l'Ecologie. Et bien, il y a du nouveau. Le ministère de l'Ecologie a programmé un premier voyage d'une dizaine de personnes dans les Asturies du 26 au 29 novembre ou du 27 au 30 novembre.
Selon nos informations, il serait prévu quatre déplacements vers 4 destinations dont nous pouvons penser que, outre les Asturies où il y a essentiellement un problème de loups, l'Italie et la Slovénie seront aussi au programme. La composition de la délégation n'est pas encore connue mais l'opération est conduite par un nouveau, Denis Laurens, ancien directeur territorial Méditerranée à l'ONF. Exit le fameux représentant de NKM dans les Pyrénées, Alain Auvé, qui devait tout régler mais dont le passé était quelque peu contesté par les associations d'éleveurs. Denis Laurens est notamment co-auteur d'un rapport sur "La prévention des inondations sur l'île de la Réunion et la programmation des travaux de protection" remis en juillet 2006 au ministre de l'Equipement. Il a également participé a une "Réflexion sur la procédure d'indemnisation des catastrophes naturelles".
Auteur: Louis Dollo
Source: Tarbes-Infos du jeudi 8 novembre 2007 - 18h10
Mandaté le 7 août 2007 par la secrétaire d'Etat à l'écologie, soit 12 jours après ses engagements pris à Toulouse le 26 juillet, le chef de l'inspection générale de l'environnement attend le 15 novembre (lettre du 16 novembre) pour commencer à contacter des personnes, et non des associations, syndicats ou organismes professionnels, pour un voyage qui doit débuter le 26 novembre soit 11 jours plus tard.
Par ailleurs, la qualité d'un tel voyage d'étude exigeait qu'il puisse être vu, sur le terrain, ce qui se passait réellement. Il fallait donc l'envisager en période estivale alors que le tourisme et le pastoralisme étaient actifs. Un déplacement à la veille de l'hiver ne présente aucun intérêt.
Mais, c'est ce que le Ministère de l'écologie appelle de la concertation.
On comprend les raisons pour lesquelles acteurs pyrénéens du terrain sont quelque peu sceptique sur l'intérêt d'un tel voyage que beaucoup ont refusé de faire d'autant que l'ADDIP
et les organisations agricoles disposent d'assez d'arguments et d'exemples pour maintenir
leur position.
Louis Dollo, le 21 novembre 2007
Programmé par le Ministère de l'Ecologie du Développement et de l'Environnement Durable (MEDAD), le premier voyage d'études consacré aux ours dans les Asturies a bien failli rester en gare.
Les collectifs pyrénéens opposés à une nouvelle vague de lâchers ont fait pression jusqu'au bout pour peser sur le programme des "réjouissances".
Mercredi, ils avaient prévu de tenir une conférence de presse à Tarbes, pour annoncer leur désistement (1)
Au dernier moment, il y a eu "un retournement de situation. Le MEDAD a accepté que nous intervenions en partie sur le contenu des visites. Nous, on connait des gens dans les Asturies qui ont un autre son de cloche que celui d'une réserve à ours" (2)
Magali Boniface, pour l'Association de sauvegarde du patrimoine Ariège Pyrénées (ASPAP) sera du cortège avec Claude Carrière (Coordination Pyrénéenne) et Marie Lise Broueilh (Hautes Pyrénées, Association pour la sauvegarde du patrimoine pyrénéen), "Il n'y a pas de Béarnais ce coup ci , mais nous allons travailler pour eux." (3)
Pour une partie d'entre eux, du moins, car certains ne veulent pas entendre parler des Asturies. Ainsi, Jean Marc Prim, de la chambre d'Agriculture du 64 "J'ai été sollicité mais j'ai dit non à chaque fois. On ne discute plus à minima. Il faut abandonner le principe de la réintroduction. On ne va pas recommencer à valider tout ça en participant à ces voyages!" (4)
La division redoutée par certains opposants pourrait faire son apparition.
