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ADET-Pays de l'ours et FERUS ont raison!

Pour une fois, donnons raison aux associations environnementalistes ADET-Pays de l’ours et FERUS dont le titre résume tout: «Traitons les causes du problème plutôt que ses conséquences». Voilà un comportement raisonnable et responsable. Mais à la lecture du texte qui suit ce titre, il semble que les causes avancées par ces associations ne soient pas les mêmes que celles des éleveurs et responsables des territoires de montagne.

- Les problèmes ne sont pas qu’en Bigorre

Rappelons que ces associations font partie d’un réseau de manipulation mis en place dès les années 1980 par Gilbert Simon, ex-directeur de la nature et des paysages au Ministère de l’Ecologie (il disposait un temps d’une délégation de signature de la Ministre Ségolène Royal) et ex-Président de FERUS après avoir été longtemps vice-président. Dans son livre «Réintroduction de l’ours – Histoire d’une manipulation», David Chétrit démonte parfaitement le système.

Cette grande manipulation repose sur des amalgames et des mensonges par ailleurs dénoncés par l’ADDIP. Ici, ces mêmes associations procèdent de la même manière. En effet, si les ours attaquent en Bigorre c’est simplement parce qu’ils y sont. Ils ne peuvent donc pas avoir de problèmes ailleurs. Franska, sur le Pibeste, a fait autant de victime dans les deux départements sur des estives dites sèches ne pouvant pas être gardées. Papillon n’a pas été un long fleuve tranquille en Béarn et en Navarre. Néré, continue à faire des dégâts assez conséquents en Béarn, en 2011 et actuellement. Quant à Cannellito, depuis la mort de Cannelle, il n’a pratiquement pas séjourné en Béarn. Il en est parti en faisant des dégâts conséquents non reconnus sur l’estive du Merdanson à Bruges en 2008 (la polémique a été assez vive et l’honnêteté intellectuelle pas toujours au rendez-vous). Depuis, il est sur les Hautes-Pyrénées. Il est mensonger de prétendre le contraire uniquement pour justifier l’introduction d’une femelle non réalisée au printemps 2011. La manipulation ne fonctionne pas toujours. Il y a bien un problème d'ours ou des ours à problèmes.

- Les pratiques pastorales

Avant de montrer du doigt, ces associations écologistes qui ont la prétention d’apprendre leur métier aux bergers et éleveurs des Pyrénées devraient se plonger dans les archives. Ils apprendraient ainsi qu’en 1853 une loi «forestière» imposait le regroupement des troupeaux. Déjà à cette époque, le Préfet des Hautes-Pyrénées intervenait pour expliquer qu’une telle loi n’était pas applicable dans le département car les troupeaux étaient en parcours libre. Mais comme ces gourous de l’écologie ne se sont jamais intéressés à l’histoire, nous avons aujourd’hui les mêmes conflits qu’en 1853. Les fantasmes de protection des troupeaux ne fonctionne pas plus aujourd’hui qu’hier. Des essais récents en apportent régulièrement la preuve.

D’ailleurs, dans une étude réalisée pour le Parc National des Pyrénées, Laurent Nédélec confirme également l’absence d’efficacité des solutions préconisées. Il en est de même pour d’autres «spécialistes».

En conséquence, et nous sommes d’accord avec ces associations écologistes, il est normal que les problèmes se renouvellent. Mais les causes ne sont pas celles qu’elles avancent. Il s’agit avant tout  d’une constante incompétence de l’Equipe Technique Ours déjà dénoncée dans sa lettre de démission en 1995 de Anthony P. Clevenger et de JM. Parde et confirmé en 2000 dans un courrier à A. Bonrepaux.

- Effaroucher ne sert à rien

Effaroucher l’ours sur une estive ne sert à rien sauf à le conduire vers une autre estive pour s’attaquer à un autre troupeau. D’autant que la procédure administrative mise en place de manière arbitraire et autoritaire par la même ETO aux compétences discutables est totalement délirante. Elle ne peut aboutir que lorsque l’ours est déjà parti ailleurs. L’efficacité est donc nulle et tout le monde aura perdu du temps et de l’énergie pour rien. Pour être efficace, il faudrait agir dans les heures qui suivent. Mais bien entendu, tout est mis en œuvre par le lobby écologiste pour que l’action soit effectivement inefficace.

