20 ans de dialogue, 20 ans sans solution. 20 ans à tourner en rond pendant que les loups prolifèrent. Le dialogue est-il la bonne solution? Les mouvements écologistes n’ont pas les mêmes objectifs que les éleveurs ou les responsables des territoires. Leurs objectifs sont strictement idéologiques et basés sur le ré-ensauvagement des territoires. Pour eux, tous les moyens sont bons y compris le mensonge et la manipulation. C’est ce qui se passe depuis 20 ans. Changeront-ils? C’est assez peu probable car leur raisonnement est exactement celui des sectes. Il existera toujours des apparences de compréhension, de compassion mais jamais aucun changement d’objectif. Y voir des améliorations, des évolutions c’est tout simplement être naïf.
Une rencontre entre professionnels touchés et associations de défense de l’environnement a été organisée à Bauduen pour convaincre ces dernières de la nécessité de réguler l’animal en expansion.
La réponse est oui. À Bauduen, dans le hameau de Bounas, le syndicat d’agriculteurs La Confédération paysanne, a convié l’association écologiste France nature environnement (FNE) et la Société alpine de protection de la nature (SAPN), à une visite de deux bergeries victimes d’attaques de loups, et à un échange avec Laurent Garde, technicien du Cerpam (1) et Thomas Vernay animateur-paysan en charge du dossier loup à la «Conf». Le Parc régional du Verdon (2) , dont le territoire est concerné était également invité.
Eleveur d’ovins et de caprins ont ainsi partagé des témoignages poignants sur les dégâts causés par les attaques de canis lupus.
Les responsables associatifs ont ensuite écouté l’exposé de Laurent Garde, écologue pastoraliste du Cerpam. Si ce dernier s’est défendu d’avoir «un rôle syndical», l’association Cerpam regroupe notamment les chambres d’Agriculture, le syndicalisme agricole, les groupements pastoraux, les filières économiques d’élevage, les organismes forestiers (ONF, CRPF), des collectivités locales, des gestionnaires d’espaces naturels, des instituts de recherche (Inra, Cemagref, Institut de l’élevage)…
Chiffres et diagrammes à l’appui, l’écologue s’est attaqué à quelques points de divergences concernant les opinions sur le loup. Le poids des chiens errants dans la prédation? Ces derniers seraient responsables de 0,25 % de taux de perte par an, chiffre «concordant avec la littérature étrangère», alors «qu’ils sont 15 fois supérieurs chez les défenseurs du loup». M. Garde avance la «présence de 12.000 à 15.000 loups dans l’Union européenne», «250 en France, une vingtaine dans le Var, une cinquantaine dans les Alpes-de-Haute-Provence et de 50 à 60 dans les Alpes-Maritimes». Selon lui, «on est en train de reconstituer l’effectif historique de loups sur nos départements».
Cependant le nombre de meutes présentes sur le Verdon ne fait pas l’unanimité.
Son statut d’espèce protégée en Europe aurait entraîné "un changement de comportement du loup avec des attaques aussi nombreuses jour et nuit, en présence d’hommes et de chiens". Une colonisation rendue plus facile dans le paysage de forêt varoise. "Je suis convaincu de l’échec de la protection intégrale du loup en montagne méditerranéenne, même si l’État a fait tout ce qu’il a pu dans un cadre de réglementation européenne", a estimé Laurent Garde.
Avant d’oser: "aujourd’hui, il faut lâcher du mou sur la facilitation du tir du loup". "La vraie question est de savoir si on va vers plus de régulation de la population de loups ou pas", a confié aussi Jean-Philippe Gallet, codirecteur du Parc national du Verdon.
"Est-ce qu’on veut aménager une agriculture avec des prélèvements de loups pour la rendre viable, ou est-ce qu’on est prêts à s’en défaire au moins sur cette activité pastorale, sachant que c’est l’agriculture qui permet aussi le tourisme, en entretenant des espaces ouverts?"
La présidente de l’association France nature environnement, opposée au niveau national à l’éradication du loup, a proposé de faire remonter les spécificités de la région Paca aux autres fédérations.
Source: Var Matin du 7 mars 2014