Il ne faut pas ignorer que les attaques de loups sur l’homme ont été une réalité il y a plusieurs siècles. Bien que les études menées actuellement ne permettent pas de distinguer facilement les attaques de loups de celles de chiens errants,... des contradictions avec les propos de Marboutin et les études du CERPAM
Bien que les études menées actuellement ne permettent pas de distinguer facilement les attaques de loups de celles de chiens errants, les chiffres importants avancés peuvent
s’expliquer par une combinaison de facteurs:
- surface boisée plus faible;
- densités de gibier plus faibles;
- populations de loup plus importantes;
- forte occupation de l’espace rural;
- petit âge glaciaire limitant les ressources alimentaires en hiver;
- interdiction de la chasse et des armes;
- généralisation des armes à feu seulement à partir du XIXème siècle.
Couverture du livre de J.-M. Moriceau. Par ailleurs, il convient de distinguer les attaques de loups atteints de la rage, qui mordaient toute personne ou animal passant à leur portée, causant leur décès par transmission de la maladie.
Une analyse récente des documents répertoriant les attaques sur l’homme attribuées au loup depuis la fin du XVIIème siècle, principalement des registres paroissiaux, a été réalisée par Jean-Marc Moriceau.
Lors de son étude, l’auteur a répertorié environ 3000 cas de décès dus au loup entre 1421 et 1918, dont 1800 sont le fait de loups "anthropophages" (les 1200 restants ont été causés par la rage). D’après l’auteur, ces résultats ne sont qu’un échantillon de la réalité et il propose une estimation de ces attaques à l’échelle nationale, à partir des données de la période 1691-1870 pour laquelle sa documentation est suffisante.
Estimation nationale du nombre de décès humains dus au loup entre la fin du XVIIème et la fin du XIXème siècle (d’après Moriceau, 2007):
L’analyse géographique de ces attaques montre qu’il existe plusieurs "points chauds" et des zones en apparence "épargnées". Le cas particulier de la Corse est dû à une absence du loup sur l’île.
La crainte du loup envers l’homme acquise au cours de décennies de persécutions ainsi que la disparition quasi complète de la rage font que les attaques de loups sur l’homme ne sont plus une réalité en Europe.
- Quoi De Neuf n°9 - p.8: Résumé d’une étude de Linnell sur les attaques de loup sur l’homme (The fear of wolves: a review of wolf attacks on humans)
Source: Site du Ministère de l'écologie et du Développement Durable - Le loup en France - Capté le 15 décembre 2012