Après les Asturies, du 26 au 29 Novembre, d'autres "inspections" sont prévues en Italie et en Slovénie. De quoi alimenter bien d'autres débats.
Auteur: V.M
Source: La République des Pyrénées du 22 Novembre 07
(1) - Faux:
il n'a jamais été prévu de conférence de presse à Tarbes le mercredi.
(2) - Cette revendication n'était pas nouvelle et au cours du Conseil d'Administration de l'ADDIP de lundi, toutes les options étaient ouvertes y compris celle de
ne pas y aller.
(3) - Les associations béarnaises et fédérations d'éleveurs n'ont jamais été contactées. Pourtant ce sont les premiers intéressés.
(4) - Jean Marc Prim a probablement été approché en qualité d'élu de la Chambre d'Agriculture ou de secrétaire général de la FDSEA 64. Là encore il y a ambiguité
car le Ministère s'est adressé à des personnes à titre individuel et non aux organismes qu'ils peuvent éventuellement représenter. C'est ainsi que Roland Castelles et Marcel
Minvielle sont bien des maires mais n'ont pas mandat de leur Conseil Municipal. ils ne représentent donc qu'eux mêmes à titre personnel c'est à dire rien.
Comme le dit l'ADDIP dans son communiqué, elle a "du négocier pied à pied le nombre de nos représentants". En effet, à l'origine, il n'était prévu qu'un seul représentant, choisi par le Ministère et qui était Marie-Lise Broueilh, alors que les chasseurs avaient 2 représentants et les "pro-ours" en disposaient de 3 (ADET, ACP, FIEP) et plus en comptant deux maires favorables aux introductions. Le déséquilibre était à la hauteur de l'absence de dialogue qui, manifestement, est culturel dans ce Ministère.
Quoique l'équilibre ne soit pas vraiment assuré en étant pas spécialement favorable à la partie hostile aux importations d'ours, la liste qui semble définitive serait la suivante:
L'ADDIP, Association pour le Développement Durable de l'Identité des Pyrénées communique.
22/11/2007 - Voyage d'étude en Espagne. La Coordination Pyrénéenne élève le débat.
Dans le cadre des voyages d'étude préconisés par la Secrétaire d'Etat à l'Ecologie lors de sa venue à Toulouse le 26 juillet, trois représentants de l'ADDIP - Coordination des associations de défense du patrimoine pyrénéen et de tous les usagers de la montagne - vont participer au déplacement organisé dans la réserve à ours de Somiedo en Espagne, du 26 au 29 novembre.
En préambule à ce voyage, l'ADDIP a du négocier pied à pied le nombre de nos représentants, ainsi que la possibilité de rencontrer sur place des interlocuteurs locaux alternatifs de ceux imposés par le programme. Dans un courrier (ci-joint) à Denis Laurens, responsable de cette mission, nous déplorons cette organisation unilatérale qui a mené à un véritable bras de fer où le ministère de l'Ecologie a finalement du plier devant nos légitimes et tenaces revendications. Nous lui rappelons également que notre participation ne doit pas être interprétée comme une acceptation de la coexistence ou la cohabitation avec l'ours ou le loup, pas plus que notre adhésion à un quelconque processus de décision.
Les grands carnivores ne sont pas l'essentiel de l'avenir des Pyrénées, dont les enjeux de développement ne peuvent s'inscrire que dans un cadre durable et global incluant toutes ses dimensions territoriales, environnementales, économiques et sociales.
Cette réflexion, nous la conduisons avec les associations asturiennes d'éleveurs avec qui nous sommes en relation et que nous allons rencontrer lors de ce voyage. Nous avons donc déjà comparé la situation générale de nos deux massifs. Pour nous limiter aux grands prédateurs: loups dans les Asturies, ours chez nous, cette situation est à la fois semblable et différente. Les loups sont, dans tout le massif cantabrique, un très grave problème depuis plusieurs années, et nous soutenons nos amis asturiens dans leur lutte contre cette forme d'ensauvagement du milieu; en France, si nos collègues alpins sont confrontés au même problème, les Pyrénées ne connaissent pas encore.
