Présence constatée dès juin 2006, le loup n’avait, curieusement, plus fait parler de lui jusqu’en juillet 2012. Pourquoi? Mystère de l’écologie ou manipulation d’une introduction clandestine?
Alors qu’il est de plus en plus commun dans la Drôme voisine, c’est de la Lozère qu’il semble arriver. Surprenant!
Et là, grandes manœuvres pour tout le monde avec autorisation d’un tir de prélèvement. Preuve que le sujet est chaud. Pourtant il y en a peu. Du moins pouvons-nous le supposer. Mais là encore curiosité, le tir de prélèvement est facilement obtenu. Plus facilement que dans des départements où le nombre de victimes est impressionnant comme dans les Alpes-Maritimes. Pourquoi autant de précipitation? De là à penser qu’il y a de bonnes raison et qu’on ne nous dit pas tout…
Après la prise de position du président de la chambre d’agriculture de l’Ardèche Jean-Luc Flaugère, c’est au tour de la confédération paysanne, de la FDSEA, des Jeunes agriculteurs et du syndicat ovin de réagir à une possible présence du loup en Ardèche.
Pour la confédération paysanne, «la vie pastorale n’est pas compatible avec la présence du loup.» Ce syndicat demande ainsi «une politique de régulation du loup» et en appelle à l’État qui doit, selon eux, «prendre ses responsabilités et ne pas se contenter de déléguer le travail aux éleveurs.»
La confédération paysanne formule trois demandes précises à l’État. Premièrement, l’élimination des loups en situation de prédation sur les troupeaux tout au long de l’année. Selon eux, «cette élimination doit être assurée par un corps spécialisé sous contrôle de l’État.» Tout en autorisant également les éleveurs à «tirer pour défendre leur troupeau.» Elle demande aussi que la mise en œuvre des procédures de tirs de défense soit revue. Enfin, la confédération paysanne souhaite «le déclassement du loup de la liste des espèces strictement protégées dans le cadre de la convention de Berne.» Le syndicat agricole attend donc des pouvoirs publics «qu’ils s’engagent clairement aux côtés des éleveurs.»
Dans un communiqué commun, la fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles de l’Ardèche (FDSEA), le syndicat départemental ovin et les Jeunes agriculteurs de l’Ardèche disent «non au loup en Ardèche». «Les éleveurs ovins ont été victimes d’une douzaine d’attaques et doivent faire face à de nombreuses pertes: une cinquantaine d’ovins sont morts dans les conditions les plus horribles et une quarantaine d’animaux ont été blessés», relèvent-ils.
Comme la confédération paysanne, ces trois syndicats estiment «qu’il appartient à l’État de tout mettre en œuvre pour éliminer le loup de notre département et stopper la prédation sur les troupeaux.»
Source: Dauphiné Libéré du 15 août 2012
«Il vient faire le pitre pendant quatre ou cinq jours, puis il disparaît… Depuis trois nuits, il ne s’est rien passé. Mais les quatre nuits précédentes, il a encore attaqué les troupeaux. Toujours dans le même secteur, à Cellier-du-Luc et à Saint-Étienne-de-Lugdarès…» Mickaël Giraud, le président du syndicat ovin de l’Ardèche, n’a aucun doute: «Le loup est là, il est là. Il faut le reconnaître… 80 brebis tuées, une cinquantaine blessées, ça commence à peser lourd!» C’est d’ailleurs la raison pour laquelle des mesures d’urgence, directement issues du Plan Loup, ont été mises en place à l’issue d’une réunion à la préfecture de l’Ardèche le 13 août dernier, puis à Saint-Étienne-de-Lugdarès le lendemain. Un Comité Grands Prédateurs devrait aussi être installé à la rentrée, une fois que le préfet – actuellement en vacances – aura pris connaissance du dossier.
Car depuis le mois d’avril, période pendant laquelle 27 brebis ont été tuées à Montselgues (sans qu’on sache, ici, s’il faut les mettre au compte du grand prédateur), les éleveurs du Tanargue sont sur les dents. Bref, si officiellement la préfecture de l’Ardèche ne communique pas sur les mesures prises contre le loup, au motif qu’“il n’y a pas de loup dans le département”, tout est fait comme si… Des indemnisations sont désormais possibles pour les éleveurs, pour peu que l e loup soit incriminé dans les attaques, et des filets de protection sont pris en charge dans le cadre des mesures d’urgence inspirées du Plan Loup.
