Suite aux très nombreuses prédations occasionnées par l'ourse Franska sur des troupeaux dans les Hautes-Pyrénées et Pyrénées-Atlantiques et à l'approche de la chasse, des voix de plus en plus nombreuses s'élèvent en faveur d'un retrait de cet ours et de son élimination.
A l'issue de la commission d'indemnisation des prédations de l'ours qui s'est réunie hier après midi pour examiner des cas litigieux, Bernard Moules (Fédération Régionale des Syndicats d'Exploitants Agricoles) a déclaré au sujet des prédations de Franska: "Nous ne tolérerons pas que cette situation se renouvelle encore un été" et il précise: "nous demandons que la réglementation soit appliquée à Franska. Cette ourse a un comportement anormal. Elle doit suivre le même sort que Bruno en Allemagne".
De son côté, Alain Reynes, Directeur de l'ADET-Pays de l'ours, demande que Palouma soit remplacée et que 2 ourses (femelles) soient "réintroduites" en Béarn pour "satisfaire" les 3 mâles de souche pyrénéenne qui restent. Il est confirmé que la Ministre ne fera rien cet autonome (à noter que la convention avec la Slovénie portait sur 5 ours et vient à terme au 31 août) et qu'il est peu probable qu'il se fasse quelque chose en pleine campagne électorale au printemps prochain.
Louis Dollo
Source: Lourdes-Infos du 30 août 2006
A quelques jours de l'ouverture de la chasse, la tension monte d'un cran à Saint-Pé-de-Bigorre où l'ourse Franska, introduite en avril a élu domicile depuis juin. Bruno Lepore, maire et conseiller général de la commune, a fait savoir à la préfecture qu'il démissionnerait "si le plantigrade, qui commet de graves prédations dans les troupeaux et met à mal la sécurité et le tourisme, n'était pas retiré d'ici le 30 septembre. Pour lui, il faut le capturer et le confiner chez ceux qui l'ont souhaité". Bruno Lepore, bien informé sur le sujet, assure que "d'autres élus du département et des Pyrénées-Atlantiques pourraient bien en faire autant si rien n'est fait en ce sens". Pour l'heure, malgré la présence de Franska, aucun arrêté n'a été pris par l'Etat pour limiter les zones de chasse. "On nous a dit que c'était à nous d'apprécier la situation en cas de rencontre avec l'animal. Qu'est-ce que cela veut dire? On se pose des questions" explique Christian Jouanou, le président de la Diane Saint-Péenne dont la réserve ne se situe cependant pas, dans la zone précise où l'animal "réside". Le problème est plus aigu pour les Chasseurs Saint-Péens, l'autre société de chasse.
"La forêt de Trescrouts, là où chassent, est située au coeur du territoire où se trouve l'ourse, insiste Bruno Lepore. Ils la louent d'ailleurs à la ville et à l'Etat. Lors de battues, dans ce lieu où la visibilité est peu importante, les chasseurs vont avoir bien du mal à la distinguer d'un sanglier. Un accident est possible. Franska pourrait prendre un tir par inadvertance".
Georges Tuo, le président des chasseurs Saint-Péens n'exclut pas ce risque ni même celui qu'un chien ou un homme tombe sur l'ours et soit attaqué par lui. On verra bien "verra bien".
Au début du mois, un technicien de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage est venu expliquer aux membres de la société "que l'on devait faire avec l'ours comme avec tout autre animal sauvage. Si Franska devait hiberner ici on nous indiquerait où se trouve sa tanière. Nous aurions alors l'interdiction de nous y approcher à moins de 300m".
Bruno Lepore, s'étonne: "L'Etat parle de succès en parlant de ce plan de lâchers, c'est du cynisme".
Et l'élu de rappeler: "Le Code général des collectivités territoriales, le maire doit réprimer les atteintes à la tranquillité publique et remédier aux errements fâcheux qui pourraient être occasionnés par la divagation des animaux dangereux ou féroces."
Auteur: Guillaume Atchouel
Source: La Dépêche du Midi du 31 août 2006