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Le mécontentement paysan dans l'Aude, loup et installation des jeunes

- Paysans en lutte pour leur survie

Une cinquantaine d'agriculteurs de la Confédération paysanne ont manifesté hier devant la Direction des territoires et de la mer contre les revirements et errements de l'administration concernant l'installation des jeunes, l'élevage et le loup.

La Confédération paysanne a manifesté hier devant la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) pour l'installation et le maintien des paysans, et pour la sauvegarde du pastoralisme. Au centre de leurs préoccupations, l'installation de nouveaux agriculteurs coincés financièrement parce qu'ils ne toucheront pas, en 2015, les primes à la surface pourtant prévues dans des programmes spécifiques qui leur étaient réservés. Dans l'Aude, cela concerne une demi-douzaine de paysans récemment installés, du moins ceux recensés par la Conf'.

Reçue à la DDTM, une délégation de la Conf' est ressortie déçue sur ce point. Car les nouveaux installés en 2014 (les seuls lésés en raison d'un décret qui ne s'appliquera plus en 2015) devront déposer eux-mêmes un recours auprès du ministère.

- Financement des patous contre le loup, ça avance

Autre préoccupation, les bois pâturés. Sans compter qu'avec la nouvelle Politique agricole commune (PAC) les petits éleveurs – moins de 10 vaches, moins de 50 moutons, brebis ou chèvres – ne percevront plus la prime à l'animal, l'Aude et ses éleveurs en zones de bois pâturés risquent de payer cher la vision de l'Europe favorisant l'élevage intensif au détriment des petites unités, estime le syndicat paysan. «Ces bois pâturés sont souvent les seules surfaces restantes pour l'installation des jeunes éleveurs». Elles risquent de ne plus être admissibles aux aides, dans la nouvelle PAC. Sur cette question, la Conf' compte interpeller le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, aujourd'hui à Montpellier.

En revanche, des avancées ont été faites au sujet du plan loup. La Conf' demandait à la DDTM de respecter ses engagements de financements rapides de chiens patous pour protéger les bêtes des attaques de loup, notamment dans le Razès. À Ribouisse, Melchior Laboissière a perdu deux agnelles, l'automne dernier, dans une attaque présumée de loup. «Aujourd'hui on nous balade entre la DDTM et la région au sujet des crédits d'urgence, explique-t-il. Qu'ils nous garantissent au moins la rétroactivité. Si je paie aujourd'hui, il faut que je sois remboursé». Lors de l'entrevue avec la direction de la DDTM, les éleveurs ont appris la fin des crédits d'urgence, mais obtenu «la quasi-certitude» que les frais seraient remboursés par la région.

Auteur: J.-L. D.-C.
Source: La Dépêche du Midi du 17 mars 2015