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Notre grand spécialiste du loup Jean-Luc Valérie fait une découverte dans les Pyrénées-Orientales: «l'Oncfs fait le déni du loup...» Ce n’est pas vraiment nouveau. Ce fut le cas dans le Mercantour avant 1992. Egalement dans le Massif Central, notamment en Lozère mais aussi dans les Vosges. Le problème est que pour dénoncer un déni il faut être bien informé pour être précis dans la dénonciation et s'abstenir de mélanger les lieux et les informations pour en faire une sorte d'amalgame qui devient vite de la fausse information.

Il y a longtemps que les éleveurs manifestent leur mécontentement à l’égard de l’ONCFS qui, lorsque le loup apparait pour la première fois dans un secteur, en nie systématiquement l’existence. Motif: il faut s’assurer qu’il ne s’agit pas d’un chien. Excès de précaution ou déni de vérité? Nous pouvons toujours débattre sur ce thème. Et pendant ce temps, le loup s’installe durablement en multipliant les prédations. Mais dans ce cas des Pyrénées, Jean-Luc Valérie ne dit rien des observations avant et après ce constat.

Le 17 décembre 2013, Jean-Luc Valérie dénonce le comportement de l’ONCFS dans les Pyrénées-Orientales en fournissant des informations à priori fantaisistes. Il écrit avec 3 photos que nous ne montrerons pas mais qui sont en nore possession:

«Trace de lutte, sang, il reste les onglons, la peau et les os, la tête a été emportée, d'après l'Oncfs, ce mouflon de 30 kg au plus, dont les tripes n'ont pas été consommées, contrairement aux viscères rouges a été tué la nuit du jeudi 12 décembre 2013....par un chien.....amusant....non? Toujours sur le même parcours du canidé prédateur, ou une piste de loup a déjà été relevée durant l'hiver 2012/2013....en Pyrénées orientales, assez proche d'un refuge bien connu, dans le secteur...Entre Angoustrine et la Culasse!»

1/ Les photos présentées sont en plan serré. Aucun plan large pouvant justifier du lieu qu’il ne dévoile d’ailleurs pas.

2/ Il prétend qu’il s’agit d’un mouflon. Rien ne le prouve. Par contre l’adresse des photos mentionne: "agneau3po021313". Alors, agneau ou mouflon? Pas vraiment la même chose. Et un mouflon de 30 kg... Vue la dépouille, il faut être fort pour déterminer le poids depuis une photo.

Mouflons dans les Pyrénées-Orientales

3/ «Trace de lutte»: Pas vraiment visible sur les photos.

4/ «une piste de loup a déjà été relevée durant l'hiver 2012/2013». Où en est-il fait mention? De quelles pistes s'agit-il entre deux massifs mentionnés de part et d'autre de la Cerdagne?

5/ Il ne veut pas donner le lieu et là, il fournit une information des plus stupides: «assez proche d'un refuge bien connu, dans le secteur...Entre Angoustrine et la Culasse». Voilà qui ne manque pas de piment. Le refuge, ou plus exactement, la cabane pastorale de La Culasse se trouve au sud de la «plaine» de Cerdagne dans le secteur du col / pic de Finestrel alors qu’Angoustrine se trouve au nord au pied du massif du Carlit. Ceci laisse une grande marge pour l’imaginaire.

Compte tenu de toutes ces affirmations, manifestement Jean-Luc Valérie prend les lecteurs pour des imbéciles et joue sur leur ignorance légitime pour tenter d’exister et vivre sur le dos du loup. Comportement parasite typique comme beaucoup dans ce milieu dit de l'écologie et des grands prédateurs.

Analysons la situation.....

Angoustrine est sur la ZPP du Carlit et le lieu-dit «La culasse» se situe sur la commune de LLo (ZPT Puigmal). Entre les deux, le plateau de Cerdagne qui s’étend sur plusieurs kms à vol d’oiseau. Il existe une forte activité humaine en Cerdagne même si elle est ralentie à l’automne. Le loup peut parfaitement la traverser puisqu’il est en mesure de faire de grande distance sans se faire remarquer. Par contre, lorsqu’il s’agit de donner un lieu de prédation il n’est pas sérieux, même si on veut protéger l’espace de présence du loup, de fournir une telle amplitude d’approximation.

Selon l’ONCFS: "Le seul cas de prédation de mouflon dont nous ayons eu connaissance qui pourrait se rapporter à cette «affaire» se situe sur la commune de Llo (où est situé le lieu-dit de La Culasse)". Et il est précisé: "Un agent du SD 66 s’est rendu sur place début décembre 2013. Suite aux éléments relevés il s’agit d’une prédation par un chien". C’est cet avis que conteste Jean-Marc Valérie à quelques centaines de kilomètres des lieux.

Lorsqu’il parle de "piste loup validée par le réseau"… De quoi parle-il? Où? Carlit ou «Culasse»? Sur le Carlit il est certain qu’il y a des pistes validées mais, selon l’ONCFS, "nous n’en avions pas pour le Puigmal l’hiver dernier". Voilà qui change tout…. Encore nous ne savons rien du lieu réel… Puigmal ou Carlit???

Il existe sur les Pyrénées, seulement deux ZPP (Zone de Présence Permanente): Carlit-Campcardos et Madres-Boucheville. Si la prédation relevée a eu lieu sur le secteur Llo – Puigmal, c’est-à-dire en ZPT (Zone de Présence Temporaire), l’ONCFS avait tout intérêt à confirmer une prédation par loup au lieu de chien pour faire basculer la ZPT en ZPP. Parler ici de "déni du loup de l’ONCFS" manque de réalisme. La situation n’est pas la même qu’au col d’Uretz dans le Couseran (Ariège) où personne n’a intérêt à confirmer la présence ou le passage de loups à l’exception des éleveurs/bergers.

Ces accusations sans analyse sérieuse du cas, l’absence de précisions et la très grande approximation du lieu discréditent une fois de plus les informations fournies par Jean-Luc Valérie.

Louis Dollo, le 3 janvier 2014