Comme dans le reste des Pyrénées, en Ariège, le mouflon n’est ni autochtone, ni endémique de la région. Ils ont fait l’objet d’introductions, pour l’essentiel assurées par les chasseurs eux-mêmes. Il s’agit de mouflons méditerranéens, anciennement appelé mouflons corses (mais pas DE Corse)
Les premiers mouflons dits «corses» ont été introduits la première fois en Ariège en 1958 sur le massif du Tabe. Seulement 9 individus ont été lâchés sur le Quié de Lujat pour vite basculer dans un milieu qui leur convenait mieux, sur la soulane du Tabe.
Ils se sont vite développés puisque 12 ans plus tard, en 1970, nous pouvions compter pas moins de 150 individus. En 1980, on en comptait 300. L’ensemble du massif était ainsi colonisé.
En 1970, l’effectif atteignait 150 individus et en 1980 on estimait la population à 300 individus à avoir colonisé l’intégralité du massif.
La Fédération des Chasseurs de l’Ariège qui assure le suivi des populations de mouflons, constate une baisse d’effectif en 1990. Afin de mieux cerner le phénomène, ils mettent en place un suivi à base de comptage flash et continu. Ce travail d’observation conduit à constater que la population est descendue à 70 individus dont 27% d’atypiques. Il est alors estimé que cette situation est probablement due à des croisements avec des moutons domestiques. D’un autre côté, parti en 1970 de 9 individus, la consanguinité a probablement fait son œuvre. [Voir les raisons qui ont conduit à donner une nouvelle dénomination: mouflon méditerranéen]
Pour faire face à cette situation critique pour l’espèce, il est mis en place des tirs qualitatifs pour éliminer en priorité les animaux atypiques afin de retrouver une population homogène. Les résultats de cette gestion des mouflons a permis d’atteindre, en 2009, pas moins de 350 individus dans ce massif du haut Ariège. Afin de stabiliser la population de mouflon et permettre une bonne cohabitation entre les différentes espèces sauvages et domestiques, le plan de chasse a été augmenté.
Il faut noter qu’à la demande de la Fédération des Chasseurs de l’Ariège, depuis 1995, un arrêté préfectoral a interdit la pratique de la chasse au mouflon en battue… La chasse se pratique donc uniquement à l’approche ou à l’affût sans chien. De cette manière, assez sportive en montagne, seuls les chasseurs les plus expérimentés ou les plus chanceux arrivent à décrocher un mouflon au bout de leur fusil.
Depuis 2003, les chasseurs assurent également un suivi sanitaire de l’espèce. Grâce à un prélèvement de sang et de rate réalisé sur chaque animal abattu, les chasseurs contribuent à lutter contre la FCO ou la pestivirose.
On constate également, chez le mouflon, la kérato-conjonctivite infectieuse comme chez les chamois, isards ou bouquetins (que nous n’avons plus dans les Pyrénées). Afin d’assurer une bonne gestion de l’espèce dans le massif, les prélèvements de mouflons sont sélectifs. Outre les atypiques, ce sont les mâles aux trophées les plus beaux que les chasseurs tenteront d’éliminer. Le prix du bracelet n’est pas donné (il fallait compter 600 euros en 2009) et constitue une recette non négligeable pour la fédération des chasseurs afin de poursuivre ses actions de gestion et protection de l’environnement.