Communiqué de presse de la FNO et de la FNSEA
Un changement de président à la Fédération Nationale Ovine (FNO) avec l'arrivée de Serge Préveraud et déjà cet éleveur de moutons du Poitou se rend compte de la situation catastrophique créée par les grands prédateurs sur la profession. Au Conseil d'Administration de la FNO, pas un seul pyrénéen.
Et pourtant, c'est dans les Pyrénées que le Président se rend fin août pour se rendre compte. La conclusion est vite faite. Une première réunion inter massif se déroule à Montpellier le 4 novembre. Les Pyrénéens sont là avec Marie-Lise Broueilh. Les alpins ont fait le déplacement pour un échange. Le loup, c'est pire que l'ours. Le constat est sans appel à travers les témoignages. Un éleveur des Alpes-Maritimes à reconstituer son troupeau 5 fois en 15 ans. La vie est impossible. Des races adaptées aux terroirs vont disparaître? Avec elles, c'est un savoir-faire, une biodiversité qui part en fumée au profit d'une seule espèce emblématique qui, elle, n'est pas en danger.
Une seconde réunion le 13 décembre. Ils sont encore plus nombreux, venus de tous les massifs. D'entrée, le Président Préveraud n'emploie aucun détour: "nous sommes là pour créer une rupture". Le mot est employé. Un communiqué de presse, l'organisation d'une structure interne, des actions à mener jusqu'à l'été.
Déjà des associations se sont créées sur le modèle des Pyrénées avec l'ADDIP, coordination pyrénéenne. C'est le cas de la FAR (Fédération des Acteurs Ruraux) dans les Alpes, pour venir en appui des syndicats et regrouper d'autres acteurs non agricoles.
Et puis une prise de conscience collective selon laquelle le problème se situe au-delà de cette formule simpliste pour ou contre l'ours ou le loup. C'est l'avenir des territoires de montagne qui est en danger. La biodiversité, la vie d'une population, les paysages pour le tourisme, une certaine qualité de vie, une certaine idée du développement, de la ruralité... C'est en fait, sans le dire, le développement durable qu'il faut défendre.
Ils auront tout fait pour se faire entendre, se faire comprendre. Aujourd'hui ils sont au bout du rouleau. On arrête de jouer au chat et à la souris, de palabrer pour ne rien dire... Il faut qu'ils imposent leur savoir faire connu et reconnu depuis des millénaires. Après tout, si les paysages de montagne sont beaux, s'ils produisent des produits de qualité, si la biodiversité est remarquable, c'est grâce à eux, à leurs actions quotidiennes auprès de cette nature façonnée au cours des millénaires. C'est sur le terrain que le travail se fait. Pas dans les couloirs des Ministères parisiens ou les bureaux de l'Union Européenne. Il va falloir que les beaux parleurs se taisent et laissent la place à ceux qui on ce savoir millénaire pour travailler sans contrainte dans le respect du milieu comme d'autres l'ont fait avant eux.
Le bal des cocus est terminé. Messieurs et Mesdames les fonctionnaires et Ministres, circulez, il n'y a plus rien à discuter. Maintenant, laissez la place au travail et à ceux qui veulent travailler dans la sérénité.
Louis Dollo, le 145 décembre 2010
Les acteurs du pastoralisme des montagnes de France se sont réunis le 13 décembre à Montpellier.
Cette réunion a débouché sur un constat d'échec des politiques menées depuis des années sur les grands prédateurs. Malgré tous les efforts entrepris par les éleveurs pour protéger
leurs troupeaux, les dégâts ne cessent d'augmenter et les bêtes de souffrir.
La FNO et la FNSEA annoncent donc ce jour une rupture avec la politique de l'Etat et nous nous retirons de tous les groupes de consultation nationaux (ours et loup) uniquement destinés à développer les populations de grands prédateurs. Nous ne reviendrons que sous la condition d'un engagement de l'Etat de renoncer aux lâchers et de réguler efficacement les populations en place.
Le pastoralisme est le seul garant de la biodiversité d'une montagne vivante prise en otage par des espèces emblématiques nullement menacées en Europe. Il a un rôle à jouer dans la sécurité alimentaire, enjeu vital pour les années à venir. Le patrimoine de nos massifs est riche de savoir faire, de paysages façonnés par des pratiques agricoles séculaires, de races et variétés locales et de produits naturels et de qualité. Acteurs d'une agriculture durable à haute valeur naturelle, nous voulons sauvegarder ce bien commun et continuer à installer des jeunes.
Communiqué de presse de la FNO et de la FNSEA du 15 décembre 2010
La FNSEA et la Fédération nationale ovine (FNO) annoncent mercredi dans un communiqué qu'elles se retirent de "tous les groupes de consultation nationaux" sur l'ours et le loup, "uniquement destinés à développer les populations de grands prédateurs".
"Malgré tous les efforts entrepris par les éleveurs pour protéger leurs troupeaux, les dégâts ne cessent d'augmenter et les bêtes de souffrir", déplorent les deux fédérations, qui estiment "le pastoralisme et la biodiversité en danger".
"Nous ne reviendrons que sous la condition d'un engagement de l'Etat de renoncer aux lâchers et de réguler efficacement les populations en place", indique le communiqué.
"Le pastoralisme est le seul garant de la biodiversité d'une montagne vivante prise en otage par des espèces emblématiques nullement menacées en Europe", ajoute-t-ils.
Source: AFP / 15 décembre 2010 12h42
La Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) et la Fédération nationale ovine (FNO) annoncent mercredi leur retrait "de tous les groupes de consultation (ours et loup) uniquement destinés" selon elles à "développer les populations des grands prédateurs".
"Nous ne reviendrons que sous la condition d'un engagement de l'Etat de renoncer aux lâchers et de réguler efficacement les populations en place", précisent-elles dans un communiqué.
Deux jours après une réunion des acteurs du pastoralisme des montagnes de France à Montpellier, elles affirment que cette réunion a débouché sur un "constat d'échec des politiques menées depuis des années sur les grands prédateurs".
"Malgré tous les efforts entrepris par les éleveurs pour protéger leurs troupeaux, les dégâts ne cessent d'augmenter et les bêtes de souffrir", poursuivent la FNO et la FNSEA qui "annoncent donc une rupture avec la politique de l'Etat".
Et d'ajouter: "Nous nous retirons de tous les groupes de consultation (ours et loup) uniquement destinés à développer les populations des grands prédateurs".
Jugeant le "pastoralisme et la biodiversité en danger", les deux fédérations qui se décrivent comme des "acteurs d'une agriculture durable à haute valeur naturelle" disent vouloir "sauvegarder ce bien commun et continuer à installer des jeunes".
Source: AP du 15-12-2010