Quant aux ours, la situation s'inverse: pour des raisons historiques, l'ours n'a cessé d'être présent dans certaines zones des Asturies, au statut spécifique; Somiedo fut réserve de chasse, puis Parc Naturel, enfin Réserve de biosphère depuis 2000, ces statuts successifs en font un site à part, qui n'a rien à voir avec la réalité globale du massif pyrénéen, les paramètres ne sont pas comparables!
Lors de ce voyage, nous nous attacherons à élever le débat au-delà de la question simpliste "pour ou contre l'ours" qui fonctionne comme un leurre, au détriment des problèmes graves, de fond, qui concernent le devenir de nos milieux et de nos sociétés.
Les dernières heures et les retournements du ministère ont prouvé que le temps était venu désormais, quelle que soit la capacité du ministère à l'envisager, de nous écouter. Nos propositions alternatives réunissent les acteurs majeurs pyrénéens concernés par l'aménagement durable de notre territoire, qui sont nombreux comme l'ADDIP à avoir été sous représentés dans le "casting" de ce voyage.
Nous en rendrons compte lors d'une conférence de presse simultanée qui sera organisée à notre retour. Nous invitons la presse, les adhérents de nos associations, les éleveurs et usagers de la montagne, les acteurs des territoires, les élus locaux, départementaux, régionaux, nationaux et européens, les élus des Chambres d'agriculture, les syndicats professionnels, les associations et professionnels de loisirs en montagne, les gestionnaires d'estives, l'Association Nationale des Elus de la Montagne:
Le Mardi 4 Décembre 2007
A Foix, Chambre d'Agriculture à 11H00 et A Tarbes, Chambre d'Agriculture à 11H00
Nous espérons vous compter nombreux.
Philippe Lacube, Président de l'ADDIP.
Une synthèse de nos connaissances et de nos interrogations sur la présence ursine dans les Asturies, ainsi qu'une présentation de notre vision globale du développement durable pour les Pyrénées vous seront adressés avant la conférence de presse. Pour toute information, vous pouvez contacter nos trois représentants:
Marie-Lise Broueilh 06 30 36 97 52 - Magali Boniface 06 30 29 90 86 - Claude Carrière 06 84 35 79 64
Il s'agit d'un programme assez classique qui reprend aproximativement celui de l'ADET-Pays de l'ours.
Lundi 26 novembre 2007
Trajet Toulouse - Montrejeau - Tarbes - Pau - Proza
Déjeuner dans un restaurant autoroutier
Arrivée à Proaza vers 21 h 00
Hébergement à Proaza
Mardi 27 novembre 2007
Mercredi 28 novembre 2007
Jeudi 29 novembre 2007
Trajet Pola de Somiedo - Pau - Tarbes - Montrejeau - Toulouse
Déjeuner durant le trajet
Observation: ce programme ne tient pas compte des rencontres avec les correspondants de l'ADDIP. Des modifications et compléments sont donc à prévoir y compris avec la presse
Alors que l'AdeT faisait son propre voyage d'étude dans les Asturies, les inspecteurs du Ministère de l'écologie était également sur place pour préparer celui qui allait y conduire toutes les parties au dossier. En fait ce voyage a été particulièrement bétonné et devenait, pour les autorités asturiennes une sorte de propomotion commerciale du business qu'ils ont installés autour de l'ours sans aucun soucis sérieux, réaliste et cohérent de la biodiversité.et du développement durable des vallées.
