Après la découverte, et surtout la preuve, de la présence d’au moins un loup dans l’Aude, les questions, réflexions, réponses, affirmations, etc… apparaissent. Mais bien souvent la réalité est difficile à accepter par toutes les parties et surtout les silences des pouvoirs publics sont impressionnants au point de s’interroger sur leur bonne foi.
Nous constatons que depuis plus d’un an des prédations étaient constatées. Face à ce phénomène, naïveté et silences mensongers se sont succédés en fonction du camp dans lequel où on se trouve.
Du côté des éleveurs, comment croire qu’il s’agissait de chiens? N’était-il pas curieux de voir se développer subitement autant de prédations de chiens? N’ont-ils pas l’habitude des chiens en divagation? Le chien divagant, se voit un jour ou l’autre. Il est rarement craintif. Au contraire, le loup, est présent mais on ne le voit jamais. Tous les éleveurs / bergers confrontés au loup le savent très bien. Et ceux de l’Aude sont restés à attendre… Attendre quoi après autant de pertes?
Du côté des chasseurs, certains savaient parfaitement qu’il y avait des loups. Certains ne cachaient pas "faire le ménage". Les mêmes savaient comment ils étaient arrivés puisqu’ils disent avoir vu des lâchers. Mais personne n’a rien dit de peur de se voir interdire la chasse comme ce fut le cas avec l’ours en Ariège.
Du côté de l’ONCFS, les cadres avaient connaissance de la présence de loups. Ils ont été informés, prévenus parfois avec des détails sur leur arrivée. Mais personne n’a bougé. Il fallait, selon eux, s’assurer qu’il s’agissait bien d’un loup et non d’un chien. Des photos leur ont été présentées mais… c’était toujours des chiens… des chiens devenu loup à la dernière photo. Extraordinaire, il n’aura fallu que quelques heures pour admettre ce qui était connu depuis plus d’un an. Pourquoi?
Pour les chasseurs, nous l’avons vu: la peur de ne plus pouvoir chasser. Nous pourrions aussi rajouter que dans certaines sociétés de chasse voir même à la tête de certaines fédérations départementales il y a des écologistes patentés. Parfois même des porte-paroles d’Europe Ecologie ou de FNE. Est-ce le cas dans l’Aude? A voir…. Mais dans ce cas, à la peur de se voir interdire la chasse il y a cette volonté de protéger le sauvage… cette grande idéologie du "tout sauvage" ou du "re-wilding".
Pour l’ONCFS, il y a une constante dans TOUS les départements sans aucune exception, qui consiste à attendre et toujours attendre, au motif qu’il faut être sûr. Alors il ne se fait rien, pas même des analyses, aucune photo, aucune recherche. Et si d’aventure il se fait quelque chose le constat est que, contrairement aux obligations législatives prévues au Code de l’Environnement, il n’est fait aucune information du public pas plus que des éleveurs. Ni les Préfectures, ni l’ONCFS ne communiquent…. S’ils ont quelque chose à dire. En clair, le service public lié aux informations environnementales ne fonctionne pas. Pourquoi? Une remise en cause du fonctionnement de l’information institutionnel s’impose autant qu’un changement culturel pour passer de la culture du secret à la culture du "tout dire, ne rien cacher".
Côté éleveurs, il est stupéfiant d’observer que les syndicats ou la chambre d’agriculture attendent le conflit. Aucune communication ou précaution à la première alerte. Pas d’information par manque d’information mais de recherche d‘information. Calme plat alors que des centaines de bêtes sont mortes. Face à cette inertie, impossible d’exiger la mise en place du principe de précaution. Aucune plainte de déposer pour exiger une enquête et des recherches d’éventuels chiens en divagation. Gendarmerie et justice n’ont aucune raison de bouger puisqu’il n’y a pas de plainte."Les gens en ont marre de perdre des brebis tous les jours", dit Serge Vialette, président de la FDSEA à la Dépêche du Midi le 21 mars. Mais qu’a-t-il fait avant pour qu’ils n’en aient pas marre? Combien de temps a-t-il attendu pour prononcer ces mots? A-t-il exigé de l’ONCFS et de la Préfecture de communiquer des informations ou de trouver les chiens en divagation? Quelle pression a-t-il exercé sur la police de l’environnement pour que la vérité se fasse?
Quant aux élus, l'exemple du maire de Fenouillet, il est sans appel vis à vis du comportement des pouvoirs publics...
