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Il fallait s’y attendre. La demande de tirs de loups dans le Parc National du Mercantour par le maire de Belvédère est à la fois logique et légitime. Il faut cesser de délirer au nom de la protection de la nature ou alors il faut annoncer officiellement que le cœur des parcs est véritablement "sanctuarisés" et que l’existence des activités humaines traditionnelles y est exclue.

C’est à l’occasion de la fête de descente d’estive des bergers à Belvédère, que le maire, Paul Burro, demande clairement au Préfet l'autorisation de prélèvements de loups dans le Parc national du Mercantour. Peine perdue et preuve que les maires des communes proches des parcs nationaux ne connaissent pas plus leurs droits que leurs devoirs. Ils n’ont aucune notion de la législation qui régit les Parcs. En effet, non seulement le Préfet n’a aucun pouvoir sur un directeur de Parc en dehors de relations de bonne intelligence mais ce sujet relève de la loi sur les Parcs Nationaux et du décret d’application propre au Mercantour. La procédure ne peut être lancée que par le Ministre. Le Préfet se contentera à faire «remonter» la demande. Ce brave maire perd son temps. Il lui faut s’adresser directement au ministère.

- Une demande légitime

En dehors du Parc des Cévennes et des Calanques, la chasse et la présence d’armes dans le cœur des Parcs sont interdits. Les mesures de tirs de défense ou de prélèvement, voir même d’effarouchement ne sont pas applicable dans ces cœurs de Parc. Le berger est donc totalement démuni face à une attaque de loups. Les estives ne sont pas clôturées. Les moutons ne sont parqués que la nuit derrière des «filets», clôtures mobiles et légères (indispensable pour le transport, le déplacement et la mise en place) en des lieux pas toujours à proximité des cabanes où dort le berger. Les chiens de protection ne sont pas la solution à tous les problèmes. Ils se font d’ailleurs attaquer. Le séminaire du Cerpam à Valdeblore le 4 juin dernier a montré l’inefficacité de tous les systèmes de protection mis en œuvre depuis 20 ans. Il reste à tester quelques gadgets sortis tout droit du concours Lépine par quelques illuminés écologistes vivant de fonds publics gracieusement accordés pour ne rien faire.

- Le berger condamné à regarder…

Face à cette situation où il n’existe aucun moyen de protection alors que les loups attaquent parfois à quelques mètres du berger sans aucune peur de l’homme, une seule attitude reste possible: regarder le spectacle du loup qui massacre votre troupeau. Rien faire! Regarder! Comment ne pas réagir à une telle situation? Quel commerçant, quel artisan accepterait d’assister sans rien dire à la destruction de son outil de travail? Comment ne pas agir face à la souffrance à laquelle les brebis sont soumises pour protéger quelques loups qui, mondialement, n’est pas une espèce en danger? Si le loup a le droit de vivre et de manger, la brebis n’a-t-elle pas aussi le même droit? Seuls les écologistes, qui ne représentent pas grand monde, font preuve d’une froideur de cœur qui fait peur.

Louis Dollo, le 30 septembre 2013

- Intervenants: