Chasseurs, agriculteurs, éleveurs,, forestiers, piégeurs, se regroupent au sein d'une même association, Ariège -ruralité, pour défendre d'une voix unanime leur opposition aux décisions venues d'en-haut, que ce soit sur le chapitre de Natura 2000 ou les grands prédateurs.
Chasseurs, agriculteurs, éleveurs,, forestiers, piégeurs, se regroupent au sein d'une même association, Ariège-ruralité, pour défendre d'une voix unanime leur opposition aux décisions venues d'en-haut, que ce soit sur le chapitre de Natura 2000 ou les grands prédateurs.
Que les services de l'État se le disent. Ils auront maintenant un seul et même interlocuteur d'opposition, pour les dossiers «sensibles» de la ruralité locale. Que ce soit pour Natura 2000 ou encore les grands prédateurs. «Ariège ruralité» s'est présenté hier matin au cours d'une conférence de presse à la maison de la Chasse. L'association regroupe neuf cofondateurs: la Fédération des chasseurs, les piégeurs, l'ASPAP, l'amicale des chasseurs de montagne, la chambre d'agriculture, la FDSEA, la fédération pastorale, les Jeunes agriculteurs et les Forestiers privés.
Lassées d'être en butte aux tracasseries d'une bureaucratie nationale ou européenne qui entrave leurs activités, ces associations ont décidé de se regrouper pour parler d'une seule voix sur certains dossiers qui font l'unanimité. «Il s'agit d'additionner nos compétences pour faire des propositions intelligentes» disait Hervé Pelofy pour la FDSEA à propos des contraintes de Natura 2000. Il dénonce le saucissonnage pratiqué par les décideurs: «On flatte des corporations une par une, et au final tout le monde se fait avoir.» Claude Carrière pour la Fédération pastorale note les problèmes rencontrés par les éleveurs pour effectuer des aménagements en montagne: «Avec Natura 2000, on nous a promis des choses, en fait il y a plus de contraintes que d'avantages.» La nouvelle PAC (après 2013) suscite aussi de vives inquiétudes chez les éleveurs de la fédération et aussi chez les Jeunes agriculteurs. Jean-Claude Saulnier, président des piégeurs prône l'équilibre des espèces: «On est au service de tous pour des espèces qui posent problème. «Ariège ruralité» permet de parler d'une seule voix et on aura toujours un dénominateur commun.» «Nos aînés ont travaillé pour l'avenir. On doit conserver la biodiversité, mais qu'on nous laisse travailler sans les contraintes des technocrates» affirme Jacques Laffargue, président des Forestiers privés. Jean-Luc Fernandez, président de l'association et de la Fédération des chasseurs rappelle que c'est la manifestation du 3 octobre 2009 qui a contribué au rapprochement des partenaires de l'association et à son mûrissement. Ce jour-là la graine était semée et a fini par germer. «80 % des gens vivent sur 20 % du territoire national. Les 20% restants, les ruraux, ont l'impression de ne pas être compris. Nous voulons vivre au pays, et nous ne voulons pas que l'on nous dise ce qui est bon pour nous.»
Le loup montre le bout de son nez
Jusqu'à présent la présence du loup en Ariège était officieuse. Jean-Luc Fernandez l'a officialisée hier matin en disant que depuis quelque temps des attaques de loup, jusque-là mises sur le compte de l'ours ont été avérées, et commencent à devenir insupportables. Des analyses génétiques ont été effectuées: il s'agirait de loups venus des Alpes italiennes. Le président d'Ariège ruralité se demande ironiquement pourquoi les loups espagnols ne franchissent pas la frontière. Peut-être savent-ils lire les cartes avec le pointillé indiquant le bornage franco-espagnol? En clair, ces sans-papiers ont-ils été introduits volontairement, à l'insu de la population du département?
Auteur: Jean Martinet
Source: La Dépêche du Midi du 24 décembre 2010