De nouveau on attend… peut être de savoir s’il y en plusieurs. Ce qui n’empêche pas de mettre en place cette monstrueuse stupidité de l’effarouchement consistant à envoyer le ou les loups chez le voisin. Imaginer que l’effarouchement est une solution est d’une telle simplicité intellectuelle que nous pouvons nous interroger sur la qualité de ceux qui ont validé une telle idiotie.
Pendant que l’on attend, on hésite, on applique un protocole stupide, la meute s’installe, se renforce, se développe. C’est ce qui s’est passé sur tous les départements alpins. D’autres départements, plus récemment atteint, semble avoir réglé le problème par eux-mêmes. Dans quelle mesure? Nous avons pu voir que les tirs de défense ou de prélèvement n’étaient pas plus efficaces que les mesures de protection d’ailleurs dénoncées par des organismes comme le CERPAM (Cf. Séminaire de Valdeblore). Les regroupements sont plus mortels que les animaux en liberté, les clôtures n’existent que pour se donner bonne conscience et les chiens de protection pour les cartes postales. Quant aux bergers dans les enclos de l’Aude, ce serait, à l’évidence, aboutir au summum de l’imbécilité de l’usage d’un personnel aussi inutile qu’inefficace jour et nuit.
Contrairement aux affirmations mensongères d’associations écologistes, la cohabitation n’a jamais existé. Nos ancêtres avaient éradiqué le loup. Conséquence d’un constat de plusieurs siècles d’observations: la brebis et le loup ne font pas bon ménage. Pourquoi serait-ce différent aujourd’hui? Après 20 ans d’expérience et de palabres inutiles dans les Alpes, le constat est évident: les prédations et les attaques ne cessent d’augmenter. Alors, sachons en tirer les conséquences. A moins que les éleveurs ne se prennent en main comme les anciens…..
Louis Dollo, le 23 mars 2014
Des lieutenants de louveterie assermentés ont commencé à patrouiller dans le massif du Razes, dans l'Aude, où la présence du loup est officiellement confirmée, pour l'effaroucher et l'éloigner des brebis qu'il pourrait attaquer, a annoncé mardi la préfecture à Carcassonne.
Ces louvetiers sont des collaborateurs bénévoles de l'administration nommés par les préfets. Ils ont globalement pour mission de concourir à la régulation et à l'élimination des animaux susceptibles d'occasionner des dégâts (dont les sangliers), ainsi qu'à la gestion des espèces strictement protégées comme le loup. "Des lieutenants de louveterie patrouillent dès à présent sur les communes de Fenouillet du Razes, de Hounoux et de Ribouisse (Aude) et effectuent des tirs d'effarouchement", a précisé la préfecture dans un communiqué. Ces tirs ne visent pas à tuer l'animal mais à le faire fuir. "La mise en oeuvre d'autres moyens d'effarouchement, basés sur la mise en place de dispositifs automatiques lumineux et sonores, sera arrêtée dans les tout prochains jours avec la profession", a annoncé la préfecture. Mais si "de nouvelles prédations sur des troupeaux étaient constatées en dépit de ces premières mesures, des tirs de défense pourraient être envisagés et autorisés par arrêté préfectoral, à proximité des troupeaux ayant subi ces attaques", a-t-elle averti. Le loup a été formellement identifié grâce à des photos prises le 7 mars à Plavilla (123 habitants), à une demi-heure de route de Castelnaudary. Cette présence est un nouveau signe du retour du loup en France où il avait disparu avant les années 1940 et où il est réapparu par extension progressive des populations italiennes depuis 25 ans. Le loup est classé comme animal "strictement protégé" au titre de l'annexe II de la Convention de Berne, qui interdit de le capturer, de le mettre à mort, et de détériorer ses sites de reproduction et aires de repos. En France, il est néanmoins autorisé d'en tuer un certain nombre chaque année, dans des conditions très encadrées. La préfecture a par ailleurs confirmé qu'une indemnisation serait versée aux éleveurs concernés par des attaques de troupeaux. "Cette procédure, déjà mise en oeuvre dans le département au bénéfice de deux éleveurs en fin d'année dernière, va être systématiquement poursuivie", a-t-elle assuré.
Source: AFP du 18 mars 2014 diffusé par 30 millions d'amis
Le loup qui a commis des ravages sur les troupeaux d’ovins du Razès et du Lauragais fait désormais l’objet d’une série de mesures spéciales. La préfecture va jusqu’à envisager des tirs de défense si le prédateur ne quitte pas les lieux.
