Chiens sauvages, errants, hybrides de loups et loups captifs et chiens-loups hybrides
Le "Plan d’action pour la conservation du loup en Europe (Canis Lupus) a été rédigé octobre 2003 par l’italien Luigi Boitani, par ailleurs Président de la LCIE, avec la collaboration de H. Blankenhorn, K. Bush, T.K. Fuller, J.M. Landry, B. Lequette, D. Mech , P. Paquet, C. Promberger, R. Schnidrig-Petrig, J. van de Vlasakker, J. Vantoortelboom. Aucun français ne semble y avoir participé. L’élaboration de ce plan a été financée par le Fonds mondial pour la nature (Gland, Suisse) et l’Institut d’écologie appliquée (Rome, Italie). Page 39 et 40 il nous prouve que toute la problématique des loups hybrides / Chien-loup, était connue et proposait des solutions.
Les chiens sauvages et errants peuvent constituer un danger pour le loup étant donné le risque d’hybridation. Ils peuvent également représenter un fléau non seulement pour le bétail mais également pour la faune. En outre, les dégâts qu’ils causent sont généralement attribués aux loups dans les zones où coexistent les deux espèces.
Il semble évident que les maîtres des chiens doivent contrôler leurs animaux. Toutefois, la situation varie sensiblement d’un pays à l’autre et même entre les régions d’un même pays. Dans certaines zones ou certains pays, il existe des lois sévères permettant l’élimination de tout chien ayant échappé au contrôle. Dans d’autres (en particulier en Europe du Sud), les chiens sont libres d’aller où bon leur semble sans aucun contrôle et il arrive que certains redeviennent sauvages.
Cependant, compte tenu des dégâts nombreux qu’ils causent, il semble nécessaire de supprimer ces chiens sauvages et errants et, partant, de renforcer les lois dans ce sens. Parallèlement à cela, il convient d’élaborer un programme d’éducation à l’attention des propriétaires de chiens. Quelques remarques à cet égard:
a. On ne saurait permettre à quiconque de tuer ces chiens vu le risque d’abattage de loups également (si les bergers sont autorisés à tuer les chiens, par exemple).
b. Piéger ou tuer les chiens sauvages n’est pas une tâche facile.
c. Les groupes de protection des droits des animaux sont susceptibles de s’opposer énergiquement à toute mise à mort d’animaux. En vue d’éviter une forte opposition, la question doit être bien traitée, notamment à travers une campagne bien organisée, sur la base de principes scientifiques et éthiques concernant les méthodes humaines de capture ou de suppression de ces chiens. Cette campagne doit souligner la nécessité de contrôler l’origine de ces chiens ainsi que leur rôle dans la propagation de maladies potentiellement dangereuses pour la santé humaine.
Sachant qu’il ne peut jamais être exclu que des loups captifs soient relâchés clandestinement, même si cela est strictement interdit, il est primordial d’effectuer un contrôle chez les propriétaires de loups captifs. Tous les propriétaires sont tenus d’obtenir une autorisation du gouvernement et chaque loup captif (ou hybride) doit être marqué individuellement (marquage numérique à l’aide de microprocesseurs ou de tatouages). La stérilisation peut être recommandée.
S’il existe la moindre preuve que certains individus sont hybrides, il peut être envisagé de les supprimer. La suppression de ces individus semble toutefois plus difficile que celle des chiens sauvages, étant donné que l’identification des hybrides comme tels peut s’avérer impossible sur le terrain. Dès lors, des études génétiques plus approfondies sont nécessaires pour quantifier le phénomène et ses éventuelles conséquences sur les espèces.
Il ne doit dorénavant plus être permis de détenir des chiens-loups hybrides comme des animaux domestiques. De même, il convient de décourager le croisement: ces animaux ne conviennent guère comme animaux domestiques et constituent une menace permanente pour les humains ainsi que pour les loups.
4.7.1. Evaluer la faisabilité et l’utilité de la mise en place d’une gestion basée sur la suppression des loups causant des problèmes;
4.7.2. Evaluer le problème des chiens sauvages et errants et l’efficacité de la législation en vigueur quant à leur contrôle. Le cas échéant, préparer un plan destiné à les contrôler;
4.7.3. Effectuer un recensement des installations existantes pour les loups captifs;
4.7.4. Procéder à l’identification génétique des populations locales de loups en vue d’évaluer/empêcher l’hybridation chien/loup;
4.7.5. Examiner et corriger les politiques d’incitation économique en faveur des bergers dans les zones abritant des loups;
4.7.6. Mettre en place un programme scientifique solide destiné à évaluer l’utilisation de grandes espèces de chiens de protection avec le meilleur résultat;
4.7.7. Instaurer un programme de suivi permanent pour les dommages causés par les loups et autres prédateurs;
4.7.8. Définir le plan d’indemnisation le mieux adapté à chaque groupe national/régional de zones abritant des loups.
Source: Extraite du "Plan d’action pour la conservation du loup en Europe(Canis Lupus)" - Octobre 2003 - pp 39 et 40
Le "Plan d’action pour la conservation du loup en Europe(Canis Lupus)" consacre deux pages aux hybrides et propose des solutions. Preuve que le problème est posé en Europe. Par contre, le plan d’action national du loup pour la période du 2013 à 2017 ne fait aucune allusion aux loups «hybrides» ou chien-loup. Sommes-nous encore en Europe ou veut-on cacher une réalité?
Le "Plan d’action pour la conservation du loup en Europe" propose de lutter contre l’hybridation et évoque la réaction possible des animalistes: "Les groupes de protection des droits des animaux sont susceptibles de s’opposer énergiquement à toute mise à mort d’animaux". Preuve d’un réel problème dans les populations d’animaux qualifiées de loups. De même, il est mentionné: "On ne saurait permettre à quiconque de tuer ces chiens vu le risque d’abattage de loups également (si les bergers sont autorisés à tuer les chiens, par exemple)" et il est reconnu que: "Piéger ou tuer les chiens sauvages n’est pas une tâche facile". Il est alors plus facile de décider de protéger des hybrides c’est-à-dire des chiens bâtards.