La délégation pyrénéenne actuellement au parc de Somiedo dans le massif des Cantabrique "n'est pas dupe de la situation locale". Selon Marie-Lise Broueilh, Présidente de l'ASPP 65 que nous avons pu joindre à midi "nous avons eu droit à toute la propagande formatée du ministère asturien. Tout est beau dans le meilleur des mondes de l'ours. Mais dès que nous posons des questions en dehors du discours, il y a un petit problème." Et oui! C'est ainsi que l'on découvre "qu'il n'y a qu'un élevage résiduel avec 3 à 5 brebis par éleveur." Et elle poursuit en précisant "que la plupart d'entre eux se sont transformé à l'élevage de bovins. Il y a aussi des caprins. Une chèvre est plus difficile à attraper pour un ours que ne l'est une brebis." Et le tourisme? "Il y a un parc où ils viennent voir 2 ours et puis ils ont 2 stations de ski dans la partie occidentale et une dans la partie orientale." En fait c'est une question de choix de société. Est-ce que c'est cette forme de société que veulent les pyrénéens? "A Somiedo ce n'est pas le problème il n'y a pratiquement plus personne" - Y a-t-il une opposition à cette forme de développement? A notre connaissance, le ministère asturien en relation avec le ministère de l'écologie français a tout fait pour que l'opposition asturienne ne se manifeste pas. Il semble toute fois qu'un opposant avait bien l'intention de s'inviter à table à midi (14h en Espagne). Il était sur la route lorsque nous l'avons joint.
Par ailleurs, le lien entre les populations d'ours occidentales et orientales ne se fait pas sauf de manière très sporadique. Pourquoi? "il y a des voies de circulation importantes entre les deux secteurs. Selon un fonctionnaire du ministère asturien, cela se fera peut-être un jour mais il faudra du temps. Ce qui signifie que chez nous, nos vallées étant des couloirs de circulation, les ours ne peuvent y trouver leur place."
En définitive, quoiqu'en dise François Arcangéli qui a trépigné toute la matinée, tout corrobore ce qui est déjà expliqué dans les divers rapports diffusés par l'ADDIP notamment celui établi à la suite de la discrète visite de l'ADET sur ces mêmes lieux mais aussi du Ministère de l'écologie.
Selon Marie-Lise Broueilh "à l'issue de cette matinée nous ne sommes pas prêts d'être convaincus. Nous sommes même renforcés dans nos convictions que ce type de développement n'est pas transposable."
Louis Dollo, le 27 novembre 2007
A l'initiative du Ministère de l'Ecologie, du Développement et de l'Aménagement Durables, une délégation de pyrénéens s'est rendue du 26 au 29 novembre dans les Asturies[1] en Espagne.
Le premier succès de cette initiative est incontestablement d'avoir associé pour ce déplacement des personnalités de toutes sensibilités sur la question de l'ours.
Tout au long des visites et des rencontres, nos interlocuteurs élus, professionnels du tourisme, éleveurs et associatifs ont exprimé d'une seule voix:
Pas un seul interlocuteur, pas un seul éleveur, n'a exprimé un début de contestation sur la question de l'ours. Au contraire, les espagnols ont insisté sur la nécessité de protéger cette espèce classée autant par la loi espagnole qu'asturienne comme en "danger d'extinction". Ils ont apporté une preuve supplémentaire, s'il le fallait, que l'existence d'autres populations d'ours bruns dans le monde n'exonère personne de ses obligations en matière de lutte contre l'érosion de la biodiversité.
Si l'élevage asturien est principalement bovin, les milliers de moutons transhumants sur ce territoire (qui compte également plusieurs centaines de loups) ne connaissent pas de prédation particulière: les troupeaux y sont toujours gardés par des bergers accompagnés de chiens de protection. Dans le Parc Naturel de Somiedo, dont l'activité agricole est particulièrement importante, on constate même que la zone de plus forte présence de l'ours est également celle où l'élevage est le plus dynamique.
L'ours, emblème des Asturies, est utilisé comme vecteur d'un développement touristique de haute qualité basé sur la richesse du patrimoine naturel. Dans la seule commune de Somiedo, les capacités d'hébergement hôtelier sont passées en quelques années de 50 à 1800 lits! Plusieurs interlocuteurs, éleveurs compris, ont même affirmé que la disparition de l'ours serait pour ce territoire une "catastrophe économique".
