Le quota de prélèvement de loups en 2013 n’est pas atteint. Les prédations de loups progressent. Les éleveurs ne sont pas satisfaits. Les écologistes crient au scandale et le coût du loup pour la société ne cesse d’augmenter.
Ils sont au minimum 90 sur le territoire. Cinq mille attaques d'animaux d'élevage ont été répertoriées en 2012.
La menace du loup, prédateur pour les troupeaux, pèse de plus en plus sur les éleveurs français. La facture est également salée pour les contribuables. Les attaques représentent en effet près de douze millions d'euros par an: 8,5 millions d'euros vont aux éleveurs pour la protection des brebis et agneaux, et 1,8 million d'euros servent à les indemniser en cas de pertes.
Les loups sont au minimum 90 en France. Cinq mille attaques d'animaux d'élevage ont été répertoriées en 2012. Dans les Alpes-Maritimes, les éleveurs parlent de carnage depuis la réapparition de ces canidés, il y a vingt ans. Les ministres de l’Ecologie et de l’Agriculture ont signé en mai 2013 le plan d'action national sur le loup 2013-2017, qui encadre la protection du loup et fixe les conditions permettant d’en abattre dans certaines zones en cas de menaces avérées pour les troupeaux. Vingt-quatre loups maximum, soit le double du chiffre actuel, pourront être abattus dans les douze prochains mois.
Source: France TV du 24 mai 2013
Ils n'ont pas choisi d'interpeller les ministères de l'Ecologie ou de l'Agriculture mais Bercy. Une cinquantaine d'éleveurs de moutons, accompagnés de quelques bêtes, se sont réunis hier devant le ministère de l'Economie pour dénoncer le coût du loup pour les contribuables.
Alors que les attaques ont repris ces dernières semaines et que 5848 animaux d'élevage ont été tués l'an dernier dans les alpages par le canidé, la Fédération nationale ovine (FNO) estime que ces prédations ont coûté à la France près de 12 M€. Plus de 8,5 M€ ont été alloués par l'Etat aux éleveurs pour protéger leurs troupeaux, 1,8 M€ pour indemniser leurs pertes, et c'est sans compter les fonctionnaires affectés au dossier, les études et le suivi de l'espèce.
«Dans mon département, le budget loup est similaire à celui consacré aux sans-emploi», affirme un producteur d'agneau de Sisteron monté à Paris pour réclamer l'application stricte du plan signé par le gouvernement la semaine dernière. Ce protocole prévoit l'abattage de 24 loups (sur une population de 250) cette année, soit plus du double de l'an dernier. «Nous demandons à l'Etat de passer enfin aux actes, explique Michelle Boudouin, secrétaire générale de la FNO. D'autant que le loup ne cesse de conquérir de nouveaux territoires comme les Vosges, le Jura, l'Ardèche et la Lozère.»
«Sur vingt prélèvements ordonnés par l'Etat depuis 2008, seulement sept ont eu lieu», constate la Confédération paysanne, qui estime que l'Etat doit solliciter l'Europe pour modifier le «statut d'espèce strictement protégée» du loup. Eleveur dans la Drôme, Thomas Vernay, lassé de subir des attaques, a choisi d'arrêter son activité en novembre. «J'ai perdu 70 chèvres sur 150 en trois ans et l'annonce de ces 24 prélèvements ne changera rien car quand les loups, malins, s'attaquent à nos troupeaux la nuit, il est quasiment impossible de les tuer, souligne-t-il. Certains éleveurs en sont réduits à dormir avec leurs bêtes.»
Le loup est-il vraiment trop coûteux?
Pour le porte-parole de France Nature Environnement, Benoît Hartmann, son rôle est essentiel. «En régulant notamment la population de chevreuils, les loups participent à la chaîne
de prédation, contribuent au maintien de la biodiversité et le bénéfice indirect de leur présence est bien supérieur à ce qu'ils coûtent.»
Source: Le Parisien du 24 mai 2013