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Alors que nous arrivons en fin de programme d'introduction d'ours (2005-2009) et qu'il est question d'introduire deux femelles en Béarn, France 3 nous noie sous des films y compris anciens, mettant en avant l'ours avec des propos souvent erronés voir même mensongers.
Manipulation des populations pour faire accepter l'idéologie naturaliste sectaire?

- Vivre avec les ours

Durée: 1 heure
De Michel Tonelli

Le sujet
Un tour d'Europe afin de découvrir la manière dont les différents pays perçoivent l'ours brun, sa réintroduction, sa présence et sa protection.

L'ours a-t-il encore un avenir en Europe?
Malgré les succès dans le combat pour la réhabilitation du grand plantigrade, l'avenir de l'espèce demeure incertain, voire précaire. Un survol de l'Europe actuelle permet de se rendre compte que la situation de l'ours d'un point vue politique et éthologique apparaît sous un jour complètement différent selon que l'on se trouve en Scandinavie, dans les Balkans, en Autriche, en Italie, en Grèce, en France ou dans la Péninsule ibérique. En France, l'ourse Cannelle, dernière ourse de souche pyrénéenne, a été tuée par un chasseur en novembre 2004. Un plan de réintroduction de cinq ourses a été mis sur pied pour le printemps 2006. En raison de l'opposition parfois musclée des éleveurs de la région, le lâcher a eu lieu de manière quasi clandestine. Pourtant, d'autres pays rendent hommage à l'ours brun car, par sa simple présence, ce grand mammifère garantit la survie de quelques-uns des plus prestigieux espaces sauvages du continent.

Auteur: Philippe Terrancle

- La critique

En 2004, Cannelle, la dernière ourse de souche pyrénéenne, était abattue. Depuis, Palouma, Fransca et, plus récemment, Boutxy, des plantigrades réintroduits de Slovénie, ont également trouvé la mort dans nos montagnes. La France est le seul pays d'Europe à ne pas respecter l'habitat de l'ours brun, pourtant protégé par une directive européenne. Une vingtaine d'individus survivent dans les Pyrénées, contre une centaine en Italie (dans le Trentin ou les Abruzzes), en Espagne, et plus encore en Sibérie et en Scandinavie.

Dans ce tour d'Europe bucolique des ursidés, des hommes et des femmes de bonne volonté nous parlent de chasse, d'élevage, de biologie... bref, de vivre en paix avec ces animaux discrets dont on découvre les moeurs au rythme des saisons. Le territoire de chasse d'un ours mâle est estimé à 100 000 hectares. Autant dire que la cohabitation avec les élevages intensifs d'ovins non surveillés n'est pas sans risque.

Michel Tonelli, documentariste animalier, a sorti ses armes: patience, courage, humilité. Et il en faut pour filmer dans sa tanière cette mère aux petits soins pour ses rejetons ou cette autre alléchée par l'odeur du maïs...

Auteur: Geneviève Meunier

Source: Nouvel Obs du 12 décembre 2009

- Observations

Le commentaire est pour le moins stupéfiant.
Ecrire qu'en Europe "l'avenir de l'espèce demeure incertain, voire précaire" est en contradiction avec ce qu'avance l'UICN qui estime que l'espèce n'est pas en danger.
De même, dire que "la situation de l'ours d'un point vue politique et éthologique apparaît sous un jour complètement différent selon que l'on se trouve en Scandinavie, dans les Balkans, en Autriche, en Italie, en Grèce, en France ou dans la Péninsule ibérique" est une évidence liée au terrain et à l'occupation humaine du milieu. Aucun pays n'est comparable sauf pour dire qu'ils sont très différents.

Lorsqu'il est écrit que "ce grand mammifère garantit la survie de quelques-uns des plus prestigieux espaces sauvages du continent", nous devons donc exclure les Pyrénées où il n'existe aucun espace sauvage. Et c'est bien là toute la problématique pour les associations écologistes pro-ours depuis les années 1980 qui le pousse à vouloir exclure les populations de bergers des vallées notamment en Béarn.

Pour ce qui est de la critique, nous pouvons nous interroger si l'auteur est ignorante, incompétente ou propagandiste des associations écologistes sectaires.

Grâce a cet auteur, nous apprenons que Boutxy a trouvé la mort dans nos montagnes. Voilà une information qui va renforcer les appréciations de Philippe Lacube, Président de l'ADDIP. Pourquoi Geneviève Meunier n'a-t-elle pas été convoquée à la gendarmerie de Foix?

Elle poursuit en prétendant que "la France est le seul pays d'Europe à ne pas respecter l'habitat de l'ours brun, pourtant protégé par une directive européenne". Propos mensonger. L'Espagne ne fait pas mieux. Même pire en fabriquant de toute pièce des stations de ski juste derrière les vallées d'Aspe et d'Ossau. De plus, en Catalogne et Val d'Aran, il n'existe strictement aucune disposition particulière pour accueillir les ours imposés par la France à son voisin sans aucune concertation.

L'auteur va encore plus loin dans l'ignorance ou la naïveté en écrivant: "Une vingtaine d'individus survivent dans les Pyrénées, contre une centaine en Italie (dans le Trentin ou les Abruzzes), en Espagne, et plus encore en Sibérie et en Scandinavie".
En effet, il n'existe que 3 ou 4 individus importés de Slovénie dans le Trentin où l'expérience d'introduction est abandonnée et pas plus de 50 individus dans les 4 parcs nationaux des Abruzzes où il s'agit d'une toute autre espèce d'ours endémiques (ours "marsicains") qui n'ont rien à voir avec les ours bruns. Quant à l'Espagne, il faut distinguer les Pyrénées où ce sont les mêmes ours qu'en France et les Monts Cantabriques dont on ignore le nombre exact de la population (entre 80 et 120). Mais dans tous les cas, les ours posent de sérieux problèmes sécuritaires aux populations locales et sont des facteurs de régression sociale et économique. Par ailleurs, comparer les espaces sauvages de Sibérie et Scandinavie est pour le moins hasardeux et relève de l'amalgame propre aux ignorants.

Si la superficie nécessaire à un ours mâle est de 100.000 ha, la superficie du Parc National des Pyrénées étant de 46.000 ha, nous voyons déjà, que l'auteur oublie de dire que l'ours n'a pas de place dans cette partie des Pyrénées. La superficie globale des Pyrénées étant de 1.900.000 ha le plus souvent habités, la place de l'ours est pour le moins limitée. D'autre part dire que "la cohabitation avec les élevages intensifs d'ovins non surveillés n'est pas sans risque" est la preuve d'une parfaite ignorance du terrain. Il ne s'agit pas d'élevage intensif mais d'élevage extensif avec des troupeaux surveillés mais non gardés selon des méthodes traditionnelles décrites dans les ouvrages depuis très longtemps mais volontairement niées par les associations écologistes.

Face à un tel tissu d'incohérences, d'ignorance, d'incompétence journalistique qui ne va même pas vérifier l'essentiel de ses propos, voir même de mensonges, nous pouvons nous interroger et nous demander s'il n'y a pas encore, dans la démarche, une nouvelle manipulation de la population en vue de culpabiliser les pyrénéens pour assurer la poursuite d'une oeuvre idéologique des naturalistes sectaires dont l'objectif est l'ensauvagement des Pyrénées avec les départ des éleveurs et bergers comme clairement mentionné dans plusieurs rapports du CEMAGREF et le cahier des charges de la RN 134 de la vallée d'Aspe.

Louis Dollo, le 12 décembre 2009