Dans son édition du 25 juin 2009, sous la plume de Jean-Marie Decorse, le quotidien régional La Dépêche du Midi publie un article à la suite de la réunion du Groupe National
Ours sous le titre interrogateur "La hache de guerre est-elle enterrée?". Il n'est pas question de critiquer l'auteur qui a fait son métier de journaliste à partir des informations
qui lui ont été communiqué. Mais il semble intéressant d'apporter quelques précisons et commentaires.
Même observation pour le communiqué de l'AFP
Les demandes de dédommagement pour des attaques de troupeaux par des ours dans les Pyrénées ont été divisées par quatre entre 2007 et 2009, a rapporté mercredi à Toulouse le préfet de la région Midi-Pyrénées, Dominique Bur.
Fin juin 2009, le nombre de dossiers de dédommagement reconnus imputables à l'ours est de 17, contre 65 à la même date en 2007 et 39 en 2008, a précisé le préfet, coordinateur du massif pyrénéen, à la sortie d'une réunion du Groupe national Ours dans les Pyrénées chargé de faire des propositions au ministère de l'Ecologie pour la poursuite du plan de restauration du plantigrade.
Au cours de la réunion, le premier atelier de ce groupe, travaillant sur la "présence préférentielle pour l'ours et la gestion forestière", a présenté entre autres des mesures "pour réduire au maximum le dérangement de l'ours" dans des zones où il se nourrit, hiberne ou met bas, a précisé M. Bur.
Le deuxième atelier, chargé des mesures techniques assurant la compatibilité entre l'ours et la présence humaine (chasseurs, touristes...), a souligné par exemple qu'il fallait "croiser la cartographie des sites vitaux importants pour l'ours en période de chasse et celles des réserves de chasse actuelles"
Quelque 400.000 personnes s'inscrivent chaque année pour des visites guidées dans le massif pyrénéen, a noté pour sa part le préfet, et il est proposé de réaliser une étude spécifique sur "ours et tourisme".
Le troisième atelier, sur "la gestion de la présence de l'ours", a pour sa part fait entre autres des propositions sur le suivi de la population de ces plantigrades, avec la formation d'un groupe technique ad hoc, ou encore sur "l'information à donner aux associations, aux professionnels, mais aussi au grand public", a-t-il encore précisé.
L'actuel plan de restauration de l'ours dans les Pyrénées est prévu pour la période 2006-2009 et le ministère doit s'appuyer sur les propositions du Groupe Ours pour déterminer à l'automne les conditions de sa poursuite.
Plus d'une vingtaine d'ours sont actuellement recensés dans les Pyrénées, répartis sur l'Ariège, les Hautes-Pyrénées et les Pyrénées-Atlantiques, la Haute-Garonne, l'Aude et le versant espagnol.
Source: AFP du 24 juin 2009
La cohabitation entre ours et éleveurs s'améliore dans les Pyrénées. En trois ans, le nombre d'attaques a été divisé par quatre.Tout va bien au pays de l'ours. Du moins pour l'instant. Le Groupe national ours dans les Pyrénées (GNOP) a achevé sa mission en participant hier à son ultime réunion à la préfecture de région. Il va en résulter tout un volant de propositions qui seront envoyées dans la foulée au gouvernement.
Un an tout juste après son installation par l'ex-secrétaire d'Etat à l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet, le GNOP a planché sur une ensemble d'idées transmises en août à Chantal Jouanno qui conserve sa place de secrétaire d'Etat dans le ministère Borloo.
En parvenant à réunir autour d'une même table associations, éleveurs, agriculteurs, chasseurs et opposants à la réintroduction, le Groupe ours a visiblement réussi à détendre l'atmosphère au fil des mois.
Pour l'instant, la hache de guerre semble enterrée entre chasseurs et partisans de l'ours.
Ainsi, à la suite de l'accident de chasse survenu le 7 septembre 2008 à Prades sur l'ours Balou, l'association Pays de l'ours - Adet l'Ariège a décidé de retirer la plainte qui avait été déposée au tribunal de Foix.