Il a fallu ce cliché exceptionnel, réalisé le 7 mars dernier, par des naturalistes bénévoles, résultat d’un piège photographique, pour que la réalité d’un loup en Lauragais prenne corps. Jusque-là, les éleveurs se désespéraient de voir leurs troupeaux décimés certains évoquaient, à mots couverts, la responsabilité de ce prédateur dans ces carnages, mais les observateurs avaient de la peine à croire à la présence d’un loup si loin de ses territoires répertoriés, dans les Pyrénées notamment.
La préfecture de l’Aude a cependant pris l’hypothèse très au sérieux et dès la confirmation a organisé une réunion avec les représentants du monde agricole. Une série de mesures était arrêtée dans le cadre «des arrêtés ministériels de mai 2013, afin de réduire les prédations du loup sur les élevages domestiques. Ce dispositif prévoit des mesures graduées et proportionnées au niveau des dommages constatés.»
«Une première mesure d’effarouchement, rappelle la préfecture audoise, a ainsi été actée le 14 mars 2014: des lieutenants de louveterie patrouillent dès à présent sur les communes de Fenouillet du Razes, de Hounoux et de Ribouisse et effectuent des tirs d’effarouchement non létaux.
[…] Si de nouvelles prédations sur des troupeaux étaient constatées en dépit de ces premières mesures, des tirs de défense pourraient alors être envisagés et autorisés par arrêté préfectoral, à proximité des troupeaux ayant subi ces attaques.» Concernant les dommages sur les troupeaux, une procédure nationale permet, à la suite d’un constat effectué par les services de l’ONCFS, de déclencher une indemnisation destinée à compenser les pertes subies par les éleveurs. Cette procédure, déjà mise en œuvre dans le département au bénéfice de deux éleveurs en fin d’année dernière, va être systématiquement poursuivie, et diligentée dans les délais les plus rapides, par les services de l’État concernés. Les cas de dommages survenus en début d’année 2013 et pour lesquels des constats n’avaient pas été réalisés seront également étudiés avec attention par ces services. «En matière de mesures d’accompagnement, précise en outre le communiqué de la préfecture, des crédits d’urgence du ministère de l’Agriculture vont être mobilisés rapidement pour financer des dispositifs de protection ou d’effarouchement jugés les plus efficaces par les représentants professionnels. Enfin, le Préfet a décidé de mettre en place un comité départemental loup, afin d’informer régulièrement les représentants de la profession agricole et les élus de l’évolution de la situation et des différentes mesures mises en œuvre. Ce comité devrait se réunir dès le mois d’avril 2014.» La chasse au loup semble donc bien lancée, même si ce prédateur très furtif peut, on le sait, parcourir plusieurs dizaines de kilomètres en une seule nuit à la recherche d’un territoire moins hostile.
Source: La Dépêche du Midi du 19 mars 2014
Les services de l'État ont présenté le plan loup aux éleveurs de l'Ouest audois. Un plan en trois phases: indemnisation, effarouchement et tirs de défense.
Les éleveurs sont remontés. Ils étaient une soixantaine à assister ce mercredi à une réunion à Plavilla. Une réunion dont l'objet était de leur présenter le plan loup, et ce à l'initiative de la FDSEA, Fédération départementale du syndicat des exploitants agricoles. Le sous-préfet de Limoux, des représentants de la DDTM, direction départementale des Territoires et de la Mer ainsi que l'Office national de la chasse et de la faune sauvage et des lieutenants de louveterie ont eu à faire face à une assemblée houleuse tant les attaques répétées excèdent les éleveurs de l'Ouest audois. «Les gens en ont marre de perdre des brebis tous les jours», rapporte Serge Vialette, président du syndicat agricole, citant une nouvelle offensive du loup à Arzens. «Nous avons l'impression de nous être fait un peu endormir… A écouter les éleveurs présents à la réunion, nous pensons aujourd'hui que le loup est dans l'Aude depuis un bon moment déjà puisque nous subissons des attaques depuis 2012. On croyait que c'étaient des chiens ; mais les déclarations faites auprès de la gendarmerie n'avaient pas eu de suite. C'est compliqué de faire reconnaître la présence du loup», admet le responsable syndical qui va même plus loin et confie: «D'après des spécialistes, ce n'est pas un mais