Que l'on soit pour ou contre l'ours ou l'introduction d'individus slovènes, le fait est que l'ours est bien présent un peu partout: noms de lieux, produits régionaux, etc... Les
brebis (voir la fontaine de Sazos par exemple ou des produits de l'AOC Barèges-Gavarnie) et les bergers (voir les nombreux lieux de sommets le plus souvent en gascon) également.
Par contre, beaucoup moins pour les vaches dont certaines races locales sont en voie de disparition.
De là à dire que l'ours a une forte image identitaire, il ne faut peut-être pas exagéré. L'ours comme les autres animaux sauvages, domestiques ou d'élevages sont des références
naturelles à la vie des communautés montagnardes quelque soit les époques. Il est donc normal que l'ours y ait une place mais... pas que l'ours quoique semble le dire certains
textes au goût du jour.
A Tarbes, l'ours s'est toujours mêlé d'ovalie. Estampillé sur la poitrine des joueurs il n'a jamais quitté le maillot du Stado avant de se poser sur celui du TPR. Ainsi apprivoisé, le plantigrade symbolise, depuis des lustres, un club qui lui doit son identité. Mais d'autres formations sportives font également pointer le bout de son museau. Des communes ont même apposé sa griffe sur leur blason.
Témoignant d'une longue présence, cette forte empreinte donne des arguments aux partisans d'une réintroduction. Quant aux opposants farouches, ils préfèrent se contenter du noble emblème ou d'une inoffensive mascotte. Au-delà de cette polémique rugissante, une évidence: le département est encore sous son emprise. Bon nombre de villages, à travers leur toponymie, rappellent une présence ancienne. Citons Ourdis, Ourdon, et même Ourdé. Sans oublier Ossun où le plantigrade figure sur le blason. "C'est une vieille histoire qui remonte à l'époque où l'ours vivait dans les forêts de plaine" raconte Michel Hourné, maire de cette localité. Aujourd'hui, on retrouve l'animal un peu partout, représenté sur les containers à ordures, le papier à en-tête et les véhicules municipaux. "Je déplore le débat passionnel qu'il y a autour de lui mais l'ours a certainement encore une petite place dans notre pays" s'aventure le maire.
A Tournay, le club de rugby a été de tout temps surnommé "Les Oursons". Explication d'Alexandre Delas, ancien équipier: "Dans les années '30', l'un des dirigeants qui avait chassé l'ours dans le Grand Nord, avait rebaptisé ainsi les jeunes joueurs dont il s'occupait".
Toujours dans la sphère rugbystique, Philippe Dintrans, figure emblématique du Stado, trouve que "l'animal véhicule des valeurs énormes: il est gentil mais sait se montrer combatif quand il doit nourrir sa famille"
A Campan, un épicier avait demandé, il y a une dizaine d'années, à Bruno Schmeltz de réaliser une fresque représentant le plantigrade sur la façade de son magasin. Celui-ci l'a fait avec d'autant plus de plaisir que son copain vendait des produits du pays. "J'ai fait un truc rigolo avec un ours débonnaire entouré d'enfants. L'un d'eux lui tendait une pomme au bout d'une canne à pêche". Au fil des ans, le mur, rongé par le salpêtre, a été repeint et il fallu ranger la fresque au rayon des souvenirs.
Plus loin, au-dessus de Cauterets les randonneurs peuvent franchir le Pas de l'Ours, un passage qui rappelle également sa présence, dans un département où l'image identitaire du plantigrade reste forte.
Source: La Dépêche du Midi du 28 avril 2006
On se souvient qu'à la fin des années "90" avoir vu Papillon, le plus vieux mâle mort par la suite à Cheze, descendre du Pont d'Espagne, traverser le gave au pas de l'Ours pour remonter vers la fruitière.
De nombreux immeubles ou centre de vacances dans les Pyrénées s'appellent "l'ourson" bien souvent en des lieux qui n'ont jamais vu l'ours. Mais nous trouvons aussi l'isard, la marmotte et autres noms d'animaux. Ceci n'a pas pour autant une consonance identitaire.
Nous trouvons aussi, au-dessus du lac d'Aratille (Marcadau) le Pic de l'Ours. Il se dit que des randonneurs ont pu en voir un passer dessous ce sommet au début des années 2000.
Au-dessus de la Pierre Saint Martin, sur le GR 10, il y a le Pas de l'Osque et le rocher de l'Osque.
Ce ne sont que quelques exemples de références. La même chose peut-être donnée pour d'autres animaux comme le bouquetin, l'isard, les brebis ou les bergers (Soum des Aulhères à
Luz-Ardiden)
Pour plus de références, voir l'excellent ouvrage de Marcellin Bérot "La toponymie - La vie des hommes de la montagne dans les Pyrénées" (Co-Ed. Parc National des Pyrénées -
Milan - 1998)