Cette réussite n'est pas le fait du hasard: c'est le fruit d'une volonté et d'un travail partagés par l'ensemble des acteurs pour concilier toutes les activités humaines avec la nécessaire protection du patrimoine naturel. C'est l'expression d'une grande maturité politique dans la gestion du "partage" de l'espace et dans la façon d'aborder les problématiques de manière globale, transversale, cohérente et durable, et non sectorielle et corporatiste comme c'est trop souvent le cas dans les Pyrénées.
Ainsi, l'Espagne montre à la France que le "projet pyrénéen" visant tout à la fois à restaurer une population viable d'ours tout en favorisant son développement n'est pas isolé en Europe. Le prochain déplacement en Italie dans le Trentin devrait en être une illustration supplémentaire.
La principauté des Asturies compte 78 communes pour une superficie de 10.000 Km2 et un million d'habitants. Une centaine d'ours est présente sur 19 communes, soit 206.000 ha et 75.000 habitants: une région peuplée et dynamique.
Communiqué de Pays de l'Ours-ADET, 3 décembre 2007
Ce communiqué est la preuve que l'ADET - Pays de l'ours n'a strictement rien compris à la problématique. Déjà, constater que l'activité d'élevage est surtout celle de bovins sans en tirer les conséquences est assez lamentable.
Ne pas comprendre que la situation économique et le niveau de tourisme dans les Asturies et dans les Pyrénées n'est pas le même est consternant. Ne pas s'être rendu compte que les Pyrénées n'avaient pas attendus, depuis la fin du XVIIIème siècle est assez consternant.
Prétendre que "pas un seul interlocuteur, pas un seul éleveur, n'a exprimé un début de contestation sur la question de l'ours" relève d'une interprétation mensongère des faits qui se sont déroulées sur le terrain. Les divers communiqués et lettre de l'ADDIP, les observations, constats, rapports qui ont été fait prouvent bien le contraire.
Enfin, dire que "l'Espagne montre à la France...." est tout simplement humiliant et dégradant pour la population pyrénéenne qui n'a rien à envier aux Asturies.
Décidément, l'ADET n'est pas et ne pourra jamais être un interlocuteur des territoires de montagne tant cette association fait preuve d'un obscurantisme idéologique. Comme le disait Marie-Lise Broueilh dans sa conférence de presse le 4 décembre à Tarbes: "notre seul interlocuteur c'est l'état, nous n'avons rien à voir avec l'ADET ou une autre association environnementaliste. " Les limites sont donc bien fixées.
Louis Dollo, le 4 décembre 2007
Les entreprises /touristiques/ attribuent le coup de frein du secteur dans la région à la récession économique et à l'excès de l'offre.
La récession économique et l'augmentation d'une offre supérieure à la demande apparaissent comme les principales causes de ralentisssement du secteur.
Le Président du syndicat de l'hôtellerie a affirmé: "il faut commencer à sérieusement réfléchir au point où nous en sommes, parce que nous entrons dans un changement de cycle qui va devenir compliqué: en effet, les changements économiques produisent aussi des changements sociaux qui se répercutent sur les formes de consommation"
Miguel Trevin, pionnier des organisations de tourisme rural dans les Asturies: "on avait vu venir cette situation". Il pense que si une analyse "plus sérieuse" avait été faite antérieurement, la courbe descendante n'aurait pas été aussi marquée: "Dans les Asturies, depuis 5 ans, on voyait clairement les symptômes d'une maladie que le patient refusait systématiquement de reconnaître "./.../. Il soutient qu'il n'est pas possible qu'une région comme les Asturies possède mille établissements ruraux.
Auteur: Angel Fidago
Source: Lne.es Asturias - Jueves 29 de noviembre de 2007
L'économie asturienne est sous perfusion grâce aux crédits structurels de l'Union Européenne. Cette situation n'est pas durable.
