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Le loup dans l’Aude… Pas vraiment une nouveauté. Frédéric Ervic, maire de Fenouillet du Razès, nous apporte des preuves supplémentaires à ce que nous disons depuis plusieurs mois. Mais personne n’écoute. Personne ne réagit. Tous les fonctionnaires, Préfet en tête, laissent faire. Pendant ce temps les éleveurs trinquent. C’est aussi une preuve supplémentaire que ce prédateur, en raison de l’incompétence des pouvoirs publics officiellement gestionnaires / protecteurs, n’est qu’une catastrophe économique, sociale et environnementale, tout l’inverse du développement durable, ce qui justifie son éradication comme le demande les syndicats agricoles.

Ici, le maire de Fenouillet nous montre à quel niveau d'autisme sont parvenus les fonctionnaires d’Etat. L’article L 113-1 du Code Rural, le principe de précaution, l’information du public prévu au code de l’environnement, etc… sont ignorés. Autant d’infractions pénales auxquelles ils se sont volontairement livrés. Une action judiciaire à leur encontre devrait se justifier. Pourquoi leur faire des cadeaux? En font-ils aux éleveurs? Il faut peut-être qu’un jour, tous ces fonctionnaires soient responsabilisés.

Mais peut-être que ce comportement est voulu par le Ministère de l’écologie en relation avec les associations écologistes pour laisser le loup s’installer et se développer? Peut-être aussi, nous est-il caché la vérité… de lâchers de loups? Le maire de Fenouillet parle et avance des arguments indiscutables mais il semble que tout le monde n’ait pas parlé. Peut-on espérer que la vérité soit dite contrairement à ce qui s’est passé dans le Mercantour? Assistons-nous à une manipulation des pouvoirs publics et des lobbies de l'écologie?

- Castelnaudary. Montagne noire: des traces de loup

Si la présence du loup dans l'Aude n'a été officiellement admise et reconnue que le 12 mars par les services de l'État, il semble qu'elle était soupçonnée depuis bien longtemps déjà. Frédéric Ervic, maire de Fenouillet, explique même que dès janvier 2013, des prélèvements, effectués à Hounoux, faisaient état de la présence d'un canidé indéterminé et les croquis d'empreintes l'accompagnant avaient tout de étaient celles d'un loup, bien alignées.

«Ce n'est pas pour autant que nous avons été entendus par la suite», soupire Frédéric Ervic qui, dans quelques jours, ne sera plus maire, ayant décidé de ne pas se représenter. Lui est monté au créneau après les attaques dont avait été victime le troupeau de brebis d'un de ses administrés, Edgard Juin. «Douze en tout, entre le 18 janvier et le 19 avril, date de mon courrier». Quand il raconte la première, un véritable carnage affectant quinze bêtes, les brebis tuées, amputées, d'autres éventrées, celle blessées qu'il a fallu euthanasier… c'est terrible. Et cela l'est à chaque fois. Et puis, à côté de tout cela, il y a la détresse d'un éleveur qui voit son troupeau se réduire de plus en plus. Quelque chose d'intolérable que ce maire ne peut et ne veut accepter. «Quatre-vingt-cinq bêtes adultes tuées aujourd'hui, vous vous rendez compte? Et encore, c'est sans compter les agneaux». Il décide donc d'en appeler au préfet - «Il faut dire que, fin 2012, le président de la Société de chasse avait, lui, vu un loup», relève M. Ervic qui, de surcroît, s'est procuré un rapport du Sénat, daté de janvier 2013, qui faisait également état de la présence dans l'Aude. En février, M. Ervic réussissait même, avec un piège photographique, à obtenir un cliché de la bête.

En vain! Sa lettre en recommandé avec accusé de réception du 19 avril 2013 reste sans réponse. Des réunions ont toutefois lieu en préfecture et en sous-préfecture. A la première, le 26 avril, «c'était surréaliste. Du style, circulez, il n'y a rien à voir», rapporte l'élu. On reconnaissait qu'il y avait le loup à Madres, à Lacombe dans la Montagne Noire mais pas à Fenouillet. N'importe où mais pas là! On a même dit, par deux fois, à Mme Juin que c'étaient ses chiens qui avaient attaqué» le troupeau».

Qu'à cela ne tienne, l'élu, avec son voisin maire d'Hounoux, commune où M. Juin possède des terres, réécrivent au préfet, d'une même plume, en octobre dernier, sans plus de succès. Ils ne désarment pas dans leur volonté de faire reconnaître la présence du loup. La seule écoute viendra des gendarmes de Belvèze, venus enquêter. «L'adjudant-chef Olcina a auditionné la famille et rendu un rapport à charge et à décharge. Nous avions enfin une écoute», souligne l'élu qui salue la gentillesse du militaire.

«Cela fait dix-neuf ans que je suis élu, j'ai fait deux mandats de maire, j'ai rencontré des préfets et des sous-préfets, aujourd'hui, ces gens-là seraient devenus inaccessibles»? se désole-t-il en pointant le difficile dialogue avec la direction des Territoires et de la Mer, pointant les aberrations comme ce courrier d'indemnisation pour deux brebis avec pour objet… «dommage ours». Deux brebis? À quand les autres? Ce combat, l'homme l'aura mené jusqu'au bout de son mandat d'élu. «Parce qu'il est juste, qu'il faut aider ces gens, qu'humainement on ne peut pas les laisser ainsi». Les aider, pour lui, ne veut pas dire tuer le loup. Mais aider ces éleveurs victimes!

Auteur: Gladys Kichkoff.
Source: La Dépêche du Midi du 27 mars 2014