C’est à la suite d’une simple réunion de travail du Groupe National Loup que l’administration de l’environnement établi ses barèmes et son programme pour cinq ans pour, parait-il, protéger les troupeaux de la prédation du loup.
Nous aurions pu penser que la programmation 2015-2020 traitant du "Dispositif de protection des troupeaux contre la prédation" nous apporterait des solutions innovantes pour protéger les troupeaux complétant ou remettant en cause les études du CERPAM. Il n’en est rien. L’administration se limite à proposer de l’argent aux éleveurs. Des indemnisations partielles pour des bergers et aides bergers sans aucune considération du droit du travail pour les salariés et discriminatoires lorsqu’il s’agit d’une garde par les éleveurs ainsi que des financements partiels de moyens comme les clôtures, les chiens et leur nourriture.
Nous sommes clairement face à des mesures entrainant un déséquilibre du marché dans un cadre de libre concurrence bafouant les règlements européens sur le commerce. Mais pour l’écologie, ou du moins ce que l’on nomme sous ce nom, tous les errements sont possibles.
L’administration impose son point de vue en donnant quelques cadeaux de façade aux éleveurs: une augmentation du nombre de loups à tuer, des aides et subventions…. Une situation qui ne peut guère être satisfaisante face aux prédations et ne remplissant pas les obligations de l’article L 113-1 du Code Rural imposant à l’Etat d’assurer la protection des troupeaux et la pérennité des exploitations.
Alors que des fonctionnaires font taire les intéressés avec des aides, des subventions et des promesses, nous constatons qu'à 3 mois de la fin de la période de référence, il reste, comme chaque année, un reliquat de loups à abattre qui n'est jamais reporté sur l'année suivante.
Autre constat: Depuis plus de 20 ans, il n’existe aucune mesure de protection matérielle efficace des troupeaux. Tant qu’il y aura des loups, il y aura des prédations. Aucune cohabitation sereine entre loup et élevage n’est possible hier comme aujourd’hui et demain.
Selon le relevé de conclusions du groupe de travail du GNL sur la protection des troupeaux du 19 février 2015, une réflexion a été menée depuis plus d’un an sur un "dispositif de protection des troupeaux pour la période 2015-2020". Foutaise la plus totale et poudre aux yeux dans la mesure où il n’est question que de financement et à aucun moment de protection concrète. L’administration, en collaboration avec les syndicats s’engagent curieusement à continuer à nourrir les loups sur le dos des contribuables et des éleveurs.
Globalement ces réunions n’apportent rien et surtout ne garantissent pas la protection des troupeaux et la pérennité des exploitations. L’objectif non avoué est bien celui de l’UICN (1): vider les territoires à ensauvager (rewilding) et alimenter le marchée carbone et le marché de la compensation écologique mis en place par les milieux financiers et beaucoup plus lucratifs que l’élevage. Il semble bien que les réserves, PNR et Parcs Nationaux des Alpes du sud soient leaders dans ce domaine de transformation de la société rurale et montagnarde.
Louis Dollo, le 6 mars 2015
(1) Discours de Fontainebleau de Sir Julian Huxley de septembre 1948 lors du lancement de l'organisation mère pour tous les mouvements écologistes: Union Internationale pour la protection de la nature (URN)