Voir une région comme Somiedo imaginer vivre autour de l'ours avec un parc animalier de qualité très médiocre (2 ours derrière des grilles) sans aucune autre activité traditionnelle véritablement vivante n'a strictement aucun sens économique. Accepter que la population des villages disparaissent au profit des villes, construire des structures touristiques sans garantie ou sans accompagnement pour créer des activités n'a aucun sens. Se limiter à un vision strictement naturaliste du tourisme en interdisant pratiquement toutes activités de loisir tel que les sports de nature et en se contentant de 66 000 visiteurs dans un zoo pour voir deux bêtes, ne peut avoir qu'un temps et ne peut pas constituer une politique de développement durable.
La faillite du système est en cours alors que des politico-environnementalistes tentent de l'exhiber comme modèle de référence relève d'un comportement assez stupéfiant. Pire encore, voir des français mordre à l'hameçon pour tenter de l'imposer aux Pyrénées c'est vraiment prendre les pyrénéens pour des idiots.
Quelque chose me dit que cela ne marchera pas!
Louis Dollo, le 4 décembre 2007
Refrain écologiste connu: "En Espagne, les éleveurs des Asturies cohabitent très bien avec l'ours. Pourquoi n'en est-il pas de même dans les Pyrénées?
Parce ce que les partisans de la réintroduction de l'ours ne voient là-bas que ce qu'ils veulent bien voir, leur répond en substance l'Association départementale de défense de l'identité pyrénéenne (ADDIP).
En insistant un peu, trois éleveurs des Hautes-Pyrénées ont réussi à se glisser dans une délégation du ministère Français de l'Environnement pour une visite des lieux du 26 au 29 novembre derniers.
Ils ont eu aussi à négocier la possibilité d'une rencontre sur place avec des interlocuteurs locaux autres que ceux imposés par le programme. Rencontre que les ministères français et asturiens ont d'ailleurs, selon ces mêmes éleveurs, "tenté d'empêcher".
"Notre voyage a conforté tout le bien fondé de nos réserves", rapportent-ils. Avant de conclure à "l'impossible transposition du modèle asturien à nos Pyrénées".
La montagne n'est déjà pas la même des deux côtés des Pyrénées. A 1.000 mètres moyens d'altitude, l'arrière-pays asturien est un désert calcaire. Les verdoyantes estives de la "montagne à moutons" du versant français sont perchées jusqu'à 2.500 mètres.
L'élevage ovin a disparu là-bas: il n'y a que 121 ovins sur les 38 localités de Somiedo! Et l'élevage bovin est moins sensible aux attaques.
Selon le ministère de l'Environnement et du développement rural des Asturies la "récupération de l'ours des Cantabriques" aura été l'outil unique de la survie économique.
"Nous aurions aimé connaître le coût global du plan ours, et l'estimation globale des retours économiques de cette opération, regrettent les membres de l'ADDIP. Personne, pas même le ministère concerné, ne semble les avoir évalués."
"Nous ne parviendrons pas à savoir combien d'emplois ont été créés (avec l'ours), ni quel est le chiffre d'affaires moyen d'un hôtel rural", relèvent-ils
La gestion de l'ours est une vraie "usine à gaz", les structures se superposant, les intervenants étant en "nombre pléthorique" et l'ours permettant "à tous d'être abondamment servis", notent les rapporteurs.
Ces affreux se permettent même de douter des données fournies par les autorités espagnoles: "Le chiffre de 800 bovins sur l'estive nous interroge. La ressource en herbe n'est pas suffisante pour un tel cheptel".
L'absence d'attaques du loup ou de l'ours sur ces troupeaux en semi liberté les interroge aussi. Enfin, écrivent-ils "le montant des subventions agricoles qu'un des élus nous annonce semble très largement supérieur aux barèmes Pac".
Incidemment, un éleveur de chevaux leur explique aussi les ravages du loup sur l'écosystème asturien. En premier lieu, la "perte du patrimoine génétique d'espèces autochtones rares".
