Les dirigeants de la Navarre (Espagne) jugent sévèrement la France suite à l'introduction d'ours dans les Pyrénées.
Il faut dire qu'ils n'ont jamais été consultés et que la France a imposé son point de vue avec l'importation d'ours de Slovénie.
Alvaro Miranda, chargé des infrastructures au gouvernement foral de Navarre n'a pas mâché ses mots. Invité à s'exprimer (comme tous les représentants des régions frontalières) à
Irun, lors de la Conférence plénière de la Communauté de travail des Pyrénées (lire notre édition du 16 septembre), le navarrais a déclaré que la façon dont le gouvernement français
a géré la réintroduction de l'ours dans les Pyrénées est l'exemple même de "ce qu'il ne faut pas faire".
Il a déploré l'absence de toute concertation avec les régions d'Espagne voisines (Aragon et même Catalogne) elles aussi concernées au premier chef. Il a ajouté qu'au moment où
l'opération se déployait "manu militari" le ministère espagnol de l'Environnement faisait mine de ne rien voir. L'arrivée des nouveaux plantigrades a provoqué certains remous
côté espagnol, mais sans atteindre la violence des réactions hostiles françaises.
Problème des infrastructures. Alvaro Miranda, a par contre cité en exemple la façon dont la coopération a été conduite entre sa région et le département des Pyrénées-Atlantiques à propos du projet de voie rapide Pampelune-Salies-de-Béarn. Les infrastructures en effet restent le problème numéro un des régions pyrénéennes. Pas un représentant régional qui ne l'ait abordé. Le Languedoc-Roussillon attend ainsi des nouvelles d'une éventuelle liaison TGV Toulouse-Montpellier, Midi-Pyrénées sa liaison ferroviaire centrale ("le gouvernement français n'a rien fait, la Communauté de travail des Pyrénées doit jouer son rôle de lobbying"), les Aragonais toujours aussi fâchés demandent la réouverture de la ligne du tunnel de Canfranc en attendant mieux... Le représentant aragonais, Javier Velasco, a d'ailleurs fait savoir que le président Marcelino Iglesias s'est rendu dernièrement à Paris pour y rencontrer Dominique Perben ministre français des Transports, de l'Equipement, du Tourisme et de la Mer.
Le président aragonais s'est plaint du fait que faute de quelques aménagements, les traversées Aragon-France soient restées fermées pendant cinq mois au trafic de marchandises,
alors que l'Aragon s'est dotée de la plateforme logistique la plus vaste d'Europe. Javier Velasco a précisé que cela obligeait les entreprises de transports à des détours de 300 km:
"Nous sommes bloqués!"
José Maria Muñoa, chargé des relations extérieures au gouvernement basque, est le président de la nouvelle structure juridique créée par la Communauté de travail des Pyrénées, le
consortium créé pour la gestion des programmes européens INTERREG
Source: Sud-Ouest du 18 septembre 2006