A partir des articles de presse, nous essayons de maintenir en mémoire la liste des prédations de l'ours en Béarn, dans les vallées d'Ossau, Aspe et Barétous.
Des traces récentes d'ourson ont été retrouvées à 700 mètres de l'estive où un troupeau de brebis est tombé lundi dans un ravin. Reste à savoir si ce sont celles du petit de Cannelle
Mercredi, les techniciens de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage ont poursuivi leurs recherches dans le secteur de la cabane d'Aule où 65 brebis ont chuté lundi
soir dans un ravin. Ces investigations étaient destinées à vérifier si le troupeau, qui comportait de nombreuses agnelles, avait pu être effrayé par la présence d'un prédateur.
Aucun indice n'avait été retrouvé dans le vallon très herbeux ou le troupeau se trouvait. Par contre, des empreintes d'ours incontestables ont été découvertes dans un autre vallon,
celui d'Aàs de Bielle, qui est situé au sud de la cabane d'Aule.
Dans ce secteur qui se trouve au coeur même de la zone ours, elles témoignent du passage récent d'un plantigrade. Selon les spécialistes, les empreintes remonteraient en effet entre
12 et 36 heures et elles se trouvaient à 700 mètres de l'endroit où le troupeau a basculé dans le vide, mais de l'autre côté de la crète de Las Becquettes.
Cette annonce a été faite hier par les services de la préfecture, qui demeurent cependant très prudents et évitent soigneusement de tirer des conclusions hâtives de cette découverte.
"Des empreintes ont été relevées dans le secteur. Mais rien n'établit que le troupeau de brebis et l'animal se sont croisés", dit Philippe Grégoire, le préfet. Tout en rappelant
qu'aucune des brebis retrouvées mortes ou blessées à proximité de la cabane d'Aule ne portait de blessures dues à une attaque; et qu'aucune empreinte d'ours n'a été découverte à
l'endroit où se trouvait le troupeau.
Les traces relevées par les techniciens de l'ONC pourraient-elles par ailleurs être celles du petit de l'ourse Cannelle, tuée en novembre dernier par un chasseur d'Urdos? "Ce sont
des traces de petite ou de moyenne taille", ajoute le préfet qui, là non plus, ne se prononce pas pour autant sur l'identité de l'animal qui les a laissées derrière lui.
Ces jours-ci, l'hypothèse probable de la présence de l'ourson de Cannelle dans le secteur n'en a pas moins été évoquée par certains valléens. Tout comme la possibilité que le jeune
animal, "qui ne sait pas encore chasser, ni prélever discrètement une brebis en bordure d'un troupeau", ait pu s'approcher des bêtes de René Mougnague. Sans parvenir à ses fins,
mais en provoquant par son odeur, et par sa présence, un fort stress parmi les animaux. Une présence dont le sol, très herbeux à cet endroit, n'avait pas gardé trace.
Un scénario jugé aujourd'hui d'autant plus fiable que les cinq ou six empreintes que l'ONC vient de repérer sur un terrain boueux se trouvent dans l'unique passage reliant le vallon
de l'Aàs de Bielle et la crète de Las Becquettes. Tout cela non loin du secteur des Moundelhs, au pied du pic du Midi d'Ossau, où avaient été découvertes voici quelques semaines
des indices de présence qui attestaient que l'ourson de Cannelle était toujours en vie.
Pourrait-il s'agir d'un autre ourson? Dans le pays, on s'accorde à reconnaître que quatre ours (trois mâles au moins, et un jeune) circulent aujourd'hui dans cette partie du Béarn.
Ce qui limiterait, la aussi, les hypothèses.
Toujours est-il que, hier, le sous-préfet d'Oloron a demandé aux techniciens de l'ONC de retourner sur le terrain, et d'effectuer de nouvelles vérifications.
Auteur: Jean-Jacques Nicomette
Article paru dans Sud-Ouest le 7juillet 2005
[Ndr - La commission d'indemnisation a décider d'indemniser l'éleveur au bénéfice du doute. Néanmoins l'éleveur s'estime laisé selon une argumentation parfaitement légitime. Une autre décision doit intervenir plus tard. A lire]