Les éleveurs asturiens se disent toutefois "fiers d'avoir contribué à la sauvegarde de l'ours Cantabrique". Ils disent aussi qu'ils n'auraient pas voulu d'ours slovènes.
Plus d'élevage, plus de mines et seulement trois stations de ski: avant toute politique de préservation, précisent ces délégués, c'est le désert économique et humain qui a largement contribué à la sauvegarde de l'habitat de l'ours des Cantabriques.
"Malgré les moyens colossaux mis en oeuvre, le déclin démographique se poursuit", insiste leur rapport. Le loup sortant des limites du Parc des Picos de Europa, il a fait baisser "en 10 ans, de 10.000 à 500 bêtes le cheptel transhumant, vidant la montagne des derniers paysans, ultimes résistants à l'exode".
Conclusion de ces visiteurs: "ce modèle asturien n'est pas reproductible sur l'ensemble du massif pyrénéen"
Le maire de Somiedo leur a proposé, comme un paquet cadeau "d'emporter le modèle de (sa commune) dans les Pyrénées". Apparemment, ils n'en ont pas voulu.
C'est eux qui ont insisté pour venir, on leur fait des cadeaux et ces ours mal léchés ne sont pas contents?
Auteur: Gilbert Laval
Source: Libé - Toulouse du 9 décembre 2007
Les Pyrénées ont mal à l'ours? Mais au fait, comment nos voisins européens se débrouillent avec ce plantigrade? Le 26 juillet dernier, lors de sa venue à Toulouse, Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'Etat à l'Ecologie, avait demandé que des Pyrénéens, soit du clan des pro-ours, soit de celui des anti, aillent se rendre compte, par eux-mêmes de la façon dont on traitait ailleurs ces grosses bêtes.
Voilà donc comment un groupe est parti pour les Asturies, en Espagne, entre le 26 et le 29 novembre, et en Italie, dans le Trentin, du 10 au 13 décembre. Pro-ours et anti-ours sont donc partis ensemble, mais n'ont pas forcément regardé dans la même direction.
En Espagne, l'ours provoque un boom dans l'hôtellerie.
"Tout le monde est fier de l'ours, dans les Asturies, assure Alain Reynes, du Pays de l'Ours -Adet. En quelques années, le parc hôtelier est passé de 50 à 1.800 lits et cela est uniquement dû à la présence du plantigrade. Certes, ce n'est pas un exemple parfaitement photocopiable, mais on constate que les éleveurs n'ont pas de soucis. Il y a peu de brebis, mais elles sont bien gardées, donc l'ours n'attaque pas. Cela prouve que si on veut mettre les moyens ont peut arriver à vivre avec l'ours."
"Il s'agissait d'une zone très déshéritée, observe Marie-Lise Broueilh, présidente du syndicat des éleveurs d'ovins de Barèges-Gavarnie. Des hameaux très fermés, où l'élevage était difficile. Et il est vrai que le tourisme local s'est appuyé sur l'ours pour se développer. Il y a beaucoup de petits hôtels, mais je pense que la rentabilité a été aidée en grande partie par des subventions de l'Europe. En revanche, il n'y a pas de réflexion sur l'espace rural. Des zones sont abandonnées à l'ours. Et si lui, ne pose pas trop de soucis aux éleveurs, en revanche, le loup cause pas mal de dégâts. De toute façon, l'exemple n'est pas reproductible."
En Italie, dix ours de plus en trois ans.
"La réintroduction a été plus rapide que chez nous, remarque François Arcangeli, maire d'Arbas. Dix ours slovènes ont été lâchés entre 1999 et 2002. Or on constate que la cohabitation se passe plutôt bien. Les éleveurs utilisent des clôtures électriques, et petit à petit, les populations n'ont plus de craintes vis-à-vis de l'ours. Et pour le tourisme, l'ours est devenu très important."