Pourquoi tergiverser? Des traces avérées, le loup commence à en avoir laissé un bon paquet au sud du département. Plusieurs témoins attestent l’avoir vu. Et les traces laissées par ses attaques, si caractéristiques, sont bien présentes sur les cadavres des brebis de Guillaume Vincent, à Cellier-du-Luc.
D’ailleurs, pour le Centre national de Recherches appliquées sur les grands prédateurs, qui dépend de l’Office national de la Chasse et de la Faune Sauvage, tout concourt à “la très haute probabilité de la présence du loup en Ardèche”.
Résultat: agriculteurs et chasseurs se positionnent très clairement pour être du “Comité Grands Prédateurs” qui devrait voir le jour à la rentrée. «Il faut que les éleveurs y soient bien représentés», indiquent de concert Jérôme Volle, le patron de la FDSEA 07, et Mickaël Giraud, le patron du syndicat ovin. Quant à Jacques Aurange, le président des chasseurs, fort du travail déjà effectué par la fédération sur le sujet, notamment en direction des éleveurs, il aspire à voir les chasseurs ardéchois associés à «un travail cohérent et productif.» Affaire à suivre…
Source: Le Dauphiné Libéré du 17 août 2012
Depuis le mois de mai, des attaques de troupeaux ovins ont lieu dans l’ouest du département de l’Ardèche, non loin de la Lozère. La carcasse d’une brebis a encore été découverte le jeudi 16 août dans le secteur de Cellier-du-Luc.
Suite aux rapports d’expertise de l’ONCFS, ces attaques ont été classées avec la terminologie «responsabilité du loup non écartée» et pour le Centre national de Recherches appliquées sur les grands prédateurs qui dépend de l’ONCFS, tout concourt à «la très haute probabilité de la présence du loup en Ardèche». La préfecture, même si elle n’a toujours pas communiqué sur le sujet, a d’ores et déjà commencé à débloquer des indemnisations pour les éleveurs et à leur fournir des filets de protection, le tout dans le cadre des mesures d’urgence inspirées du Plan Loup.
Un Comité Grands Prédateurs devrait aussi voir le jour à la rentrée.
Les réactions ne se sont pas faites attendre de la part des différents syndicats agricoles/ovins… Pour exemple, le communiqué de presse de la confédération paysanne en date du 13 août qui déclare qu’entre «Loup ou pastoralisme, il faudra choisir» et qui réclame, entre autres, le déclassement du loup de la liste des espèces strictement protégées.
La fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles de l’Ardèche (FDSEA), le syndicat départemental ovin et les Jeunes agriculteurs de l’Ardèche ont préféré, dans un communiqué commun, la formule, plus laconique «Non au loup en Ardèche».
Déjà en 2006, on avait suspecté sa présence dans le département après l’attaque d’un troupeau dans le même secteur (massif de Tanargue). A l’époque, l’hypothèse du loup n’avait pas été exclue, même si rien ne l’avait confirmée. (1)
Source: Férus du 17 août 2012
(1) Voir l'histoire étonnante du loup en Ardéche
Une nouvelle attaque de loup aurait eu lieu à la fin de la semaine dernière sur le plateau ardéchois, toujours dans le secteur de Saint-Étienne-de-Ludgarès et Cellier-du-Luc. S’il n’y a pas eu dégât, les agriculteurs sont de plus en plus inquiets par la présence plus que probable de ce prédateur en Ardèche.
Le plan “loup”
Une réunion aura lieu ce mardi 4 septembre à la préfecture à Privas. Au menu, le bilan des dommages, indispensable pour indemniser les éleveurs, ainsi que la présentation des mesures du “plan loup” qui pourraient être déclinées au niveau départemental.
Car si aucun indice scientifique n’a encore permis d’étayer formellement la présence de cet animal en Ardèche, le doute ne semble plus permis aujourd’hui. Jean-Luc Flaugère, président de la chambre d’agriculture de l’Ardèche, ne devrait pas manquer de le rappeler à la préfecture. Tout comme Jacques Aurange, président de la fédération départementale des chasseurs, fortement mobilisé sur ce dossier: «La présence du loup n’est pas une bonne nouvelle. L’État doit mettre en place une politique de régulation.»
En attendant, les éleveurs du plateau ardéchois ont peur, chaque nuit, de subir une nouvelle attaque.
