Au mois de mai, lorsque le loup a fait son apparition dans l’Aube, il était urgent d’attendre pour vérifier. France 3 Champagne-Ardenne écrivait le 28 mai 2013: «Selon l'Office National de la Chasse et de la Faune sauvage ces attaques sont le fait d'un grand canidé mais sans être sûr que ce soit effectivement des attaques de loup». Rien d’étonnant, avec l’ONCFS c’est toujours le même scénario. Cette technique permet au loup de prendre son temps pour bien s’installer sur le territoire. Par la suite il peut proliférer en toute quiétude au détriment des éleveurs impuissants. La preuve au mois de décembre où un éleveur perd plus de la moitié de son troupeau sans aucune possibilité de se défendre. Faut-il un berger permanent jour et nuit pour surveiller 250 brebis dans un enclos derrière la maison? Faut-il vivre comme au 19ème siècle avec les bêtes?
La semaine écoulée a été sanglante pour l’éleveur de Lignol-le-Château Bernard Piot. 72 brebis ont été attaquées, 37 sont mortes. Un carnage devenu insupportable pour les éleveurs.
Depuis six mois, Bernard Piot n’est plus éleveur de brebis. La fonction première du maire de Lignol-le-Château, près de Bar-sur-Aube, est désormais de nourrir le loup. Il est même
indemnisé par l’État pour ça. Environ 200€ par animal tué par le carnassier. L’ironie s’arrête là. Sanglante cohabitation La réalité est plus cruelle pour cet éleveur qui depuis
le mois de mai a vu la moitié de son cheptel attaqué par le loup. Sur les 225 ovins qu’il possède, 127 ont subi la griffe de l’animal. La semaine écoulée a été particulièrement
sanglante. En l’espace de quatre nuits, 72 brebis ont été attaquées. 37 n’ont pas survécu. Certaines sont mortes dévorées, d’autres n’ont pas supporté le choc de l’attaque. Enfin,
de nombreuses bêtes blessées ont dû être euthanasiées, sans compter le stress enduré par les survivantes. Si le prédateur conserve son rythme d’attaque, l’ensemble du troupeau sera
tôt ou tard victime du carnassier. Que faire face à ce constat?
Pour le moment, les éleveurs aubois et haut-marnais n’ont pas d’autre choix que de cohabiter avec le loup. L’espèce est protégée. Dans l’Aube, il est formellement défendu de le
chasser sous peine d’un an d’emprisonnement et 15000€ d’amende. Pour tenter d’éradiquer le problème, la préfecture a utilisé tous les pouvoirs en sa possession. Effarouchement, tirs
de défense avec arme à canon rayé. Sans succès. Les attaques, les euthanasies, les manifestations d’éleveurs vont donc continuer. Et elles risquent de se poursuivre encore
longtemps tant que prédateur et proie seront autorisés à cohabiter.
Attaques de brebis: le loup semble insatiable par
lest-eclair
Auteur: Benoit Soilly
Source: L'Est-Eclair du 9 décembre 2013
La colère monte chez les éleveurs de brebis dans l’Aube.
En l’espace de seulement quelques jours, près de 40 bêtes ont été tuées et plus de 70 agressées par des attaques d’un ou de plusieurs loups dans le département.
Vendredi dernier, le loup a encore frappé. A Lignol-le-Château, 2 brebis ont été tuées, 4 autres euthanasiées et une 7e blessée, frappant une nouvelle fois l’élevage de Bernard Piot
qui a déjà perdu 127 bêtes en quelques mois, soit plus de la moitié de son cheptel. Présents depuis plusieurs années dans le Sud-Est de la France, les loups se plaisent en France.
Ils s’installent dans de plus en plus de départements notamment en Champagne Ardenne, en Bourgogne et en France Comté.
«Le loup est un nuisible» affirme Nicolas Dhuicq, député de l’Aube. «Il n’a pas sa place dans nos plaines» considère l’élu aubois.
Source: Enviro2b du 10 décembre 2013