Trois loups ont été observés à plusieurs reprises en vallée d'Aspe, aux abords du lac d'Arlet, dans la montagne d'Allary sur le territoire de la commune de Borce. Et pas par n'importe qui, par des gardes de l'office national de la chasse et de la faune sauvage. Ils ont fait des photos. Voilà ce que l'on peut entendre depuis quelques jours dans les milieux pastoraux du Haut-Béarn.
Il pourrait s'agir d'une énième rumeur, comme il en surgit régulièrement à propos des espèces sauvages. L'implication des gardes de l'ONCFS apporte une touche de crédibilité. Ce sont en effet ces fonctionnaires qui effectuent les constats officiels lors des attaques d'ours sur les troupeaux, ou lorsque les vautours font preuve d'une audace inhabituelle.
L'affaire a été considérée comme assez sérieuse pour être évoquée officiellement lors du dernier conseil de gestion de l'Institution patrimoniale du Haut-Béarn, voilà une dizaine de jours. Le sujet a été mis sur la table par le président, Jean Lassalle. Nous demandons à ce que cette question soit officiellement éclaircie, car des loups dans les estives, on imagine sans peine ce que cela peut donner.
A Oloron, le sous-préfet Samuel Bouju n'a rien vu et rien entendu. Je n'ai aucune indication à ce sujet. S'agissant du loup, il me paraît totalement improbable que des observations aient eu lieu et la présence de loups avérée, sans que j'en ai été informé. Si des loups avaient vraiment été observés, j'en aurais été informé certifie le représentant de l'Etat en Haut-Béarn.
En revanche, le sous-préfet rappelle que des attaques de chiens errants sur des troupeaux sont assez classiques.
A l'office national de la chasse en Béarn, on rappelle que pour obtenir des déclarations publiques, il convient de s'adresser à la hiérarchie. Ce qui n'empêche pas d'avoir un petit éclairage au passage. Si trois loups ont été observés, ils sont d'un caractère particulièrement paisible! L'observation remonterait à une quinzaine de jours. Et pendant cette période, on suppose que l'animal n'est pas resté à jeun. Or il n'y a nulle trace d'attaques de brebis.
Des loups à proximité d'une estive, et il ne se passerait rien? Quand on connait leur niveau de prédation, s'il y avait trois loups je vous certifie qu'on en entendrait parler. Je pars du principe que, quand un prédateur est établi quelque part, il y a des signes de prédation. Et pour ce professionnel, il paraît inconcevable qu'un agent ayant observé des loups n'ait pas fait remonter l'information.
A Paris, Hubert Geant est directeur de la police de l'Office national de la chasse. A notre demande, il a bien voulu sonder ses troupes en Pyrénées-Atlantiques. La réponse tombe: Il n'y a pas eu d'agent de l'Office qui ait vu un loup en vallée d'Aspe, ni ces derniers jours, ni ces dernières années. Et de préciser que si d'aventure, un agent découvrait un loup au bout de ses jumelles, dans un secteur où il ne vit pas habituellement, cela remonterait immédiatement.
Ce qui n'empêche pas le loup de surgir dans des endroits où on ne l'attendait pas. Ce fut le cas fin 2012 dans le Gers. Un loup solitaire dont on n'a plus entendu parler depuis.
Auteur: Hubert Bruyère
Source:
La République des Pyrénées du 21/07/2015