Jean-Pierre Royannez, de la FDSEA Drôme / Rhône-Alpes et membre du Groupe National Loup (GNL) répond, le 30 janvier 2013, aux questions du Dauphiné Libéré sur le sujet du loup. Pour lui, les zones d'exclusions: «C’est totalement irréaliste et concrètement impossible». Lorsqu'on connaît la situation de certains éleveurs, nous pouvons nous interroger de savoir si ce syndicaliste est vraiment au courant de la situation. Le pire pour lui est la réponse donnée par les sénateurs le lendemain 31 janvier qui pourrait bien remettre en question le fauteuil pénard des membres de cette institution de palabres sans fins.
Devons-nous rappeler à Jean-Pierre Royannez que les discussions tout comme les mesures de protection existent depuis 20 ans et qu'elles ont démontré leur inefficacité. La meilleure preuve est l'augmentation des prédations. Comment ce syndicaliste agricole, membre du GNL peut-il tenir le même discours que les associations écologistes pro-loup? Il y a, à l'évidence un problème en total décalage avec les propos des Présidents de la FNSEA et de la FNO.
«Oui, je siège dans ce groupe depuis 3 ans, au titre de la FNSEA. Le groupe loup regroupe tous les acteurs du monde agricole et pastoral, syndicats, éleveurs, élus de montagne, les deux ministères et des grandes organisations environnementales comme France nature environnement et le WWF. Le but de ce groupe c’est de discuter de tout ce qui concerne la prédation, l’indemnisation, les mesures de protection, et surtout de suivre l’évolution d’une politique vis-à-vis du loup. Nous sommes en train de finaliser le 3 e plan loup et celui-ci marque un tournant: jusqu’à présent, on avait surtout géré la protection de l’animal cette fois-ci pour la première fois on gère la protection des éleveurs…»
«Je n’y crois pas du tout. (1) C’est une façon pour les politiques de revenir dans le jeu. Le groupe loup qui a discuté de cette possibilité de zones d’exclusion l’a écartée. C’est impossible à gérer: qu’on nous dise comment on fait reculer le loup, c’est un animal de montagne qui va là où il veut. Ce n’est pas réaliste et dangereux pour tous les éleveurs qui ne seront pas dans les zones d’exclusion. Et ce serait retoqué par Bruxelles car la directive “Habitat" implique de redonner à ce moment-là de nouveaux territoires propices au loup. (2) Et qu’est-ce qu’on fait, ceux de Rhône-Alpes on les envoie en Alsace?»
«Là où les mesures de protection fonctionnent, il faut les renforcer (3)(chiens patous, aides bergers etc.) et là où les attaques sont trop importantes, il faut faire baisser la population par des prélèvements, avec l’aide de l’ONC (4). Que le loup comprenne qu’il ne doit pas s’approcher de trop près des troupeaux… Et puis que les contraintes sur les éleveurs soient enlevées. C’est un problème complexe mais la solution radicale ne passera pas par l’exclusion: le 3ème plan loup qui sera présenté bientôt, constitue une belle avancée car il remet l’éleveur au centre de la protection.»(5)
Source: Dauphiné Libéré du 30 janvier 2013
(1) Ndr: Le lendemain, le Sénat adoptait une proposition de loi prévoyant des zones d'exclusion.
(2) Ndr: Quel est le texte qui permet à Bruxelles de retoquer une loi française votée par les instances démocratiques françaises alors que la commission européennes n'est composée que de fonctionnaires. Où est la légitimité? En tenant un tel discours, paerticulièrement défaitiste, Jean-Pierre Royannez se positionne plus du côté des écologistes que des éleveurs. Etonnant!
(3) Ndr: c'est le discours de FERUS
(4) Ndr: C'est la langue de bois... Pour compenser la phrase précédente
(5) Ndr: Selon les premiers éléments dont nous disposons, nous en sommes trés loin. Il y a encore beaucoup de chemin à faire et ce n'est pas en rempant qu'on y parvient rapidement..... 20 ans déjà.