"La surface d'estives dans les Pyrénées est de 550.000 hectares pour 3.000 dans le Trentin. Les ovins transhumants sont 573.000 dans les Pyrénées et 4.000 dans le Trentin, note Hélène Huez, éleveuse et secrétaire de l'Aspap. Les situations sont difficilement comparables. De plus, dans le Trentin, il n'y a pas d'élevage dans les fonds de vallées, mais des pommiers et des vignes..."
Pro et anti ours se sont accordés sur une chose, dans le Trentin: construire un parc à 400.000 € pour éviter d'éliminer un ours par trop farceur, qui venait piquer les pommes dans un village, n'est pas la bonne solution. Mais au-delà de cela, ces voyages ont sans doute rapproché des personnes qui s'opposaient. Mais ont assez peu fait bouger les lignes.
François Arcangeli espère que les éleveurs ont révisé leur position sur le danger supposé de l'ours face à l'homme. Alain Reynes croit que la preuve que l'on peut se protéger a été apportée.
"Nous n'avons pas besoin de l'ours dans les Pyrénées, conclut Marie-Lise Broueilh, si certains le veulent, comme Arbas, pourquoi pas mais qu'ils n'obligent pas tout le monde à faire pareil".
"Organiser ces visites, c'est mettre la charrue avant les boeufs, estime Hélène Huez. C'est avant la réintroduction que l'Etat aurait dû nous montrer ce qui se fait chez nos voisins, et nous laisser ensuite le choix". Prochaine étape: le voyage en Slovénie. Une ultime chance pour que pro et anti ours rentrent les griffes.
Auteur: Dominique Delpiroux
Source: La Dépêche du Midi du 21 décembre 2007
Lorsque Dominique Delpiroux écrit au sujet des pros et anti-ours qu'ils "n'ont pas forcément regardé dans la même direction", je pense le contraire. Ils ont tous vu la même chose. Ils ont tous pensé la même chose. Mais du côté d'Arcangéli et de Reynes nous avons affaire à des personnes portées par une idéologie et une haine de l'éleveur pyrénéen qui est viscérale et qui leur interdit de dire la vérité. Et puis, l'ours, c'est leur fond de commerce. Sans l'ours, que ferait Alain Reynes? Pointer au chômage?
Quelques exemples.
Dire que l'hôtellerie asturienne est en plein boom c'est faire preuve de mauvaise foi. Les hôteliers ne se sont jamais engagés, lors des rencontre sur place, sur la rentabilité et l'avenir de leurs exploitations. Ils se sont abstenus de répondre aux questions. Et pour cause! Un article de presse venait de paraître et expliquait les nombreuses difficultés et l'avenir incertain du tourisme en régression dans cette région.
Voir François Arcangéli dire que dans le Trentin la cohabitation se passe bien, c'est faire preuve d'une totale mauvaise foi et refuser d'accepter que l'élevage soit marginal et anecdotique avec seulement 2.000 ha d'estive, 4.000 brebis et 6 bergers durant 3 mois.
Il est tout aussi incroyable que François Arcangéli laisse croire à la presse qu'il "espère que les éleveurs ont révisé leur position sur le danger supposé de l'ours face à l'homme" alors que c'est tout le contraire qui a été exprimé.... et le danger n'est sûrement pas le problème de fond de l'ours.
Il est tout à fait clair aujourd'hui que les pro-ours n'ont strictement aucun argument pour justifier les importations d'ours. Si à ceci nous devons rajouter le comportement des diverses associations, fonctionnaires et intervenants pro-ours depuis 20 ans (tentatives de corruption et d'escroqueries, diffusion de fausses informations, rapports incomplets, informations cachées, procédures judiciaires contre les éleveurs et chasseurs, etc...) il y a peu de chance, pour ne pas dire aucune chance, de voir un jour les points de vue se rapprocher. Bien au contraire. Les éleveurs sont aujourd'hui de plus en plus convaincus de l'inutilité des importations d'ours et du caractère néfaste de sa présence pour le développement durable et le maintien de la biodiversité pyrénéenne.
Louis Dollo, le 23 décembre 2007