S’il est incontestable qu’il y a moins de prédations dans l’Aude au cours du premier semestre 2015 par rapport à la même période de 2014, il n’est donné aucune information sur le nombre de loups et leur localisation.
Y a-t-il encore autant de loups dans l’Aude qu’en 2014? Y a-t-il eu du braconnage? Les introductions clandestines ont-elles été stoppées? Les loups se sont-ils déplacés vers les Pyrénées-Orientales et l’Ariège? Quelle est la part de sinistres non validés par rapport au loup? … Autant de questions sans réponse. Ce type de phénomène localisé s’est déjà produit dans d’autres départements alors que les prédations ont repris de plus belle…. Il faut donc avoir un regard sur plusieurs années pour se faire une opinion.
Quant à la protection, le Préfet récite son bréviaire. Chacun sait aujourd’hui que les mesures de protection sont inefficaces et coûteuses. Seuls les écologistes qui ne sont jamais amenés à les utiliser, croient encore à ce fantasme pour favoriser le loup sur les autres animaux. Délire sectaire? Obstination à nier la réalité? Il faudra bien un jour mettre un terme à ces idées reçues et accepter la réalité du terrain observé depuis plus de 20 ans. Cessons les palabres et passons à l’action.
Louis Dollo, le 19 juillet 2015
Le bilan établi par les services de l'État sur les dégâts causés au bétail par le loup de l'Aude est de 24 bêtes tuées pour les six premiers mois de 2015, contre 80 à la même période l'an dernier, "mais on note néanmoins quelques nouvelles attaques durant les mois de juin et juillet (4 attaques dans le secteur du Razès)", écrit la préfecture de l'Aude dans un communiqué rendu public hier soir. Par ailleurs, le préfet a transcrit dans le département les nouvelles dispositions résultant des arrêtés ministériels du 30 juin dernier, et qui consistaient notamment à augmenter le nombre de loups pouvant être abattus au niveau national (36 loups contre 24 auparavant), et qui clarifient et simplifient les modalités de mise en œuvre du protocole d'intervention: effarouchement, tirs de défense et tirs de prélèvement.
En application de ces nouvelles dispositions, le Préfet de l'Aude a défini par arrêté du 15 juillet les nouvelles limites des Unités d'Action pour le département de l'Aude. Il s'agit des secteurs où la présence du loup est avérée et dans lesquels les conditions d'obtention des tirs dérogatoires sont adaptées en conséquence. La définition de ces zones a été réalisée sur la base des données de l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage et de la Direction Départementale des Territoires et de la Mer et après consultation de la Chambre d'Agriculture et de la Fédération des Chasseurs. Sur le secteur du Razès, trois nouvelles communes ont ainsi été ajoutées au zonage validé en 2014 (Payra-sur-l'Hers, Villelongue-d'Aude et Saint-Benoît).
"Les éleveurs concernés peuvent dès à présent transmettre à la DDTM des demandes de tirs dérogatoires qui seront autorisés par arrêté préfectoral pour la saison 2015-2016", précise la préfecture, qui rappelle toutefois que "la mise en place d'un système de protection des troupeaux reste un préalable obligatoire à toute autorisation de tir". Trois nouvelles communes du Razès sont désormais incluses dans le zonage validé en 2014.
Les "unités d'action" sont les secteurs géographiques dans lesquels des dérogations à la protection du loup peuvent être octroyées. Dans l'Aude, elles sont au nombre de deux depuis l'arrêté préfectoral du 5 août 2014, entre lesquelles, jusqu'à présent, étaient réparties 48 communes, d'Arzens à Villeneuve-lès-Montréal. L'unité d'action Pyrénées (6 communes) repose sur l'existence de la zone de présence permanente (ZPP) Madre-Boucheville, instaurée lors de l'hiver 2011-2012, à cheval sur l'Aude et les Pyrénées-Orientales. La seconde unité d'action (Razès, 42 communes) ne s'appuie pas sur une ZPP mais sur une présence ponctuelle avérée et des constats d'attaques. C'est à cette zone que viennent s'ajouter aujourd'hui les trois communes nouvellement classées.
Auteur: L.R.
Source: L'Indépendant du 18 juillet 2015