Source: Dauphiné Libéré du 4 septembre 2012
Pour faire face à la menace du loup en Ardèche, le comité "grands prédateurs" s’est réuni pour la première fois ce mardi 4 septembre à la préfecture en Ardèche. Au total, huit attaques sur des troupeaux ont été recensées ces dernières mois sur le plateau ardéchois, dans le secteur de Saint-Etienne-de-Ludgarès et Cellier-du-Luc. Six d’entre elles ont été classées dans la catégorie "loup non écarté": cela permettra à trois éleveurs de demander à l’Etat une indemnisation.
Jusqu’à maintenant, aucune présence du loup n’a été formellement certifiée. Un réseau d’observation va alors être mis en place. Des "acteurs qualifiés", formés pendant trois jours, pourront ainsi aider l’office national de la chasse et de la faune sauvage et la direction départementale des territoires, afin notamment de savoir si un ou des loups sont installés en Ardèche.
Par ailleurs, les éleveurs peuvent désormais appeler un numéro unique ( 06 25 03 23 61 ) dès qu’ils ont subi une attaque.
Mais pour les agriculteurs ardéchois, ces mesures ne sont pas suffisantes. Ils ont notamment demandé au préfet «la possibilité de donner des autorisations de tir».
Source: Dauphiné Libéré du 4 septembre 2012
Depuis plusieurs semaines, le village lozérien de Luc et ses environs résonnent de sourdes détonations nocturnes.
Ce sont des “tirs d’effarouchements sonores”, provenant de la propriété de Guillaume Vincent, située à Lembrandes (Ardèche), juste de l’autre coté de l’Allier. Car c’est désormais officiel, un loup s’est établi dans le haut val d’Allier. Des troupeaux ont été attaqués et depuis le début du mois d’août, la préfecture de l’Ardèche attribue officiellement plus d’une vingtaine de ces attaques au loup, dans un rayon de 15 km autour de la commune de Saint-Étienne-de-Lugdarès, limitrophe de celle de Luc.
Dans la commune lozérienne, le grand prédateur sème le trouble. Et Alain Coulon, maire depuis 2001 de ce village où il est né, use de beaucoup de pédagogie en évoquant l’animal. Comme beaucoup d’élus locaux, en homme de terrain, Alain Coulon essaie de se poser en homme de dialogue dans une situation où, progressivement, les discours se radicalisent. Pour que le loup de l’Ardèche ne trouble pas la quiétude du village de Luc.
Source: Midi Libre du 30/10/2012
Jeune éleveur d’ovins au village de Lembrandès, commune de Cellier-du-Luc, à quelques kilomètres de Langogne, Guillaume Vincent, aujourd'hui âgé de 33 ans, redoute une nouvelle fois ce moment de la journée, entre chien et loup. La nuit va s’installer durablement dans la vallée, encerclée d’un côté par les montagnes du Tanargue.
Et avec elle, son lot d'appréhensions et d'inquiétudes. Depuis le début de l’été, l'éleveur a subi une quinzaine d'attaques de loups. Les prédations qui surviennent toujours durant la nuit ont déjà fait trente et une victimes parmi les brebis et trente autres blessées.
Un jour, l'éleveur s'est retrouvé face-à-face avec le carnivore comme s'il le narguait: «La première fois que je l’ai vu, il était à vingt mètres de moi. Après qu’il ait dévoré une de mes brebis, il me regardait, j'ai bien reconnu un loup et non pas un chien errant», répète-t-il. En l'observant de près, il le décrit ainsi, son aspect est sans conteste celui d'un loup: "c’est un genre de Berger allemand, haut sur pattes, de couleur gris clair, à la grosse encolure, les oreilles droites, le museau pointu, la queue pendante". Alertée, la préfecture de l’Ardèche attribue officiellement plus d’une vingtaine de ces attaques au loup, dans un rayon de 15 km autour de la commune de Saint-Étienne-de-Lugdarès, limitrophe de celle de Cellier-du-Luc.
Chez Guillaume Vincent, le loup fait régner la terreur dans son troupeau depuis le 21 juin mais un mois auparavant, un voisin à Saint-Etienne-de-Lugdarès a vu son cheptel décimé, une vingtaine de bêtes au total, l’éleveur tellement excédé a fini par rentrer ses moutons chaque soir. Le loup s’est même jeté sur des veaux dans un parc, toujours entre Saint-Etienne-de-Lugdarès et Lanarce. Dans le secteur, on estime que six éleveurs ont été confrontés au prédateur, soit environ une soixantaine de moutons et veaux tués.Dans les bistrots, la présence désormais avérée du loup fait jaser même si les langues mettent du temps à se délier. La tenancière du bistrot de Luc assure l'avoir vu dans les parages. Certains ramasseurs de champignons ne s’aventurent plus dans les sous bois et les forêts, de peur de faire une rencontre inopinée ou de se retrouver nez-à-nez avec l’animal redouté.
