Ce mois de mai 2007, Pascal s'en souviendra longtemps. Voilà tout juste 5 mois qu'il est installé comme jeune agriculteur en investissant dans 51 moutons de qualité pour s'assurer un avenir
au Pays, aujourd'hui il lui en reste même pas la moitié sans parler des pertes à venir, conséquence du stress occasionné aux brebis (avortement, mort, etc...). Certains appellent cela la "cohabitation"
entre le berger et l'ours. Drôle de point de vue...
D'autres diront que le pourcentage de perte due à l'ours est négligeable sur l'ensemble du cheptel ovin pyrénéen. Bien sûr, lorsqu'il s'agit du troupeau des autres. Mais pour cet éleveur c'est
pratiquement la ruine car, même indemnisé à la valeur d'achat, ce qui n'est pas évident, les revenus induits par ce cheptel, son instrument de travail, seront nuls. Comment vivre? C'est ce que
d'autres appellent "le développement durable" des vallées. Drôle de conception de cette notion qui englobe trois volets: environnemental, économique et social. Manifestement, dans ce cas là, il en
manque deux.
En l'absence de mesures de protections des troupeaux contre les prédations d'ours assurées par l'Etat qui a décidé unilatéralement et sans concertation préalable de cette introduction / importation,
il est évident que ni la cohabitation ni le développement durable ne sont envisageables dans la situation actuelle.
Faudra-t-il en arriver à l'éradication totale de l'ours dans les Pyrénées c'est-à-dire faire le contraire de qui était envisagé? Certains éleveurs et élus politiques de toutes tendances se posent
la question. En tout cas, il faudra bien faire cesser ce carnage rapidement.
Auteur: Gérard Merriot
Sources: Lourdes-Infos - Mis en ligne jeudi 10 mai 2007- 16h01
Sources: Lourdes-Infos - Mis en ligne jeudi 10 mai 2007- 18h20
Source: FR3 Aquitaine du 10 mai 2007
Quant à Jacques Béhague, conseiller général UMP du canton de Luz Saint Sauveur, il nous dit au sujet d'Estaing: "Ce n'est qu'une demi-surprise. Nous nous attendions à des attaques dès la montée des troupeaux. Je suis tout à fait solidaire avec les éleveurs du Pays des Gaves et de mon canton et je renouvelle mon opposition totale à la présence de l'ours".
Auteur: Louis Dollo
Source: Lourdes-Infos du vendredi 11 mai 2007- 8h12
25 brebis appartenant au troupeau d'un jeune éleveur de Bun, Pascal Bouyrie, ont été décimées par deux attaques d'ours au lieu-dit " Bayelle ", à près de 1.600 m d'altitude. Ce secteur très escarpé a été fatal à de nombreuses brebis qui, sans avoir été directement tuées par l'ours, ont chuté de barres rocheuses, dans l'affolement. Dans un communiqué, la préfecture dénombre 25 brebis mortes des suites de l'attaque de l'ours mais elle ne reconnaît que " 3 brebis tuées par l'ours ". Selon elle, les 22 autres " ont chuté d'une barre rocheuse ". Quant aux brebis manquantes, les chiffres divergent: l'éleveur en dénombre 16 et la préfecture 11. Toujours est-il que Pascal Bouyrie en a récupéré seulement 10 (dont 2 blessées) sur un troupeau de 51 bêtes.
IL SAIGNE SA
BREBIS AGONISANTE
Ce jeune éleveur qui s'est installé seulement depuis le
1er janvier et tient avec sa femme le camping La Pose, au village d'Estaing,
est véritablement catastrophé. Rapidement, il a trouvé
quelques brebis dans le bas du secteur de Bayelle mais il a mis près
de deux jours et demi à retrouver le reste des cadavres bien
plus haut. Le sous-bois pentu de Bayelle ressemblait à un cimetière
de brebis éventrées par l'ours ou dévorées
par les vautours. C'est comme si les bêtes avaient trouvé
le repos éternel à l'ombre de ces arbres. Pascal en a
même retrouvé une agonisante, qu'il a été
obligé de " saigner " sous les yeux effarés
d'un garde du Parc national..
Ses brebis race suffolk étaient prêtes à mettre bas au mois de septembre. Pascal sera sans doute indemnisé, encore faut-il savoir à quelle hauteur, mais l'affection qu'il portait à ses bêtes vaut sans doute beaucoup plus que des sommes d'argent. Ses collègues plus anciens, Jean-Claude et Marcel, qui sont en passe de transmettre leurs exploitations à des jeunes éleveurs, "plaignent" leurs successeurs. "Mon fils a consenti un crédit énorme. Si c'est pour voir ses bêtes se faire manger par l'ours. Les grands pontes qui réintroduisent l'ours dans nos montagnes feraient mieux d'abord de réintroduire de l'humain".