"Il fallait un endroit où débattre, un lieu pour l'expression des échanges. J'ai le sentiment que chacun nuance maintenant son propos. Tous les signes, les indices sont bons à prendre", soulignait hier Dominique Bur, préfet de région, qui présidait le groupe.
On est loin effectivement du climat exacerbé qui a accompagné les premières étapes de la réintroduction de l'ours. Si les opposants inconditionnels ont continué de boycotter les réunions du groupe, celui-ci est parvenu à maintenir un relatif consensus.
Le plan de restauration de l'ours actuel est prévu pour la période 2006-2009. Les conditions de sa poursuite seront déterminées par le ministère d'ici le début de l'automne à partir justement des conclusions émises par les participants réunis en atelier. Un premier groupe avait pour objectif de rendre compatible la gestion des forêts et les besoins vitaux de l'ours. Autrement dit, garantir d'un côté les conditions de vie de l'ours (le lieu où il hiberne, où il met bas...) et les activités dévolues à la forêt (chasse, pastoralisme...)
Le deuxième atelier a travaillé plus particulièrement sur le tourisme. Où on s'est rendu compte que, chaque année, 400.000 randonneurs arpentent les Pyrénées avec des accompagnateurs. "A ce titre, ça devient une activité économique à part entière", précise Dominique Bur.
Le troisième atelier concernait la gestion de la présence de l'ours dans le massif en informant par exemple le grand public sur les risques de rencontrer un plantigrade, surtout dans les zones de présence régulière et occasionnelle. Et savoir aussi quel comportement adopter en cas de rencontre. ça vaut mieux...
Pour qui connaît un minimum le dossier et a suivi les divers communiqués de presse des diverses parties depuis un an, cet article est totalement surréaliste.
Nous avons mis en rouge ce qui apparaît comme étant faux et relevant de la désinformation à l'état pur.
Les opposants aux introductions d'ours qui refusent également de gérer la crise occasionnée par cette erreur d'importation ne se sont jamais assis autour de la table. Ils ont
toujours refusé de siéger et non jamais participé à aucun atelier. Pire! Récemment les DDEA ont convié les fédérations de chasseurs à une consultation, les organisations agricoles
n'étaient pas invitées sauf celle des Hautes-Pyrénées sur insistance de Jean-Marc Delcasso, Président de la fédération des chasseurs 65. La Chambre d'Agriculture a décliné
l'offre en se référent à
la position de l'ACAP de décembre 2008.
Au dernier GNO, n'ont pas siégé les associations de l'ADDIP (qui n'ont d'ailleurs jamais fourni la liste de ses représentants au motif qu'elles n'étaient pas concernées
par la gestion d'une situation imposée et non désirée), les Chambres d'Agricultures, les élus locaux, les Conseils Généraux et régionaux, les chasseurs... Il ne restait, en fait,
que les fonctionnaires et les associations écologistes partisanes d'une nature "tout sauvage" sans les hommes. Même situation pour les ateliers. Autant dire que nous sommes très
loin du consensus affiché par le Préfet qui semble avoir quelques défaillances.
Pour ce qui est des chasseurs et des partisans de l'ours, le journaliste de fonde sur
le communiqué mensonger de l'ADET. Il convient de tenir compte du
démenti de la fédération des chasseurs de l'Ariège mais aussi de la
constitution d'une association adhérente à l'unanimité à l'ASPAP, hostile à l'ours.
Là encore, ignorance majeure de la situation de terrain.
Si le préfet Bur a effectivement tenu les propos rapportés par le journaliste, nous pouvons dire qu'il y a mensonge et organisation officielle de la désinformation. Dans le cas contraire, il faudra que le journaliste s'explique comme semble lui demander l'ADDIP dans un mail qui lui est parvenu dans l'après midi et que nous reproduisons ci-dessous.
Louis Dollo, le 26 juin 2009
Que viennent faire les brebis foudroyés dans ce chapitre?
Toutes les propositions sont contenus dans un document officiel sans doute plus fiables que de reproduire les curieux propos d'un préfet ou d'un communiqué de presse.