La dernière attaque vient de se produire le 21 octobre dernier à Chazeneuve, commune de Saint-Alban-en-Montagne où M. Mallet possède quelque 200 ovins qu’il laisse dehors la nuit. Le loup s’en est pris à deux de ses brebis au milieu de la prairie. L'éleveur quadragénaire, adjoint de cette commune, a réussi à l’apercevoir sous la lampe d'un éclairage public, alors qu’il traversait le petit village, à quelques mètres seulement des habitations. Et la bête ne fut nullement apeurée.Il y a quelques jours seulement, fin octobre, le loup a posé la patte sur les pentes du mont Lozère, près du Pont-de-Montvert, les photos à l ’appui le prouvent, c'est-à-dire à quelques kilomètres à vol d’oiseau de Cellier-du- Luc.
Source: L'Eveil.fr du 07/11/2012
Alors que l’État est en train d'élaborer pour les quatre prochaines années le nouveau "Plan national d'action sur le loup", la chambre d'agriculture de l'Ardèche vient de voter une motion contre le prédateur. Les élus veulent faire de l'Ardèche une zone d'exclusion.
Lors de dernière session de la Chambre d’agriculture s’est tenue à Privas, Jean-Luc Flaugère, le président, a tenu à évoquer le problème de la présence du loup dans le département. Une motion a d’ailleurs été votée à l’unanimité moins deux abstentions demandant que l’Ardèche soit reconnue zone d’exclusion du loup ainsi qu’une modification des règlements et de la législation au niveau international, européen et national afin d’empêcher son installation dans les zones d’élevage.
Jean-Luc Flaugère met en avant la spécificité du territoire et la motion détail les raisons à commencer par la présence de l’activité d’élevage tout au long de l’année qui rend la protection des troupeaux plus complexe, puis les modes de gestion dans différents parcs pour une même exploitation, le fait aussi que les parcs soient éloignés des bâtiments d’exploitation et enfin l’alimentation des animaux la nuit en été durant les fortes chaleurs. Les agriculteurs remarquent que le loup est un animal d’une intelligence remarquable avec une capacité d’adaptation forte et il étend sans cesse son périmètre avec sa population en croissance régulière.
Les dégâts sont très importants: 80 brebis et 2 veaux sont morts auxquels s’ajoutent les animaux blessés et les pertes collatérales comme des avortements. Jérôme Volle, président de la Fdsea de l’Ardèche, confirme que le loup est imprévisible et cette situation donne un sentiment de détresse aux éleveurs avec du stress et des contraintes que les indemnités ne pourront pas atténuer. Il a mentionné une réunion récente à Coucouron où les participants ont exprimé leur peur, leur angoisse et leurs inquiétudes.
Vincent Vallet, président des jeunes agriculteurs de l’Ardèche estime qu’il est nécessaire de gérer la situation dès maintenant avant qu’il soit trop tard. Jean-Luc Flaugère a rendu hommage à la réactivité des services de l’Etat mais il regrette que les mesures prises comme les tirs d’effarouchement et d’éloignement n’ont pas été efficaces, «et la seule possibilité pour l’éleveur est de rentrer son troupeau chaque soir, une tâche techniquement impossible lorsqu’il a 500 bêtes», a-t-il commenté.
Les agriculteurs ont à nouveau fait part de leurs préoccupations au sujet de l’eau et sur la nécessité de mettre en place des rencontres avec l’ensemble des acteurs concernés afin de trouver des solutions efficaces pour pouvoir répondre à tous les besoins malgré les sècheresses. Or, Jean-Luc Flaugère s’est montré «inquiet sur l’évolution des évènements à cause de freins administratifs qui empêchent la bonne instruction des dossiers». Face à l’opposition de la Frapna (Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature) et de la Fédération de pêche de l’Ardèche, il propose la mise en place d’un dialogue constructif.
Auteur: Jacques Jung
Source: Hebdo Ardéche du 13 décembre 2012