plusieurs loups qu'il y aurait chez nous», rapporte-t-il. «Cela fait beaucoup d'attaques pour un seul loup ; sans compter qu'elles sont dispersées et éloignées parfois de plus de 40 km», approuve Laurent Maugard, président de l'association pour la sauvegarde du patrimoine des Pyrénées audoises qui, lui, ne croit pas à la thèse d'un seul animal et plaide, en tout cas, pour son éradication. Alain Bataille, du réseau loup-lynx, à l'ONCFS lui, reste sur les indices qu'il a en sa possession et n'accrédite pour l'instant qu'une seule présence mais il n'exclut aucune autre hypothèse. Il s'est penché sur la consommation de l'animal, soit chez les Girbal à Ribouisse, une masse de moins de 5 kg à chaque fois, ce qui lui laisse penser qu'il ne s'agit que d'un loup. Frédéric Salgues, bénévole du réseau loup et lynx, est, lui, tout aussi réservé, se retranchant derrière la photo «c'est la preuve tangible de la présence d'un loup. Tant que nous n'avons pas d'autres éléments, on ne peut pas dire qu'il y en plusieurs ni… qu'il n'y en qu'un seul. Quant à la multiplicité des attaques, encore faudrait-il pouvoir les imputer au loup et être sûr que ce loup est le même que celui qui a attaqué les brebis des Girbal. L'État et l'Office national de la chasse et de la faune sauvage font tout pour tirer ça au clair. Il faut être patient». Et de pointer les clichés qui circulent concernant cette espèce. «On dit qu'elle vit en meute. Nous avons, dans les Pyrénées-Orientales, deux mâles isolés qui viennent d'Italie et dont un vit dans un massif et le second dans un autre». Quoi qu'il en soit, la «cohabitation est toujours compliquée que ce soit avec le loup, l'ours. Et partout! Ce qui est sûr, il faut s'occuper de ces gens dont l'élevage est le gagne-pain».
Auteur: Gladys Kichkoff
Source:
La Dépêche du Midi du 21 mars 2014
Quand il a lu, dans «La Dépêche du Midi», que le loup rôdait dans la Piège, le sang de Julien Courthieu n'a fait qu'un tour. Quand, de surcroît, certains avancent que la bête pourrait ne pas être seule, il s'est décidé à témoigner. «Un soir d'octobre dernier, alors que je revenais de Laurabuc, en empruntant la route de Villasavary qui arrive à Saint Martin-Lalande, j'ai vu ces trois bestioles, au bas du pont de l'autoroute. Bien groupés, bien ensemble… Des chiens qui divaguent, c'est dispersé. Et puis l'allure, le port de tête… Je suis chasseur, je connais bien la faune sauvage depuis mon enfance, et je peux vous assurer que ce n'était pas des chiens. Là dessus, je suis formel». Et d'expliquer qu'à cet endroit, un chemin longe l'autoroute qui file vers Mireval, et en suivant, il y a Fonters, Plavilla.
«J'ai de suite pensé à des loups mais quand je l'ai dit autour de moi, tout le monde m'a pris pour un fou. On me disait: «mais non, il n'y pas le loup chez nous, tu as rêvé». Le soir même, il signalait sa rencontre au président de l'association de chasse de Lasbordes, et quelques jours après, en parle au lieutenant de louveterie et d'autres chasseurs comme lui. «Ils m'ont écouté sans plus de conviction que ça».
Aussi à la lecture de notre titre, l'homme a, immédiatement, fait le rapprochement. «Je ne suis pas un spécialiste mais le trajet m'a de suite, semblé logique.», relève-t-il.
Son seul regret - mais il y a pensé trop tard, c'est de ne pas avoir suivi la meute. Pour le reste, il en est sûr. Il a vu des loups.
Auteur: Gladys Kichkoff
Source: La Dépêche du Midi du 22 mars 2014
C’est la grosse inquiétude des éleveurs de brebis de l'Aude. Depuis près d'un an, 150 bêtes ont été tuées, dans le massif du Razès. En cause, un loup qui aurait été identifié. Les agriculteurs des massifs se soulèvent pour exprimer leur colère et demander que des actions soient menées. Rencontre avec une éleveuse.
Source: TF1 du 22 mars à 20h30 - 1min 49s
"J’ai deux brebis blessées et je ne pense pas que ce soit un loup mais bien plutôt un chien errant, un blaireau voire un lynx". Hier après-midi, Pierre Palop, éleveur à Véraza (Aude) depuis 2010, se demandait ce qui avait bien pu arriver.
Il a prévenu la chambre d’agriculture. Quel est donc l’intrus qui a perturbé son troupeau de deux cents brebis? "Même mes chiens, des patous, sont stressés. Cela signifie que quelque chose les a forcés à travailler cette nuit: soit monter la garde, soit défendre".
Source: L'Indépendant du 23 mars 2014