Qu’il s’agisse de l’ours, du loup ou du lynx, le système d’informations et de relevés d’indices est basé sur la mise en place d’un réseau d’observateurs constituant un maillage du territoire. Le principe est le même pour toutes les espèces animales et végétales, qu’il s’agisse de l’ONCFS ou des Muséum d’histoire naturelle.
Le réseau loup, comme le réseau ours, est constitué pour la recherche d’indices de présence par les agents de l’ONCFS mais également d’autres services et institutions de l’Etat tels qu’ONF, Parcs et réserves nationales…. Des techniciens des fédérations de chasseurs et de chasseurs, de collectivités locales ou territoriales, quelques rares éleveurs, des particuliers et surtout de bénévoles des associations dites de protection de la nature autoproclamés «naturalistes»
L’évaluation du nombre de loups se fait à partir des indices de présence relevés très diversifiés sur tous les territoires. C’est ce qui permet à J.P. Poly, Directeur Général de l’ONCFS d’écrire dans le dans le Bulletin du réseau loup n°33:
"C’est ce travail de fourmi (Le suivi de l’espèce) effectué par chacun de vous, correspondants du Réseau, que vous soyez ou pas agent de l’ONCFS, qui le permet. Ce réseau est la
pierre angulaire du dispositif général voulu par l’Etat et dont l’organisation a été confiée à l’ONCFS. Cet engagement collectif et structuré, où professionnels et bénévoles de
tous horizons oeuvrent ensemble pour une meilleure connaissance, est unique en Europe, et notre établissement est fier d’y participer à vos cotés.
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"Solidement adossés à vos contributions et prospections sur le terrain, nous pourrons tous oeuvrer au service de la collectivité et des questions qu’elle se pose au sujet du loup."
Le problème depuis quelques années que Ministère de l’Ecologie a décidé d’augmenter le quota de loups à prélever, les associations dites "de protection de la nature" ont décidé de ne plus fournir leurs informations. Des mots d’ordre ont été diffusés au motif que: "La France est effectivement le seul pays ou les naturalistes, passionnés par le loup œuvrent collectivement à sa destruction". La fourniture d’indices permet d’affiner les modèles statistiques évaluant le nombre de loups présents sur le territoire et, par voie de conséquence, le nombre à abattre. Les indices permettent également de cerner les secteurs de présence même si, officiellement, il n’existe aucune statistique département par département. Conséquence du mot d’ordre: "Fuyez bénévoles, sortez de ce réseau, gardez vos observations pour vous. En voulant mieux “connaître” le loup, vous œuvrez à une nouvelle éradication de l’espèce."
Dans de telles conditions, la «pierre angulaire» J.P. Poly est quelque peu amputée et nous pouvons nous interroger sur la valeur des informations de l’ONCFS. Sur le forum de la Buvette des Alpages, certains de ces bénévoles s’expriment, comme toujours anonymement:
Ugatza a dit... "Je ne vis pas en zone à loup, mais si c'était le cas, il y a longtemps que j'aurais cessé de le faire".
nature a dit.. "Il y a bien longtemps que mes données ne sont plus transmmis (ONCFS-réseau Loup-Lynx), elles reste dans un noyau de personnes de confiance"..... "Aucune associations local FRAPNA-LPO, etc n'attaquent ces arrêtés Idem sur le département voisin".
Papours a écrit en réponse à nature... "Pour la FRAPNA, c'est souvent FNE qui attaque. Quant à la LPO, elle attaque aussi souvent que c'est possible"...... "L'heure est grave pour le loup: si l'Etat réussit, il va faire péter les réservoirs biologiques que sont les Alpes du Sud en détruisant des meutes entières".
PL a dit... "Diminution d’effectif = mortalité plus importante? = éclatement de meutes? = plus de prédation par les disperseurs? Ce qui pourrait coller avec les études américaines, s’il ne s’agit pas d’une coïncidence. Et ça montre l’inanité des tirs pratiqués par l’état".
didier28 a dit... "Comme nous l'avions prévu, le dernier rapport nous indique que pour la première fois depuis son retour en 1992, la population de loup en France, a semble t'il sensiblement diminuée en 2014, passant de 301 à 282 individus".
