Le passage du Tour de France dans les Pyrénées est l'occasion pour de nombreuses associations et divers courants d'opinion de se faire entendre ou connaître.
Les pro et anti-ours n'échappent pas à ce comportement et rivalisent d'idées. L'ADET (pro-ours) invitée au
départ de Lézat-sur-Léze (Ariège) faisait, cette fois-ci dans le politiquement correct. Les anti-ours avaient choisi une autre voie (ou voix) pour se faire entendre.
Les forces de l'ordre auraient-elles fait un choix....
Entre 150 et 200 éleveurs de moutons opposés au projet d'implantation des ours slovènes dans les Pyrénées françaises ont manifesté, mardi, au passage de la caravane du Tour de France, entre Bilhères-en-Ossau et Bielle, dans les Pyrénées-Atlantiques, a constaté un correspondant de l'AFP sur place.
"Sortez vos fusils", "Aux armes", "Morts aux ours", proclamaient des banderoles déployées par les manifestants qui ont ralenti la caravane.
La manifestation était organisée par la Fédération transpyrénéenne des éleveurs de montagne, avec des représentants de quatre départements, Haute-Garonne, Hautes-Pyrénées, Pyrénées-Orientales et Pyrénées-Atlantiques.
Après la mort de l'ourse "Cannelle", abattue en janvier par un chasseur, le ministère de l'Ecologie a annoncé un plan de réintroduction de cinq femelles slovènes dans les Pyrénées.
"Le déménagement d'ours d'un pays à un autre n'a pas de justification scientifique ni écologique mais pour l'Etat français c'est une source importante de financement au titre de la directive européenne Habitat et, en outre, un enjeu électoral", assure un tract distribué par les manifestants qui ne comptent pas entraver le passage des cyclistes.
Source: La Dépêche du Midi du 20 juillet 2005
Bielle.
Deux cents éleveurs environ ont manifesté à Bielle contre la réintroduction de l'ours. Ils ont longuement bloqué la caravane publicitaire entre quelques échauffourées avec les
gendarmes
Commune de Bielle au bas la descente du col de Marie-Blanque.
Il est un peu plus de 9 h 30, une poignée de bergers, colère en bandoulière, hissent les premières banderoles. "Mort à l'ours", "A vos fusils", "Bergers en colère", ou, plus
subtil, "A quand les ours slovènes dans le bois de Vincennes?". Au fil de la matinée, sous les yeux d'un important déploiement de gendarmes mobiles, les rangs se sont étoffés
pour répondre à l'appel à mobilisation de la fédération transpyrénéenne des éleveurs de montagne.
Peu avant midi, 200 opposants à la réintroduction de l'ours, venus du Béarn, du Pays Basque, d'Ariège et Hautes-Pyrénées entendaient user du barnum qu'est le Tour de France comme
caisse de résonnance à leur position. D'autant que l'annonce du calendrier comme les modalités de la réintroduction est toujours dans le flou depuis l'accession de Nelly Olin au
portefeuille de l Ecologie. Conséquence, pro comme antis profitent du vide pour "marquer" le terrain.
Le message des éleveurs, des radicaux aux modérés, se veut clair: pas d'ours supplémentaires dans la chaîne pyrénéenne. "Quel est l'intérêt écologique d'introduire des ours
slovènes? La race pyrénéenne est éteinte, l'argument du maintien de la bio-diversité n'est pas recevable", estime Marcel Accoceberry, maire de Larrau. Et c'est tout l'argumentaire
des opposants qui est à réexplorer: "Sans les éleveurs, sans les gens qui travaillent et font vivre la montagne, il n'y aurait ni sentiers, ni stations de skis. Si l'on préfère
l'ours à l'homme, dans vingt ans, nos montagnes seront des forêts", explique Muriel Bersans, éleveuse béarnaise installée en Ariège.
A la mi-journée, un concert de cloches retentit. Une buvette des bergers fait déjà cuire des grillades. A deux pas de là, les gagnants d'un concours organisé par l'opérateur T
Mobile assistent à la mise en place du cortège, un peu interloqués. Un berger béarnais, béret vissé sur la tête, tente de synthétiser la problématique de l'ours en franco-béarnais,
à trois supporters américains de Lance Armstrong. Il n'en tirera que" Oh yeah!", sans conviction.
L'objectif du jour est de bloquer, ou tout du moins freiner la caravane publicitaire, pas les coureurs. Il est midi, la première voiture de la caravane publicitaire est stoppée net par une foule de manifestants. Des morceaux de fromage sont distribués, des photos de brebis tuées par des ours ostensiblement affichées. Un officier de gendarmerie vient négocier. Un dialogue de sourds s'engage. Le ton monte. Comme les manifestants, qui contournent un premier barrage flottant pour prendre position 500 mètres plus haut et reconduire le filtrage. Les cloches tintent, les Basques poussent la chansonnette. Les premiers véhicules bigarrés de la caravane publicitaire se trouvent bloqués. Les hôtesses ne savent plus trop si elles doivent continuer à se trémousser au son des slogans. Elles arborent un sourire niais, sans trop comprendre le fil des événements. Et l'on se demande si la mobilisation anti-ours est soluble dans la publicité. Chaque camion paie sa dîme. Les manifestants se retrouvent avec un journal de Mickey dans une main, une casquette à pois sur la tête, des paquets de bonbons dans les poches... L'heure tourne. Les gendarmes mobiles, en casques lourds, avec boucliers et matraques à la main, s'interposent. Les grenades lacrymogènes sont prêtes à partir. 13 h 20, les forces de l'ordre donnent la charge, pour faire sauter le verrou. Grosse agitation avant que le calme ne revienne. Les hommes en bleu sont sur le qui-vive et tentent d'éparpiller les agitateurs. Ils y parviennent. 14 h 27, tous les protagonistes de cette journée regardent les premiers courreurs débouler de Marie-Blanque.
Auteur: Xavier Sota
Source: Sud-Ouest du 20 juillet 2005
Les forces de l'ordre ont été plus perspicaces contre 200 éleveurs de brebis que face à 400 arsouilles basques qui ont tout cassé la nuit avant l'arrivée du Tour au Pla d'Adet et aprés l'arrivée ou pour retrouver les auteurs des tags écolos sur les mairies et panneaux indicateurs du Béarn.
Cherchez l'erreur!