A noter que l'Etude sur "Ours et tourisme" a été débutée mais se heurte à un refus total de collaboration de la part des acteurs du tourisme pyrénéen.
Les observations de terrain comme les chiffres officiels fournis par les autres pays sur ce sujet montrent que l'ours n'est pas source de tourisme et de développement économique
et social mais uniquement source de pauvreté et d'abandon des territoires par la population. Il est donc assez peu probable que les pyrénéens participent à ce genre d'étude sans
lendemain puisque, d'un autre côté, ils développent déjà des projets de développement économique et social dans le respect du développement durable. Ils n'ont pas attendu l'ours
pour développer le tourisme depuis plus de deux siècle.
Encore une étude qui ne sert à rien et qui reste à la charge des contribuables.
Quant aux autres obligations, ils s'y opposent et entendent rester maître chez eux... acquis de la révolution de 1789.
Louis Dollo, le 29 juin 2009
Les demandes de dédommagement pour des attaques de troupeaux imputables à l'ours ont été divisées par quatre entre 2007 et 2009. A la fin juin, le nombre de dossiers s'établit à 17, contre 65 à la même date en 2007 et 39 en 2008. Selon le préfet coordinateur du massif pyrénéen, "les mesures prises ont sans doute permis de limiter les dégâts sur les troupeaux". Plus d'une vingtaine d'ours sont actuellement recensés dans les Pyrénées, versants français et espagnols. Parallèlement au programme de réintroduction, l'Etat a lancé le plan "agro-silvo pastoral" de quelque 40 millions d'euros. Ce plan de soutien à l'économie de montagne englobe la réalisation de cabanes, le financement de gardiennages des estives avec les fameux chiens patou...
Par ailleurs, l'équipe technique ours de l'Office national des forêts a préparé un projet de protocole d'intervention en cas de rencontre avec un ours à problème va jusqu'à son "élimination par capture ou destruction directe" si son comportement agressif se maintient.
S'agit-il de la part du Préfet de la manipulation, de l'incompétence ou de l'ignorance?
Lorsque les ours les plus destructeurs sont morts, comme ce fut me cas de Franska, il est normal que les prédations baissent. Même chose lorsque les éleveurs, notamment en Ariège
pour les plus concernés, se prennent en main face au néant des services de l'Etat et organisent des veilles (téléphone) et effarouchements pour protéger leur bien que sont les
troupeaux.
Le gardiennage avec des chiens n'a strictement rien à voir et l'accroissement de cette méthode à l'efficacité plus morale que réelle est fortement contesté pour ne pas dire
excessive.
Quant à la réalisation des cabanes, ce n'est, dans l'immédiat, qu'un voeux pieux qui rencontre de nombreuses difficultés budgétaires et environnementales. Même chose pour les clôtures qui dérangent d'autres espèces de la faune sauvage bien plus nombreuse et moins perturbante que l'ours. Des projets en Béarn ont été reportés pour ne pas perturber les galiformes. Prétendre que le PSEM a réglé tous les problèmes reléve de l'irresponsabilité.
Pour ce qui est des protocoles de l'ONCFS, le passé dans les Pyrénées tout comme ce qui se passe dans les Alpes pour le loup nous montre le niveau d'inefficacité. Autant ne pas en
parler.
Les propos du Préfet sont très loin de la réalité de terrain.
Louis Dollo, le 26 juin 2009
Les propos de ces articles de la Dépêche du Midi étant tellement en décalage avec les divers communiqués diffusés et les propos tenus sur le terrain, que nous avons cherché à
en savoir plus.
Les associations de l'ADDIP ont évidemment contacté l'auteur des articles qui semble s'en être tenu à la communication du Préfet Bur à l'occasion d'un point presse en fin de
réunion du Groupe National Ours (GNO). Nous découvrons également que la presse a été "sélectionnée". C'est ainsi que n'ont pas été convié Le Petit Journal et Lourdes et
Tarbes-Infos. Un hasard? Peut-être pas!