- Des vraies causes nécessitent des vraies solutions.

Les véritables causes ne sont donc pas les pratiques pastorales qui existent depuis bien avant 1853 mais bien la présence de l’ours maintenu de manière artificielle par des apports extérieurs. La souche d’origine étant disparue depuis longtemps. Traiter cette cause serait tout simplement le retrait des ours abusivement introduits sur des bases mensongères par la ruse et la complicité de quelques hauts fonctionnaires tels que Gilbert Simon en son temps.

Tout reste donc à faire et la solution est dans le camp des services de l’Etat et non dans celui des éleveurs. Le Code Rural est d’ailleurs clair dans ce domaine. L’ADET et FERUS ont bien raison. Il faut s’attaquer aux «causes du problème plutôt que ses conséquences» mais il faut préciser qu’ils sont responsables des causes et qu’il leur appartient des éliminer.

Louis Dollo, le 20 juin 2012

- Ours en Bigorre: Traitons les causes du problème plutôt que ses conséquences!

Depuis quelques semaines, un ours (probablement Cannellito, dernier ourson de la célèbre ourse Cannelle) défraie la chronique en Bigorre (Hautes-Pyrénées): il a tué quelques dizaines de brebis.

A chaque incursion d’un ours dans ces vallées le même scénario se reproduit. Aucune leçon n’ayant été tirée des expériences précédentes, les mêmes causes produisent les mêmes effets …

- Le podium des dégâts depuis 20 ans en France est en effet détenu par les Hautes-Pyrénées:

- Pourtant, aucun de ces ours ne posaient et/ou ne posent de problème ailleurs:

Rien ne permet donc de classer ces ours dans la catégorie «ours à problème» du protocole prévu pour gérer les comportements atypiques.

Il est dès lors clair que l’explication de ces situations ne provient pas des ours, mais du choix des éleveurs locaux de laisser leurs troupeaux sans gardiennage ni protection.

L’ours brun est un animal opportuniste qui profite de toute source potentielle de nourriture à sa portée. Toutefois, il est possible de le dissuader d’attaquer les troupeaux et de maintenir les dégâts dans des mesures raisonnables via l’embauche de bergers et l’utilisation de chiens de protection, mesures en grande partie financées par l’Etat.

C’est ainsi que cela se passe en Pyrénées Centrales et en Béarn (et partout ailleurs en Europe …), et c’est ainsi et seulement ainsi que l’on règlera le problème en Bigorre également.

Nous avions prévenus lors des crises précédentes que cela se reproduirait dès qu’un ours réapparaîtrait dans le secteur si l’on ne réglait pas les problèmes de gestion et de protection des troupeaux. Malheureusement, nous avions raison.

Nous le répétons donc: appliquer le protocole «ours à problème» sur un ours dont le comportement est normal ne sert à rien.
L’effaroucher, le capturer, l’équiper d’un émetteur comme certains le préconisent ne résoudra pas le problème de fond à l’origine de son comportement.

Comme par le passé, les dégâts ne cesseront que quand l’ours aura quitté la vallée, et la même situation se reproduira, indéfiniment, dès qu’un ours reviendra, tant que l’on n’aura pas modifié des pratiques de gestion des troupeaux inadaptées.

Nous appelons le Gouvernement à ne pas céder aux demandes excessives et non justifiées d’intervention sur cet ours et à s’attaquer enfin aux vrais problèmes de l’élevage pyrénéen, dont l’ours n’est pas la cause, mais seulement le révélateur.

Plus que poser des problèmes, cet ours pose les questions auxquelles il faudra bien répondre un jour!

Source: Communiqué Pays de l'Ours-Adet et Ferus, le 4 juin 2012