Gief38 a écrit en réponse à PL... "et 4/ Les animaux n'ont pas de frontières, ils s'installent là où ils trouvent gîte et couvert (biotope)".
Papours a écrit.... "Pour les indices de présence du loup, la position de Ferus est claire:
Ugatza a dit... "Des chiffres Concernant la filière ovine (dont un des derniers bastions est l'Aquitaine, avec les Pyrénées), qui nous intéresse le plus, c'est très clair (à partir de la page 21)"
Du côté de l'ONCFS on estime que la collecte des associations est négligeable par rapport à l'ensemble des autres acteurs. Vu le nombre de bénévoles formés et les nombre d'agents pouvant être opérationnels, nous pouvons douter de cette affirmation d'autant qu'il semble que tous les agents de jouent pas le jeu de leur administration. Selon de nombreux témoignages, la collecte d'indices serait assez faible et affecterait de manière importante la qualité des informations officielles.
Tous ces éléments font que l'indice de confiance lié à la "pierre angulaire" est quelque peu limité. Qui devons-nous croire? Les éleveurs n'ont jamais cru au nombre officiel de loups. Rien n'est fait pour les rassurer.
Louis Dollo, le 18 septembre 2015
Depuis le retour de l’espèce en France, et suite aux sollicitations de ses tutelles ministérielles, l’ONCFS répond présent dans bien des domaines relatifs à la connaissance et à la gestion de cette espèce. Tous les services sont mobilisés, des agents de terrain qui collectent des indices de présence et réalisent des constats d’attaques de troupeaux, jusqu’à la Direction financière de l’Office qui procède cette année encore à l’indemnisation des éleveurs connaissant des dégâts.
Dans cet enchaînement qui va de l’acquisition de nouvelles connaissances à la gestion des interactions avec les troupeaux, le suivi de l’espèce occupe toute sa place. C’est ce travail de fourmi effectué par chacun de vous, correspondants du Réseau, que vous soyez ou pas agent de l’ONCFS, qui le permet. Ce réseau est la pierre angulaire du dispositif général voulu par l’Etat et dont l’organisation a été confiée à l’ONCFS. Cet engagement collectif et structuré, où professionnels et bénévoles de tous horizons œuvrent ensemble pour une meilleure connaissance, est unique en Europe, et notre établissement est fier d’y participer à vos cotés.
Par nature, le loup est un conquérant de nouveaux territoires, ce qui ne va pas sans créer de nouveaux défis, nous le savons tous. Parvenir à ce que le Réseau puisse, le mieux possible, détecter au plus vite sa présence dans les nouvelles zones colonisées est l’un de ces défis qu’il nous faut relever. Que ce soit pour caractériser le statut de conservation du loup au titre des engagements internationaux, ou pour renseigner techniquement les acteurs locaux, tout milite pour un suivi de terrain efficace et réactif.
Notre établissement public s’est organisé, et continuera de le faire à l’avenir, pour que l’animation du Réseau se déploie localement, en amont même de l’arrivée probable du loup sur de nouveaux territoires. Les cellules techniques de nos délégations interrégionales s’investissent de plus en plus sur ce dossier, aux côtés de l’équipe pilote du Réseau rattachée au CNERA Prédateurs, Animaux Déprédateurs (Direction des Etudes et de la Recherche), en mettant en œuvre, partout où c’est nécessaire, les mêmes procédures de formation de nouveaux correspondants et de traitement des informations collectées.
Solidement adossés à vos contributions et prospections sur le terrain, nous pourrons tous œuvrer au service de la collectivité et des questions qu’elle se pose au sujet du loup.
Source: Editorial de J.P. Poly, DG de l’ONCFS dans le Bulletin du réseau loup n°33