Outre le fait que l'ADDIP pourrait-être amenée à réagir au plus haut niveau de l'Etat, nous avons pu obtenir le contenu du mail qui a été adressé au journaliste de La Dépêche du
Midi
"Suite à votre conversation avec Marie-Lise Broueilh, je vous confirme que l'article paru dans la Dépêche le 24 juin et titré "ours: la hache de guerre est-elle enterrée?" a
suscité de très fortes réactions sur le terrain pyrénéen.
"Pas plus que l'ADDIP et les associations qui la composent, les autres acteurs du territoire ne se reconnaissent dans cet article qui, en relayant unilatéralement la version
préfectorale, dresse le portrait d'une acceptation sociale du plan ours. La réalité, les sondages, et le front de refus des élus et représentants pyrénéens en montrent tous les
jours la faillite. Des dizaines d'appels téléphoniques nous parviennent, qui s'inscrivent dans la même incompréhension.
"A ce titre, comme vous venez d'en parler avec Marie-Lise Broueilh, nous demandons un droit de réponse dans vos colonnes région. Après réflexion, votre proposition d'interview ne
nous semble pas la forme la plus adéquate pour nous exprimer dans ce contexte particulier.
"Nous vous adressons donc un communiqué de presse de l'ADDIP, et nous permettons d'insister pour qu'il paraisse dès demain, accompagné d'une interview si vous le souhaitez. De
plus, pour bien préciser qu'aucun débat n'a eu lieu avec les représentants professionnels des éleveurs, l'Association des Chambres d'Agriculture des Pyrénées a fait paraître un
communiqué sur sa position de fond, comme sur la forme, vis à vis du GNO, qu'il est important d'ajouter à ces éléments. Vous le trouverez en pièces-jointes. Enfin nous vous faisons
suivre le communiqué de la fédération de chasse de l'Ariège qui conteste officiellement toute entente avec l'ADET suite au tir sur Balou.
"Concernant l'alinéa sur la foudre qui a tué 100 brebis en Ariège, dont on peut se demander quel lien il a avec le GNO, nous tenons à vous préciser que, pas plus que dans d'autres
professions, les éleveurs ne font pas état à la presse de toutes les catastrophes auxquelles ils font face. Si vous souhaitez relayer leur malheur, la pudeur et le courage de ces
éleveurs touchés, que nous connaissons bien, nous vous mettrons en relation avec eux, dans le but de vous être utile et de faciliter votre accès à la réalité du terrain, qui est
tout le sens de notre démarche d'aujourd'hui.
"Salutations Pyrénéennes,
"Philippe Lacube, Président de l'ADDIP"
Des propos qui se passent de commentaire et qui en disent long sur l'honnêteté intellectuelle du Préfet de région et sa volonté de cacher, une fois encore, comme l'a déjà fait son prédécesseur d'Aubigny, la vérité sur un dossier sensible où les pyrénéens ont été purement et simplement floués et abusés depuis 1996 et même avant pour ce qui est du Béarn.
Certains n'hésitent pas à dire qu'ils "rentrent en résistance". Dans les Hautes-Pyrénées et les Pyrénées-Atlantiques, le Parc National en rajoute avec un décret des plus stupéfiant.
Des structures anciennes mises en veilleuses depuis 1994 au lendemain de l'annulation des réserves Lalonde sont réactivées. Loin d'imaginer le calme, c'est une radicalisation du
front du refus qui s'organise avec cet avantage par rapport à il y a 15 ans: les moyens de communications modernes.
Un nouvel épisode est ouvert, pas seulement au sujet de l'ours mais plus précisément pour le respect de la démocratie locale, des élus locaux socioprofessionnels et politiques, des
structures traditionnelles et du dialogue permanent au sein de structures officielles existantes.
En fait, ces pyrénéens ne réclament que la normalité légale et le respect des personnes habitants sur les territoires de montagne au détriment de l'exception qui n'est fait que
pour satisfaire des structures "écologistes" qui n'ont aucune représentativité et légitimité locale.
Pourquoi faire simple alors que nous pouvons faire compliqué?
Louis Dollo, le 25 juin 2009
Voir également: