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Nous aurions pu croire que cette consultation, qui n'a rien d'une concertation, pouvait satisfaire toutes les parties qui, en définitive, peuvent s'exprimer. Et bien non! Beaucoup s'interrogent quant à son intérêt et son utilité.

C'est d'ailleurs le cas du côté des mouvements écologistes. Le 26 décembre, François Arcangéli, Conseiller régional, maire d'Arbas et Président de l'ADET-Pays de l'ours déclarait à l'AFP: "Ce n'est pas un référendum populaire. Si les gens ont des propositions, ils pourront les exprimer. Il s'agit de savoir comment on fait, plutôt que de savoir si on fait ou si on ne fait pas". Le même jour, Noel Fourtine, maire d'Esterre, éleveur du Pays Toy, opposé aux introductions, déclare: "Cette consultation, ça va être une mascarade, encore une fois".Le cadre est donc bien fixé: ça ne sert à rien puisque la décision est prise

Une décision déjà prise
C'est le 26 juillet 2010 que Chantal Jouanno annonce sa décision en même temps qu'une mascarade ludique autour du Comité de massif et de son Président, François Maïtia. Faire croire que c'est le comité de massif qui décidera comme l'avait annoncé Jean-Louis Borloo, alors Ministre de l'Ecologie, en mai 2010 à Tarbes, et, en définitive, reléguer le dit comité de massif au rôle d'amuseur public sur la biodiversité sans rentrer dans le jeu de l'ours. Cela relève d'un grand numéro d'équilibriste de cirque de la part de la Ministre.

De ce grand spectacle nous retiendrons deux choses:

1/ les élus et les associations de l'ADDIP et autres ont joué le jeu républicain de participer à la consultation.
2/ Une fois encore, l'Etat ne respecte aucun de ces engagements. Mais en matière de grands prédateurs, et d'ours en particulier, c'est une constante depuis 30 ans.

Reste à savoir ce que dira Monsieur Loyal dans ce cirque écolo-ministériel. L'Article 7 de la Charte de l'environnement adossée à la Constitution stipule que:

"Toute personne a le droit, dans les conditions et les limites définies par la loi,... de participer à l'élaboration des décisions publiques ayant une incidence sur l'environnement".

Sauf à imaginer que l'on nous dise que l'introduction d'une ourse en Béarn n'a pas "d'incidence sur l'environnement", ce qui réduirait fortement la justification de son importation, la consultation en cours d'un dossier de "demande d'autorisation" établi par l'ONCFS ne peut en aucune manière être considérée comme une participation de "toute personnes"... "à l'élaboration des décisions publiques ayant une incidence sur l'environnement". Prétendre le contraire serait un nouveau spectacle du cirque écolo-ministériel.

Un sous préfet d'Oloron toujours aussi surprenant
Le Sous-préfet d'Oloron, Philippe Jamet qui semble être préposé au courrier pour cette opération, a, comme pour les indemnisations de dégâts d'ours, des appréciations très particulières.A moins que sa conduite ne soient dictées par un engagement militant en faveur de l'ours.

Ce bon sous-préfet au sourire angélique annonce l'arrivée de "un millier de lettres" à la Préfecture. Petit problème. L'ASPAP a annoncé, il y a une semaine, l'arrivée de 2500 copies de lettres et le Président de l'ADDIP, Philippe Lacube déclarait à l'AFP le 2 février "avoir recueilli 3.000 lettres rien qu'en Ariège". Lorsque nous savons que le porte à porte se poursuit à Saint-Pé, dans la vallée de l'Ouzoum et que les bergers du Béarn se mobilisent tous y compris les 450 producteurs de lait et fromage adhérents à l'AOC Ossau-Iraty, nous pouvons avoir quelques inquiétudes sur le sérieux d'un futur éventuel dépouillement.

En effet, nombreux sont ceux qui s'interrogent sur la méthode qui sera appliquée, le poids que représenteront les délibérations de collectivités et groupements divers. Même s'il ne s'agit pas d'un référendum comme le précise François Arcangéli, et même si l'état n'a jamais montré beaucoup de scrupule dans ses décisions environnementales, il lui sera difficile de s'affranchir de la communication des résultats de la consultation. Sous quel contrôle? De qui?

Ici plane un brouillard plus épais que le pire que nous puissions rencontrer en montagne.

Louis Dollo, le 2 février 2011

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