Auteur: Cyrille Marqué
Source: La Dépêche du Midi du 11 mai 2007
Auteur: Cyrille Marqué
Source: La Dépêche du Midi du 11 mai 2007
Source: La Dépêche du Midi du 11 mai 2007
Premier dégât
d'ours de la saison. Il est intervenu dans le val d'Azun, dans les Hautes-Pyrénées,
sur le territoire de la commune d'Estaing. Une zone à la frontière
des Pyrénées-Atlantiques.
Un éleveur a eu 25 de ses brebis tuées par un ours. Des
empreintes et des crottes ont été retrouvées par
les agents du Parc national des Pyrénées. Sur un lot de
51 têtes, 22 brebis ont été retrouvées au
pied d'une barre rocheuse ; 3 ont été tuées directement
par un ours. Hier soir, 9 brebis manquaient à l'appel. 7 avaient
pu être retrouvées dans la journée. L'attaque serait
intervenue durant le week-end ou en fin de semaine. Hier le sou -préfet
d'Argelès et le directeur du Parc national des Pyrénées
sont allés à la rencontre de l'éleveur.
Franska hors de cause. Pascal Bouyrie, domicilié à Bun,
venait de reprendre l'exploitation de son père. Jean Habas, le
maire d'Estaing, redoute " des montées aux estives et
un été sous très forte tension ". Il expliquait
hier que l'animal aurait quitté son secteur pour la vallée
d'Arens. Et l'élu de constater que l'animal était descendu
très bas. Soit à 1 200 mètres d'altitude. Il semble
que Franska, localisée à Saint-Lary, ne soit pas en cause.
Alors quel ours? C'est la question qui est sur toutes les lèvres.
Existe-t-il un lien avec l'animal aperçu sur les hauteurs de
Bruges? Difficile de répondre. En tout cas, les prélèvements
opérés à Estaing ont été envoyés
au laboratoire de génie génétique de Grenoble,
pour identifier l'animal.
Auteur: X.S
Source: Sud-Ouest du 11 mai 2007
Cet ours, qui n'a pas d'émetteur, pourrait donc être soit Néré (origine slovène), soit le fils de Canelle (son père est Néré), la femelle tuée par un chasseur à Urdos, ou bien Camille ou Aspe ouest (deux spécimens de souche béarnaise).
LA CRAINTE DE
NOUVELLES ATTAQUES
Reste que la présence de ces deux animaux inquiète les
éleveurs à un mois de la montée des troupeaux dans
les estives. Deux réunions se sont d'ailleurs tenues, hier et
avant-hier, à la Maison du Parc national à Arrens-Marsous,
entre les représentants de leur profession et ceux de l'état
"afin de débattre des mesures de protection à mettre en place pour éviter que les bêtes soient décimées", rapporte Claude Vielle, éleveur et membre de
l'Association pour la sauvegarde du patrimoine pyrénéen
(ASPP 65). Cette association (2), qui a
pour objet la défense du pastoralisme et le retrait de l'ours,
dénonce cette nouvelle attaque et s'insurge contre l'attitude
de l'état " qui n'apporte aucune réponse concrète
en matière de surveillance du plantigrade ". Pour ses
adhérents " les mesurettes proposées, essayées,
recommandées... auront le même effet qu'un cataplasme
sur une jambe de bois ". Ces derniers réaffirment que
"la cohabitation n'a jamais été et ne sera jamais
possible avec le fauve".
L'association, comme la plupart des éleveurs du département, craint que ne surviennent des attaques à répétition "comme cela s'est produit l'été dernier".
Quant à Pascal Bouyrie, le berger dont le troupeau a été décimé, il continuait, hier, à sillonner la montagne dans l'espoir de retrouver plusieurs de ses bêtes qui ont fui durant les attaques. Le Parc national ne devrait l'indemniser que pour les 3 brebis mortes sous les griffes et les crocs de l'ours. Les autres, malheureusement, devraient passer pour lui en pertes et profits.
Des analyses d'excréments et d'indices sont actuellement en cours pour déterminer l'identité du prédateur.
Auteur: Guillaume Atchouel.
Source: La Dépêche du Midi du 12 mai 2007
2- L'ASPP 65 n'a pas pour but "la défense du pastoralisme et le retrait de l'ours", Son objet est bien plus large et constate que la présence de l'ours est incompatible avec le pastoralisme d'aujourd'hui et la préservation du patrimoine naturelle tel que les paysages et la diversité biologique de l'ensemble des espèces vivantes animales et végétales des Pyrénées incluant les espèces animales d'élevage. La présence du plantigrade est également incompatible avec un développement durable des vallées.
L'Association pour la sauvegarde du patrimoine pyrénéen, dont l'objet est la défense du pastoralisme et la mobilisation pour le retrait du plantigrade, craint que des attaques à répétition ne "se reproduisent dans les estives comme l'an dernier". Ses membres reprochent à l'état "de n'apporter aucune réponse concrète en matière de surveillance de l'animal".
L'ours qui a commis ces prédations viendrait du Béarn. Avec le retour de Franska la Slovène, localisée jeudi à Saint-Lary, ce sont désormais deux ours qui ont élu domicile dans les Hautes-Pyrénées.
Auteur: G.A.
Source: La Dépêche du Midi du 12 mai